Réflexion Coranique N°267. Āyat 4 :103 Accomplir les prières aux heures prescrites

إِنَّ الصَّلَاةَ كَانَتْ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ كِتَابًا مَّوْقُوتًا
Innas-salāta kānat ‘alāl-mu’minīna kitāban mawqūtā
La Salat demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps déterminés.
(Sūrat al-Nisā, No 4, Āyat 103)

Cette partie ainsi que le verset précédent parlent de la Salāt al-Khawf, «la prière de la peur » accomplie lors d’une bataille. L’heure de la prière ne peut être ignorée, même lorsque l’on est entouré d’ennemis. Les versets prescrivent le type de prière à accomplir dans de telles circonstances. Puis Allah subhānahu wata’ālā termine le verset en rappelant aux croyants que la prière est une prescription à un moment déterminé. Elle a été fixée à des heures déterminées.

La Salāt est décrite comme « kitāban mawqūta». Le mot « kitāb » fait référence au fait qu’elle soit obligatoire, elle a été prescrite comme une obligation. Un mot similaire est utilisé lorsque le jeûne est mentionné dans le Coran – Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne (as-Siyâm), comme on l’a prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété, afin que vous soyez conscient de Dieu (Q 2 : 183). Le mot « mawqūt » vient de « waqt », qui signifie le temps. Elle a été prescrite pour un moment précis qui ne change pas. Il ne change pas selon les circonstances et ne peut donc en aucun cas être abandonné. La prière peut être dite différemment selon la situation, mais elle reste toujours obligatoire. Elle ne peut pas non plus être changée par autre chose, comme dans le cas du jeûne où l’on peut donner un kaffāra au lieu de jeûner.

Effectuer la prière aux heures prescrites est fortement recommandé. C’est la prière du awwal waqt – une salāt ponctuelle qui est faite à l’heure.  Quelques-unes des raisons pour lesquelles une importance extraordinaire est accordée à la salāt effectuée à l’heure sont les suivantes :
1.    Cela montre notre soumission au commandement d’Allah ‘azza wajall avec une attitude respectueuse et enthousiaste. Dès que le moment vient, le croyant se précipite pour l’accomplir. Ceci est différent d’attendre et d’accomplir la prière plus tard, surtout s’il n’y a pas de raison valable à ce retard. Cette attitude impacte la valeur de la salat.

2.       Le croyant qui aime intensément Allah (voir Q 2 : 165) accourt pour Lui parler dès qu’il est appelé. Il y a un désir de se précipiter pour commencer la conversation avec Allah (swt). Quand Allah a demandé au prophète Moussa ‘alayhis salām pourquoi il avait devancé son peuple pour rencontrer Dieu, il a répondu : Je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait (Q20 : 84).

3.        Les horaires ont été prescrits avec une sagesse derrière les temps impartis. Ce sont les moments où la miséricorde de Dieu se déverse sur l’univers, et le croyant qui prie à ce moment-là, la reçoit dans toute son intégralité. Il est entendu et répondu avec une intensité naturelle qui n’est pas présente à d’autres moments. L’Imam al-Sādiq ‘alayhis-salām a dit : Dès qu’il est l’heure d’une salāt obligatoire (wājib), la porte des cieux est ouverte afin que les actions acceptées des serviteurs puissent s’élever. Il est également rapporté par l’Imam Hasan al -‘Askarī ‘alayhis-salām que le Prophète Moussa ‘alayhis-salām dans sa conversation intime avec Allah avait coutume de dire : Ô Allah ! Quelle est la récompense pour celui qui accomplit sa salat à l’heure ? Allah a répondu : « Tout ce qu’il me demandera, je le lui donnerai et je rendrai le Paradis accessible pour lui. »

4.        Effectuer la salāt à l’heure aide le croyant à l’accomplir avec énergie et attention, plus que lorsqu’elle est retardée et accomplie plus tard. Il y a une ferveur et un esprit différents qui affectent la personne qui prie, qui l’imprègnent d’une spiritualité renouvelée.

Lorsque l’on accorde de l’importance aux heures de la salāt, la journée est marquée par un certain ordre et une certaine organisation. Il y a une certaine forme de planification des activités lorsque l’on adhère à l’emploi du temps prescrit.
Cette habitude s’enracine et aide pour les autres activités de la vie.

Amīrul Mu’minīn Ali ibn Abī Tālib (a) a dit : Récitez la salāt à l’heure indiquée ; et ne la récitez pas avant l’heure juste parce que vous êtes libre (vous n’avez rien d’autre à faire) et ne la retardez pas parce que vous vous sentez trop occupés ; car vous devez savoir que toutes vos actions sont liées à votre salāt.

Il a été rapporté par Mahmūdī Burūjardī que « l’Imam Khumaynī accordait beaucoup d’importance à la salāt accomplie à l’heure. Il évoquait souvent le récit de l’Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq (a) qui dit : Si quelqu’un prend sa salat à la légère, alors il sera privé de notre intercession. Une fois je lui ai demandé : « Prendre la salat à la légère signifie peut-être qu’une personne l’accomplit parfois et parfois non. » Le défunt Imam répondit : « Non ! Cela va à l’encontre de l’explication du hadith. Ce que l’Imam voulait dire par là, c’est que lorsque le moment du Zohr s’installe et que la personne n’accomplit pas sa salat à son heure, alors en réalité, elle aura accordé plus d’importance à autre chose (par rapport à sa salat et elle l’aura donc pris à la légère).

Effectuer la prière à l’heure est particulièrement recommandé pour le mois de Ramadan. Zaynul ‘Ābidīn (a) a dit : Ô Allah ! Fais-nous accomplir les prières aux horaires des cinq prières selon les limites que Tu as fixées, les obligations que Tu as imposées, les charges que Tu as assignées, les moments que Tu as déterminés ! (Du’ā n ° 44, Sahīfa Sajjādiyya).

Souvenons-nous de ce verset au mois de Ramadan et assurons-nous d’accomplir la prière à l’heure. Pour la plupart d’entre nous qui sommes à la maison durant cette crise, c’est une excellente opportunité pour prendre l’habitude de le faire, même si nous ne pouvions le faire auparavant. L’utilisation du logiciel Namaz Timer, de www.muslims-businesses.com, est un rappel efficace car nous pouvons programmer la récitation du Coran avant l’adhān.

Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.