Réflexion coranique No. 184. Āyat 22 :40 – Être expulsé de chez soi

الَّذِينَ أُخْرِجُوا مِنْ دِيَارِهِمْ بِغَيْرِ حَقٍّ إِلَّا أَنْ يَقُولُوا رَبُّنَا اللَّهُ
Al-ladhīna ukhrijū min diyārihim bi-ghayri haqqi illā an yaqūlū rabubna-llāh
Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, contre toute justice, simplement parce qu’ils disaient : « Allah est notre Seigneur ».
(Sūratul Hajj, No.22, Āyat 40)

Une forme d’oppression consiste à expulser des personnes de l’endroit où elles habitent depuis toujours. Il existe un attachement au lieu qui lie une personne à sa ville natale. Les expériences et les souvenirs du passé donnent un sens à cet endroit et la plupart des gens ont un lien fort avec leur ville natale. Quitter cet endroit peut s’avérer difficile, surtout lorsque des forces extérieures nous y contraignent.

Le verset ci-dessus fait référence aux musulmans qui avaient été soumis à diverses formes de torture et de difficultés. À cause de cela, ils furent obligés de quitter leur maison et de migrer ailleurs. Cela montre l’impuissance des musulmans et l’injustice qu’ils avaient subie. Sans aucun droit ni aucune justification, les mécréants les avaient forcés à abandonner leurs maisons. Sans les mettre dehors, mais en ne leur laissant pas d’autre choix que de partir. La torture physique, les pressions sociales et émotionnelles, les contraintes financières, tout cela empêchait les musulmans de vivre dans l’endroit où ils habitaient. Ils avaient dû partir et se rendre dans un endroit inconnu, confrontés à toutes les difficultés que cela pouvait impliquer. Ils se rendirent d’abord en Abyssinie, puis à Médine pour y établir un nouveau foyer.

La seule raison pour laquelle les musulmans avaient été forcés de partir était leur dévotion à leur Seigneur. Leur croyance en un seul Dieu et leur désir de L’adorer et de Lui obéir n’étaient pas acceptables pour les mécréants. Ils furent punis pour cela et furent forcés de choisir entre consentir ou partir.

Selon un hadith de l’Imam Mohammad al-Bāqir (a) dans Tafsīr Nūr al-Thaqalayn (a), ce verset concerne le Saint Prophète (s), Imam Ali (a), Hamza [l’oncle du Prophète] et s’étend à l’Imam al-Houssayn (a). Le Tafsīr cite également ce qui suit, du Tafsīr Ali bin Ibrahim : Il s’agit de Houssayn qui avait été appelé à Damas par Yazīd. Il s’était donc dirigé vers Koufa et il fut tué à Taff. Imam Houssayn (a) avait dû quitter sa maison avec les membres de sa famille pour se rendre à La Mecque, puis quitter La Mecque en direction de Koufa. Il fut arrêté en cours de route et contraint de se diriger vers Karbala. Cela faisait partie de l’injustice que Yazīd lui avait infligée.

Les musulmans du monde entier sont également confrontés à cette forme d’oppression aujourd’hui. Beaucoup sont devenus des réfugiés vivant dans des camps depuis des années. Selon le HCR, « près d’une personne est déplacée de force toutes les deux secondes à la suite d’un conflit ou d’une persécution ». Un grand pourcentage de ces réfugiés sont des musulmans chassés de chez eux en raison de leurs convictions.

Laissons ce verset nous rappeler l’injustice infligée aux croyants, par le passé mais également aujourd’hui. Ils souffrent pour rester fidèles à leurs croyances. C’est une leçon pour nous qui sommes à l’abri de ce type de souffrance. D’autres formes de difficultés ne doivent pas nous faire hésiter dans notre foi ou notre détermination.

Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Abd ‘Ali b. Jumu’a al-‘Arusi al-Huwayzi, Tafsīr Nūr al-Thaqalayn