Réflexion No. 26: Āyat 12:86 – Se plaindre uniquement à Allah (swt)

إِنَّمَا أَشْكُو بَثِّي وَحُزْنِي إِلَى اللَّهِ
Je ne me plains qu’à Allah de mon déchirement et de mon chagrin.
 (Sūratu Yūsuf, No. 12, Āyat 86)

Nabi Ya’qub (a) a prononcé ces paroles lorsque ses fils lui ont dit que son chagrin pour Yusuf (as) allait le tuer. Le Prophète leur répondit qu’il ne se plaignait pas auprès d’eux et qu’il exprimait sa peine uniquement à Allah (swt). Le lien puissant qui unissait Nabi Yaqoub as à Allah swt lui permettait de trouver du réconfort en se confiant à Allah (swt) et en Lui manifestant son chagrin. Il ne s’agit pas d’une plainte contre le décret d’Allah (swt). « Se plaindre » dans ce cas fait référence à l’étendue du chagrin ressenti.

Quand l’être humain fait face au chagrin et à la souffrance, il est tout à fait naturel de vouloir se soulager en se confiant aux autres. C’est une façon d’alléger le fardeau qui pourrait s’avérer accablant dans le cas contraire. Il s’agit d’un appel à l’aide, à la compréhension et à la sympathie. Cela adoucit la peine même si elle ne disparaît pas complètement.

Quand des moments difficiles apparaissent dans la vie d’un croyant, il n’est pas convenable pour lui de s’en plaindre auprès des autres. Se plaindre de ce qui nous arrive équivaut à se plaindre du décret d’Allah (swt). Pourquoi se plaindre auprès de ceux qui ne peuvent en rien nous aider ? Pourquoi ne pas plutôt en parler à Celui qui détient entre Ses mains, le pouvoir d’aider et d’éloigner les difficultés, Celui qui connaît et comprend nos difficultés mieux que personne, et même plus que nous-mêmes ?

Se plaindre à Allah (swt) n’équivaut pas à remettre en question ou à se plaindre de Son décret. Il s’agit d’ouvrir son cœur à Dieu, de Lui parler et d’apaiser sa peine à travers une conversation avec Lui. L’Imam Ali (a) dans ses recommandations à son fils, déclare : “Que tu l’appelles à haute voix, Il t’entend. Il te répond si tu te confies à Lui, Lui révèles tes besoin, Lui décris ton état, Lui exposes tes griefs, implores Son secours et Le pries de t’ouvrir les trésors de Son immense bonté, que nul autre que Lui ne peut offrir, soit pour allonger la vie, soir pour avoir un corps sain, soit pour avoir une aisance matérielle. Dieu mit les clefs de Ses trésors entre tes mains pour te permettre d’en user dans la mesure de tes besoins.” (Nahjoul Balagha N°39-40, Recommandations de l’Imam à son fils aîné al-Hassan)

Nabi Yaqub (a) nous apprend à soulager notre peine en parlant à Allah (swt).  Récitons ce verset dans les moments difficiles, lorsque nous nous sentons tristes et seuls afin de nous rappeler que nous n’avons besoin de personne et que Dieu suffit pour nous libérer de notre chagrin. Parlons-Lui, sollicitons-Le, lamentons-nous auprès de Lui et ressentons Son amour pour nous. Cela nous procurera beaucoup de réconfort.

Sources: Amīrul Mu’minīn Imam Ali bin Abu Talib (a), Nahjul Balāgha; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (editeur), Tafsīr-e Namūne