Réflexion Coranique No. 346 Āyat 51 :10 & 11 – Condamnation des menteurs

قُتِلَ الْخَرَّاصُونَ الَّذِينَ هُمْ فِي غَمْرَةٍ سَاهُونَ

Qutilal-kharrāsūnal-ladhīna hum fī ghamratin sāhūn

Maudits soient les menteurs, qui sont plongés dans l’insouciance.

(Sūrat al-Zāriyāt, No 51, Āyats 10-11)

Ce verset condamne le groupe de personnes qui répand des mensonges sur la croyance au Jour du Jugement. Parce que ces gens ne croyaient pas en une vie dans l’au-delà, ils ont démenti la responsabilité à laquelle l’être humain serait confronté le Jour du Jugement. Ils ont utilisé des mensonges pour propager leur argument.

Il est important de comprendre certains des mots du verset ci-dessus :

  1. Kharrās – Le mot signifie à l’origine une supposition ou une hypothèse. Étant donné que la plupart des hypothèses contiennent des faussetés cachées, le mot a été utilisé pour désigner des mensonges inventés par des personnes sur des sujets délicats. Les ‘kharrāsūn’ sont ceux qui prononcent et répandent des propos sans fondement sur certains sujets. Leurs paroles n’ont aucun fond solide de vérité ou de connaissance correcte. Dans ce verset, il fait référence à ceux qui se sont opposés à la question du Jour du Jugement. Ils s’y sont opposés, répandant des propos faux et sans fondement. La motivation profonde derrière ces mensonges était de ne pas accepter la responsabilité de ses actes.
  1. Qutila – le premier mot du verset dénote la condamnation. Leur vie ne leur sert à rien et donc la mort vaut mieux pour eux que la vie. Quand un être humain avance dans le kufr et l’hypocrisie, la vie perd tout sens spirituel. Le temps est une opportunité d’avancer vers la perfection. Régresser plutôt que progresser est un abus de l’opportunité donnée par le Dieu Le Tout-Puissant. Comme il est mentionné dans le hadith suivant de l’Imam al-Sādiq (a) ou de l’Imam al-Kāzim (a) : Celui qui passe deux de ses jours de la même manière a été trompé. Et celui dont le deuxième jour est pire que le premier est privé de la miséricorde de Dieu. Et celui qui ne voit pas de progrès en lui-même est alors plus proche de la perte. Et celui qui est plus proche de la perte, la mort vaut mieux pour lui que la vie. (Āmālī d’al-Sadūq, Majlis 29 ; Bihārul Anwār, v 78, p 327, H 5).
  2. Certains pensent que le mot “qutila” est une forme de malédiction et montre que la personne ne mérite pas la miséricorde d’Allah ‘azza wajall. Ils ne méritent pas non plus la lumière de la vérité. Selon Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī dans le Tafsir Namūne, ce principe de condamnation s’applique également à ceux qui portent des jugements et qui tirent des conclusions sans avoir la vraie connaissance. Ils sont eux-même dans le faux et ils entraînent les autres avec eux.
  1. Ghamratin – Ce mot fait référence à une eau abondante qui se répand sur toute une zone. Une ignorance profonde et constante se répand dans l’esprit d’une personne. Une telle personne est incapable de voir la vérité lorsqu’elle lui est présentée à cause des voiles de ténèbres qui obstruent sa vision.
  2. Sāhūn – Du mot ‘sahw’ qui décrit les différents types d’insouciance. Certaines personnes croient que la première étape de l’ignorance est de se tromper, puis d’être insouciant, puis d’être complètement immergé dans l’ignorance. Le verset ici fait référence à la fois au début et à la fin de ce mouvement.

Ce verset est un avertissement fort pour ceux qui répandent des doutes sur les croyances. Ces hypothèses ne sont pas fondées sur la vérité et la connaissance et sont donc considérées comme des mensonges. De tels menteurs sont sévèrement condamnés. Que le verset soit un rappel pour nous – de rester à l’écart de tels mensonges nous-mêmes et de ne pas succomber aux mensonges propagés par ceux qui n’ont aucun soutien solide de la vérité pour leurs paroles, et leurs paroles ne sont pas non plus collaborées par des érudits dont les paroles ont toujours été basées sur la vérité. Que le Tout-Puissant nous protège de ces personnes !

Sources : Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūne.