Réflexion Coranique No. 348 Āyat 64 :11 – Les différents types de calamités

مَا أَصَابَ مِن مُّصِيبَةٍ إِلَّا بِإِذْنِ اللَّهِ
Mā sāba min musībatin illā bi-idhni-llāh
Nul malheur n’atteint [l’homme] que par la permission d’Allah.
(Sūrat al-Taghābun, No 64, Āyat 11)

Ce verset vient après deux versets qui décrivent les croyants et les mécréants. Il parle des afflictions comme d’un point de réflexion pour les deux groupes. Ceux qui croient doivent comprendre que la vraie foi et la perfection ne peuvent être atteintes qu’à travers les défis des afflictions. Pour les mécréants, c’est un rappel que tout cela se produit avec la permission d’Allah ‘azza wajall.


Tout dans ce monde est sous le contrôle ultime d’Allah subhānahu wata‘ālā, et rien ne se produit sans Sa permission. Allāmah Tabātabā’ī dans al-Mīzān explique que la permission ici n’est pas une permission verbale. C’est une permission takwīnī, faisant référence à l’existence de ce qu’Il a créé. Il existe un système de cause à effet dans ce monde et Allah a supprimé les barrières qui empêcheraient la cause de provoquer l’effet. Par exemple, le feu (une cause) peut brûler (effet) un morceau de tissu. Mais il ne doit pas y avoir de barrière telle que l’humidité, etc. qui empêcherait l’effet de se produire. Ainsi, s’assurer qu’il n’y a pas d’eau sur le tissu, en sachant que cette absence d’eau fera brûler le tissu, est une permission pour le feu de faire son travail. C’est autoriser le potentiel nécessaire du feu, c’est-à-dire brûler.

On suppose généralement que la permission est une chose donnée à un être doué de raison. On pense que la compréhension de la permission est nécessaire. Ainsi, il est courant de dire, par exemple, “J’ai donné la permission à mon enfant de sortir”. Mais personne ne dirait “J’ai donné la permission à l’eau de mouiller le sol”. Mais laisser faire, c’est lui donner la permission de faire son travail. C’est le type de permission mentionné dans ce verset. Le Coran mentionne également ce type de permission à d’autres endroits. Il dit : Le bon pays, sa végétation pousse avec la grâce de son Seigneur ; (Q 7 :58) et Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur (Q 14 :25). Aucune action d’un individu ou aucun effet d’une cause ne peut avoir lieu sans qu’Allah (swt) ne le permette.

Une telle permission n’est pas normative. Cela signifie que ces types de malheurs ne sont pas ce qu’Allah n’a pas ordonné de se produire. En fait, certaines afflictions dues aux agissements de l’homme, tels que l’oppression ont été interdites par Allah. C’est pourquoi de telles actions doivent être contrées. Faire preuve de patience face à de telles calamités et les accepter passivement a été condamné. Il doit y avoir une résistance et des efforts pour vaincre la cause qui les provoque. Les afflictions pour lesquelles la patience est recommandée sont celles celles où l’être humain lui-même n’a pas de rôle à jouer.

Les versets du Coran relatifs aux malheurs doivent être regroupés pour obtenir une image complète de ces derniers. Les versets suivants montrent différents aspects des causes des malheurs :

Prédestinés – Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah (Q 57 :22).
Causés par l’être humain – Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup. (Q 42 :30)

Ainsi, il existe des afflictions résultant de circonstances allant au-delà du contrôle de l’être humain, tandis que d’autres sont causées par l’être humain lui-même. La prise en compte de ces deux types d’afflictions est très différente. Les élus d’Allah (swt), malgré leur statut élevé et leur perfection, ont été confrontés au premier type d’affliction. Elle a sa propre philosophie et fait partie de ce que le monde offre aux serviteurs de Dieu pendant leur séjour ici.

Lorsque l’Imam Ali Zaynul ‘Ābidīn (a) fut amené enchaîné à Damas après la tragédie de Karbala, Yazīd récita le verset : Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup. (Q 42 :30), laissant entendre que la tragédie était le résultat de leurs actes. L’Imam lui répondit que ce verset n’avait pas été révélé pour eux. Ce qui a été révélé pour eux, dit-il à Yazīd, c’est : Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah (Q 57 :22), que c’était une partie de ce qui est dans le Livre d’Allah.

Que ce verset soit un rappel qu’Allah permet que certaines afflictions se produisent. Il ne les empêche pas de se produire, même si dans des circonstances exceptionnelles comme les miracles, Il le fait.

Sources : Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh