Réflexion Coranique No. 360 Āyat 27 :44 : Se soumettre à la vérité

قَالَتْ رَبِّ إِنِّي ظَلَمْتُ نَفْسِي وَأَسْلَمْتُ مَعَ سُلَيْمَانَ لِلَّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ

Qālat rabbi innī zalamtu nafsī wa-aslamtu ma‘a sulaymana lillāhi rabbil-‘ālamīn

Elle dit : “Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même : Je me soumets avec Salomon à Allāh, Seigneur de l’univers.

(Sūrat al-Naml, No 27, Āyat 44)

Ce verset rapporte les paroles de la reine Bilqīs lorsqu’elle a accepté la croyance en Un Seul Dieu. Après avoir vu la grandeur et la noblesse du prophète Sulayman ‘alayhis-salām, la reine se rend compte qu’il est vraiment un messager d’Allah, ‘azza wajall. Elle accepte son message et déclare sa soumission à un Dieu Unique. Mais avant de se soumettre à Dieu Tout-Puissant, elle reconnaît le mal qu’elle a commis en adorant autre qu’Allah dans le passé.

Le fait qu’elle ait d’abord reconnu le mal qu’elle avait fait et ait ensuite déclaré sa soumission sont des signes de son humilité et de sa foi. Elle s’est reprochée devant Dieu du mal qu’elle avait fait en ne se soumettant pas à Lui plus tôt. C’était une oppression contre sa propre âme. Il existe de nombreux types d’oppression et la plus grave est celle qui est exercée contre soi-même. Ce qu’elle regrettait, c’était son adoration à autre qu’Allah, ainsi que d’avoir perdu du temps dans de vaines gloires de richesse et de biens et en pensant qu’elle possédait un pouvoir incroyable. Maintenant, elle savait qu’il en était autrement. Elle était consciente qu’il y avait plus dans le monde que la richesse matérielle et qu’il y avait un Seigneur qui créait et contrôlait tout.

Notez qu’elle a utilisé le mot « avec » le Prophète Sulaymān plutôt que « à » lorsqu’elle parlait de sa soumission. C’était pour montrer qu’elle croyait en la même forme pure de Tawhīd que celle à laquelle le Prophète croyait. Ce n’était pas seulement l’Unicité de Dieu qu’elle déclarait, mais aussi Son rububiyat – c’est-à-dire que Lui seul est Le Seigneur et Le Nourricier des mondes.

La reine a montré par ses actions qu’accepter la vérité est une forme de liberté, et non de faiblesse. Aucune chaîne ne devrait lier une personne au faux lorsqu’il devient évident. L’idée de décevoir son peuple ou la peur de leur réaction, n’a pas dissuadé la reine. Elle n’a ni hésité, ni dit qu’elle devrait consulter ses ministres comme elle l’avait fait plus tôt. Les gens doivent être libres et indépendants dans leur soumission et leur obéissance à Dieu. Aucune créature ne devrait avoir le contrôle sur cette relation.

La reine ne s’est pas contentée de dire qu’elle croyait. Elle a dit qu’elle se soumettait. Le Prophète Sulaymān lui avait également demandé cela plus tôt dans sa lettre lorsqu’il a écrit : Ne soyez pas hautains avec moi et venez à moi en toute soumission (Q 27 :31). La soumission, c’est se considérer comme un serviteur de Dieu et être prêt à lui obéir sans équivoque. L’Islam est une religion de soumission et attend de ses adeptes qui croient en Dieu qu’ils suivent les lois de Dieu. Il n’est pas digne de la foi de dire qu’on va croire mais en même temps de désobéir à Dieu. Foi et soumission vont de pair. On comprend qu’Allah subhānahu wata’ālā ne commande que ce qui est bon pour l’être humain et il n’y a donc aucune raison de désobéir. Le Saint Prophète explique cela dans un hadith où il dit : O serviteurs d’Allah, vous êtes comme les patients et le Seigneur des mondes est comme le médecin. Le bien-être du patient réside dans ce que le médecin sait et diagnostique, et non dans ce que le patient désire et suggère. Alors, soumettez ce qui est Son œuvre à Allah, vous serez parmi les victorieux. (Bihār al-Anwār, v.81, p.61)

Rappelons-nous de l’importance de ces deux qualités d’un croyant qui sont mises en évidence dans ce verset : la repentance pour les erreurs passées et la soumission à Allah. Pendant ce mois de Rajab où la miséricorde divine se déverse en abondance, nous pouvons essayer de nous améliorer dans ces domaines et inshāAllah acquérir l’agrément d’Allah.

Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; Āghā Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.