Réflexion coranique n°428. Āyat 7 :158 – Le Prophète Ummī

Bismillāh, 7 Mars 2024/26 Sha‘bān 1445

فَآمِنُوا بِاللَّهِ وَرَسُولِهِ النَّبِيِّ الْأُمِّيِّ

Croyez donc en Allah, en Son messager, le Prophète illettré.

Sourate Al-A‘rāf, N°7, Āyat 158

L’un des aspects miraculeux du Noble Coran est qu’il a été révélé à un individu qui n’avait reçu aucun enseignement. Pour des raisons évidentes, le Messager d’Allah, sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam, devait être une personne illettrée. Il n’est jamais allé à l’école et on ne lui connaît aucun écrit, ni lecture avant sa prophétie. C’est pour cette raison qu’un verset du Coran dit explicitement :

وَمَا كُنتَ تَتْلُو مِن قَبْلِهِ مِن كِتَابٍ وَلَا تَخُطُّهُ بِيَمِينِكَ ۖ إِذًا لَّارْتَابَ الْمُبْطِلُونَ

Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n’en écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes. (Q 29 :48)

Le Prophète (s) venait d’une société non civilisée où savoir lire et écrire était une capacité rare, à tel point que les quelques individus capables de lire et d’écrire ont été consignés dans les livres d’histoire. Par exemple, il est rapporté dans le livre d’histoire du troisième siècle du Hijrī intitulé Futūh al-Buldān de Balādhari, qu’à l’avènement de l’Islam, seuls dix-sept membres de la tribu de Quraysh savaient lire et écrire, et leurs noms sont mentionnés (comme cité dans le Payambare Ummi de Shahid Mutahhari, p. 19). Il n’a été revendiqué nulle part que le Prophète (s) lui-même savait lire ou écrire. Ou par exemple, dans les siècles qui ont suivi la mort du Prophète (s), les musulmans ont préservé des manuscrits du Coran et des lettres attribuées aux scribes du Prophète ou aux Imams de la Ahl al-Bayt, ‘alayhimus-salām, mais aucun des écrits préservés n’a été attribué au Prophète lui-même.

Quoi qu’il en soit, le niveau d’éloquence et de connaissances profondes que l’on trouve dans le Noble Coran est tel que même un savant instruit n’aurait pu l’écrire, et encore moins une personne non instruite ! De cette manière, Allah a mis un accent supplémentaire sur la nature miraculeuse du Coran afin que toute l’humanité la reconnaisse. Will Durant dit dans son ouvrage :

« Ils lui [au Prophète Muhammad (s)] ont donné de l’affection et des soins, mais personne ne semble s’être donné la peine de lui apprendre à lire ou à écrire ; cette maigre compétence était peu considérée par les Arabes de l’époque… Mohammed n’a jamais été connu pour écrire quoi que ce soit lui-même ; il utilisait un copiste. Son illettrisme apparent ne l’a pas empêché de composer le livre le plus célèbre et le plus éloquent de la langue arabe. » (Will Durant, The Story of Civilization IV: The Age of Faith, p 162).

Il convient de mentionner qu’un petit nombre de narrations contradictoires existent dans les sources chiites et sunnites indiquant que le Prophète d’Allah (s) a lu et a écrit à certaines occasions, après sa prophétie. Cependant, ces narrations sont généralement contredites par d’autres narrations et donc, leur authenticité peut ne pas être acceptée. Deuxièmement, si elles devaient être acceptées, elles pourraient être expliquées comme étant un miracle. Selon les mots de l’‘Allāmah Majlisī, nous pouvons combiner les deux groupes de narrations conflictuelles en disant que celles qui indiquent que le Prophète (s) ne savait pas lire ou écrire signifient qu’il n’a pas appris à le faire auprès d’autres hommes. Mais celles qui indiquent qu’il savait le faire signifient qu’il avait la capacité miraculeuse de le faire.  ‘Allāmah dit :

Comment pourrait-il ne pas le savoir alors qu’il détenait toutes les connaissances des civilisations passées et futures… Celui qui est capable de fendre la lune avec le pouvoir d’Allah et de faire bien plus encore, comment pourrait-il être incapable de tracer ces lettres et ces mots… et Allah sait mieux (Bihār, 16 :134).

Pour conclure, dans deux versets de la Sūrat al-A‘rāf, comme celui cité au début de cette réflexion, le Prophète (s) est décrit par le mot ummī. Bien que des différences existent parmi les exégètes (Mufassirūn) quant à la signification exacte du mot ummī, on peut conclure que l’opinion la plus forte et la plus logique est que le mot ummī fait référence à quelqu’un qui n’a pas été enseigné. C’est comme si Allah ‘azza wajall voulait souligner le fait que le Prophète (s) a été exclusivement instruit par Lui, et uniquement Lui. Il a atteint le plus haut niveau de perfection et a reçu tout le savoir, sans avoir été formé par d’autres hommes.

Nous prions Allah de renforcer notre croyance dans le Coran et ses enseignements élevés. Nous L’implorons par Sa création la plus aimée, le Noble Messager (s) et sa famille, de nous permettre de développer davantage d’amour et de compréhension pour cette écriture bénie.

Sources: Martyr Murtadā Mutahharī, Payāmbar-e Ummī (The Unschooled Prophet)