Réflexion coranique No. 201. Āyat 52 :21 – Les Familles au Paradis

وَالَّذِينَ آمَنُوا وَاتَّبَعَتْهُمْ ذُرِّيَّتُهُمْ بِإِيمَانٍ أَلْحَقْنَا بِهِمْ ذُرِّيَّتَهُمْ
Walladhīna āmanū wattaba ‘thum dhurriyatuhum bi-imānin al-haqnā bihim dhurriyatahum
Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent.
(Soūrate al-Tūr, No.52, Āyat 21)

Beaucoup de gens se demandent s’ils seront réunis avec leur famille dans l’au-delà. Auront-ils la joie d’être avec leurs enfants ? Les différences de récompense et de statut auprès de Allah ‘azza wa-jall signifieront-elles qu’ils y seront séparés et qu’ils ne pourront pas profiter du temps en famille ? Ces questions peuvent semer l’angoisse chez les familles qui s’aiment. Comment le paradis peut-il être le paradis sans ma famille ?

Le Qur’an en parle dans le verset ci-dessus. Les croyants qui seront récompensés dans les cieux seront unis avec leurs descendants, même ceux qui ont cru grâce à leur progéniture. Tafsīr Majma’ al-Bayān cite Ibn Abbās en disant que les enfants qui croient seront rejoints par leurs parents au Paradis, pour qu’ils puissent être comblés par eux comme ils l’étaient dans le monde. Même si le statut des enfants peut être inférieur, ils les rejoindront en raison du statut des parents. Les enfants se joindront à leur famille, pas nécessairement en récompense et en statut.

Le Prophète sallallāhu’alayhi wa-ālhi wa-sallam a un jour rassuré ses compagnons en expliquant qu’ils allaient retrouver leurs enfants au paradis. Il a ensuite récité le verset ci-dessus. Cette récompense pour les croyants est une faveur spéciale d’Allah subhānahu wa-ta’ālā, puisque les enfants ne méritent pas le même statut que les parents mais sont ramenés en guise de récompense. Ceux dont la foi est égale à celle de leurs parents ou plus parfaite que celle de leurs parents seront déjà présents. Pour eux, être en compagnie de leurs parents n’est pas une faveur spéciale pour les parents.

Notez que les deux mots ‘ittabā’ et ‘alhaqnā’ impliquent tous les deux de suivre mais avec une différence. Les deux signifient qu’il y en a un devant et un derrière. Mais le mot ‘ittaba’ signifie suivre dans tous les sens du terme. ‘Luhuq’ signifie en revanche l’un derrière l’autre sans nécessairement suivre dans tous les aspects. Cela montre que les générations se succéderont dans le paradis, mais qu’elles n’expérimenteront peut-être pas les choses de la même manière.

La promesse d’Allah dans ce verset montre que la connexion émotionnelle au sein des familles est considérée comme une bénédiction pour l’être humain. Elle apporte joie et réconfort au cœur et sera l’une des récompenses pour les croyants dans l’au-delà. Les relations parents-enfants sont durables et vont au-delà de la vie dans ce monde. Parent un jour, parent toujours – même au-delà de la tombe. Laissons ce verset nous rappeler cette importante relation émotionnelle et nous aider à apprécier nos relations avec nos enfants et nos efforts pour eux.

Sources: Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma’ al-Bayan; Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; http://www.alketab.org/