Réflexion coranique No. 329 Āyat 17 :28 – Refuser une demande avec bienveillance

 

وَإِمَّا تُعْرِضَنَّ عَنْهُمُ ابْتِغَاءَ رَحْمَةٍ مِنْ رَبِّكَ تَرْجُوهَا فَقُلْ لَهُمْ قَوْلًا مَيْسُورًا

Wa-immā tu‘ridhanna ‘anhumu-bitigā’a rahmatin min rabbika tarjūhā faqul lahum qawlan maysūrā

Et si tu t’écartes d’eux à la recherche d’une miséricorde de Ton Seigneur, que tu espères, adresse-leur une parole bienveillante.

(Sūrat al-Israa, No 17, Āyat 28)

La requête d’une personne qui a besoin de quelque chose est une bénédiction divine pour la personne sollicitée. L’Imam Husayn (a) a dit : Les gens qui vous sollicitent sont des bénédictions d’Allah, alors ne vous privez pas des de ces bénédictions. (Bihār al-Anwār, v.75, p.127) Mais parfois, une personne se présente avec des besoins que nous ne pouvons pas satisfaire. Le verset ci-dessus cite une manière appropriée de refuser une requête. 

Selon le Tafsīr al-Mīzān, le verset ci-dessus fait référence à une demande financière. Le demandeur a besoin de satisfaire un besoin primaire indispensable tel que la faim, un toit etc. La personne sollicitée n’a pas les moyens de satisfaire le besoin mais espère qu’il pourra le faire dans le futur. Ce n’est pas qu’il a les moyens et ne veut pas donner. Ce n’est pas non plus qu’il pense qu’il ne donnera jamais. Au contraire, il est dans l’incapacité de le faire à ce moment précis, mais espère le réaliser à l’avenir. C’est l’attitude avec laquelle la demande est refusée. 

La recherche de la miséricorde mentionnée dans le verset peut se faire en étant gentil avec la personne qui demande de l’aide. Une telle gentillesse est adoptée dans l’intention de plaire à Allah ‘azza wajall et d’obtenir Sa miséricorde. Ou alors, il se pourrait qu’il y ait un espoir de recevoir une augmentation de la subsistance, grâce à la miséricorde d’Allah, et que le refus de la demande soit fait dans l’espoir de la satisfaire à l’avenir. 

La deuxième manière appropriée de refuser une demande qui ne peut être satisfaite est de dire un mot doux. Le mot « maysūrā » vient du mot « yusr », qui signifie facilité. Le refus doit être fait d’une manière qui est facile à accepter pour l’autre personne. La signification de ce mot a été interprétée comme suit :

  • n’utilisez pas de langage dur et grossier
  • ne leur manquez pas de respect et ne les humiliez pas
  • parlez-leur avec amour et respect
  • si possible, faites-leur une promesse pour l’avenir

Après la révélation de ce verset, chaque fois que quelqu’un venait auprès du Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam avec une demande qu’il ne pouvait pas satisfaire, il récitait la prière suivante : Que Le Tout-Puissant nous couvre ainsi que vous-même de Sa grâce. Lorsque sa fille Fātima al-Zahrā ‘alayhās-salām le sollicita pour qu’une servante soit engagée pour l’aider dans ses tâches ménagères, il refusa, affirmant qu’il y avait des personnes nécessiteuses qu’il devait d’abord aider. Mais il ne la repoussa pas les mains vides. Il lui enseigna au lieu de cela, le Tasbīh al-Zahrā.

Que ce verset nous rappelle que même si parfois nous devons refuser une demande, cela doit être fait avec le plus grand respect et la plus grande douceur. C’est ce qu’Allah attend de nous.

Sources : Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (éd.), Tafsīr-e Namūneh ; Āghā Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.