Réflexion coranique No. 316. Āyat 25 :70 – Changer les mauvaises actions en bonnes actions

 

إِلَّا مَن تَابَ وَآمَنَ وَعَمِلَ عَمَلًا صَالِحًا فَأُولَٰئِكَ يُبَدِّلُ اللَّهُ سَيِّئَاتِهِمْ حَسَنَاتٍ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا

Illā man tāba wa-āmana wa-‘amila swālihan faulaā’ika yubaddilul-lāhu sayyi’ātihim hasanāt; wakānal-lāhu ghafūran rahīmā

Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre ; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

(Sūrat al-Furqān, No 25, Āyat 70)

 

Quand un croyant commet un péché, cela est le signe d’une âme malade, qui n’est pas en phase avec sa nature innée de servitude envers son Créateur. Pour une telle maladie, un traitement adéquat doit être recherché. Tout comme on soigne une maladie physique en prenant des médicaments et en s’abstenant de certaines choses, la maladie spirituelle de la désobéissance doit être soignée par le repentir et en s’abstenant de succomber aux désirs.

 

Le repentir coranique fait référence à une relation établie entre l’être humain et Allah ‘azza wajall, dans laquelle Allah octroie une vertu et une supériorité à l’être humain, le mettant ainsi sur la voie du bonheur. Ceci concerne les serviteurs qui recherchent la pureté et qui sont aimés par Allah. Parfois, le repentir vient après les péchés et parfois, c’est le retour de la miséricorde d’Allah subhānahu wata‘ālā sur une personne, comme quand le Coran mentionne qu’Allah a agréé le repentir du Prophète (s), des émigrés et des partisans qui l’ont suivi, sans mentionner aucun péché (Q 9 :117).

 

Le repentir est une porte qui reste toujours ouverte pour celui qui commet des péchés. C’est de par Sa Grâce et Sa miséricorde qu’Il accueille de nouveau celui qui s’est détourné de Lui. Selon le principe de la justice, une punition est prévue pour la personne qui désobéit à Allah, mais des exceptions sont faites pour celles qui se repentent et se tournent vers Allah. Le prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a dit : Celui qui se repent d’un péché est comme celui qui ne l’a pas commis (Bihār al-Anwār, traduit de l’anglais v. 6, p. 21).

 

Le repentir nécessite certaines conditions. Comme souligné dans le verset ci-dessus, le repentir doit se manifester par une foi accrue et par de bonnes actions. Il n’est pas uniquement ressenti par le cœur ou verbalisé par la langue. Il est aussi mis en application. Le regret est transformé en bonnes actions – des actions qui reflètent l’envie renouvelée de plaire à Allah ‘azza wajall et de compenser pour s’être détourné de Lui.

 

Ensuite, le verset fait une déclaration étonnante. Pour celui qui se repent sincèrement, ses péchés sont non seulement pardonnés, mais ils sont changés en bonnes actions. Comment cela peut-il se produire ? La transformation des péchés en bonnes actions peut être expliquée de différentes manières : 

 

  1.   Quand une personne se repent et se tourne sincèrement vers Allah, tout son être est imprégné d’un état d’esprit différent. Cela crée une transformation intérieure qui affecte tout ce qu’elle entreprend de faire. Quels que soient les péchés qu’elle a commis, elle va maintenant les réparer et effectuer les choses très différemment. À la place des mauvaises actions, elle accomplira de bonnes actions. Cela sera possible grâce au tawfīq accordé par Allah, résultant de la foi et du repentir. 
  2.   La grâce et la miséricorde d’Allah enveloppent le croyant repentant et ses péchés passés sont effacés. Abū Dharr al-Ghaffārī rapporte du Prophète (s) que le Jour du Jugement, une personne sera emmenée et elle sera informée de ses péchés mineurs. Elle les reconnaîtra et aura très peur de ses péchés majeurs. À instant, Allah décidera de lui accorder une grâce spéciale et ordonnera que ses péchés soient changés en bonnes actions dans son livre. La personne déclarera alors : « J’ai commis des péchés que je ne vois pas ici ». Abū Dharr raconte qu’à ce moment-là, le Prophète (s) a esquissé un large sourire et a récité le verset ci-dessus : Ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes.
  3. La troisième interprétation est que les mauvaises actions mentionnées ici ne sont pas les péchés réels mais l’effet négatif des péchés sur l’âme. Quand une personne se repent, cet effet négatif est annulé et remplacé par une poussée positive de spiritualité engendrée par le repentir et par la foi. 

 

Il est possible que le verset englobe les trois compréhensions ci-dessus. 

 

Alors que nous nous préparons à accueillir le mois béni de Ramadan, un mois de repentir et de recherche du pardon, nous devons augmenter l’intensité avec laquelle nous revenons vers Allah. Le voyage vers Allah ne peut être entrepris si nous sommes accablés par le poids des péchés. Ce n’est qu’après avoir abandonné ce fardeau et nous être allégés que nous pourrons rapidement aller de l’avant. Comme l’a dit le Prophète (s) lorsqu’il a accueilli le mois sacré : Ô vous les gens, vos âmes sont prisonnières de vos actes, libérez-les en demandant pardon. Vos dos sont alourdis par vos fardeaux, soulagez-les en prolongeant votre prosternation (sajdah). Que Le Tout-Puissant nous aide à retourner vers Lui en ce mois-ci et à gagner Sa miséricorde et Son pardon et fasse de nous ceux dont les péchés sont transformés en bonnes actions.

 

Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al Bayān, Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; https://en.wikishia.net/view/Repentance