Réflexion coranique No. 190. Āyat 40:81 – Les signes de Dieu sont partout

وَيُرِيكُمْ آيَاتِهِ فَأَيَّ آيَاتِ اللَّهِ تُنْكِرُونَ
Wayurīkum āyātihi fa-ayya āyāti-llāhi tunkirūn
Et Il vous montre Ses merveilles. Quelles merveilles d’Allah nierez-vous donc ?
(Sūrat Ghafir, No.40, Āyat 81)

Les signes d’Allah ‘azza wa-jall sont tout autour de nous. Ils ne peuvent pas être reniés. Que nous regardions au-dessus ou en-dessous, autour ou à l’intérieur de nous, l’excellence et les performances de la création sont clairement visibles pour ceux qui ont des yeux. La vie à chaque étape témoigne d’un Être qui a parfaitement planifié son évolution. A partir du fœtus au sein de l’utérus jusqu’à la naissance du bébé, de l’enfance à l’âge adulte, puis à la vieillesse, tout cela constitue des signes du Tout-Puissant. La mort elle-même est la preuve que l’être humain n’est pas maître des évènements. Allah soubhānahou wa-ta‘āla dit : Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela (le Coran), la vérité. (Q 41:53).

Quand les signes du Tout-Puissant sont si évidents, pourquoi certaines personnes nient-elles l’existence d’un Créateur ? Cheikh Tabarsi dans Tafsīr Majma’ al-Bayan dit que ces causes incluent les points suivants:
1. Le fait de céder aux désirs du nafs et de se laisser aller.  Cela crée un voile sur le cœur. Nous perdons notre perspicacité d’un point de vue spirituel et n’y accordons plus grande attention. Les signes sont vus mais ne sont pas pris en compte. Il y a aussi l’appréhension subtile d’accepter les signes et de devoir ensuite se soumettre à une autorité.
2. Suivre autrui et succomber à leurs dogmes sans réfléchir personnellement ou écouter sa voix intérieure. Les gens qui sont bavards et éloquents imposent leurs points de vue aux autres.
3. Avoir des croyances erronées qui empêchent une personne d’accepter les bonnes croyances. Une compréhension imparfaite sans rechercher la vérité peut constituer un obstacle à la bonne perception de la vie.

La meilleure façon de renforcer notre conscience de Dieu et notre gratitude envers Lui est de “voir” Ses signes autour de nous. Cette perception ne se fait pas seulement avec les yeux physiques, mais aussi avec les yeux du cœur et de l’intellect. Elle est suivie d’une réflexion. Voir, s’arrêter, regarder au-delà, s’interroger. Cela conduit une personne à accepter et à glorifier le Créateur. C’est pourquoi le Coran demande aux croyants de réfléchir constamment sur ce qu’ils voient autour d’eux. Cette démarche est à la portée de tous, quels que soient son vécu ou ses capacités.

Le verset ci-dessus est une question: “Lequel des versets d’Allah niez-vous ?”. La question est une forme de réprimande. Nous vous montrons les signes, comment se fait-il que vous puissiez les nier? Pourquoi y a-t-il un tel entêtement alors que cela est si évident? Il serait approprié d’interagir avec le Créateur et de dire: « Je ne nie aucun des signes d’Allah ». Cela nous permettrait de nous retirer du groupe qui sera réprimandé. Le verset est semblable à la question posée trente fois dans la Sourat Al-Rahman: Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous? (Q 55:13, 16, 18, etc.), la différence étant que ce verset est adressé aux humains et aux djinns et qu’il questionne sur le fait de nier les bienfaits d’Allah (swt). Avant cela dans le verset 53:55, Allah demande : “Lequel donc des bienfaits de ton Seigneur mets-tu en doute” Dans les a’amals (Actes de dévotion) du vendredi, il est recommandé de réciter après les prières du matin, la Sourat ar-Rahman et de faire suivre chacune des 31 répétitions par : “Lā bishay’in min ālā’ika rabbi oukadhdhib – Je ne nie aucun de Tes bienfaits, mon Seigneur.” (Qummī, Mafātih Al-Jinān).

Réfléchissons sur les signes de Dieu tout le temps. Voyons Dieu derrière chaque beauté de la nature qui nous éblouit, derrière chaque nouvelle découverte sur les merveilles de l’univers, ou derrière chaque nouvelle compréhension de notre part sur le fonctionnement de notre corps. Il nous montre Ses signes, ne soyons pas de ceux qui sont aveugles. Que ce verset nous rappelle l’abondance des signes pour ceux qui veulent voir.

Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr majma-‘ul Bayān ; Āyatullāh Nāsir Makārim (Ed. ), Tafsīr-e Namūneh ; Agha MuhsinQarā’atī, Tafsīr Nūr