Réflexion Coranique N°254. Āyat 7 :23 – Le Tawba de Nabī Adam (a)

قَالَا رَبَّنَا ظَلَمْنَا أَنفُسَنَا وَإِن لَّمْ تَغْفِرْ لَنَا وَتَرْحَمْنَا لَنَكُونَنَّ مِنَ الْخَاسرِينَ
Qālā rabbanā zalamnā anfusanā waAin lam taghfir lanā wa tarhamnā lanakunanna minal khāsirīn
Tous deux dirent : « Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants. »
(Sourate al A‘rāf 7, Āyat 23)

Après que Nabī Adam et Hawwa (a) eurent mangé le fruit de l’arbre, ils furent exclus du Paradis. Ils réalisèrent immédiatement qu’ils avaient commis une faute grave et furent en proie à des remords et à de la tristesse. Ce fut à ce moment qu’Allah subhānahu wata‘ālā se tourna avec toute Sa miséricorde vers Adam ‘alayhis salām lui permettant de se repentir. Puis Adam reçut des paroles de son Seigneur, et Allah agréa son repentir car c’est Lui certes, le Repentant, le Miséricordieux. (Q 2 :37).

Ce verset contient le puissant Du’ā que Nabi Adam et Hawwa (a) récitèrent. C’est un très beau Du’ā qui nous enseigne les critères du tawba. Le premier critère est de reconnaître qu’une faute a été commise. Le Prophète (s) a dit : le remords est la repentance. (Kanz al-Ummāl, traduit de l’anglais H. 10,30).] Cependant dans cette première étape, il est important de comprendre que la reconnaissance même de cette erreur vient d’Allah ‘azza wajall et est accordée à ceux dont le cœur possède une certaine forme de pureté.

Le second principe du vrai tawba que nous apprenons de ce Du’ā est l’art et la manière de demander pardon. Dans ce Du’ā, Nabī Adam et Hawwa (a) ne demandent pas de manière directe ‘Oh Allah pardonne-nous’ mais plutôt, plaident de manière humble et disent “Si tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde…”. Cela nous montre la nécessité de l’humilité quand nous communiquons et demandons à Allah (swt), la langue, le cœur et l’action doivent tous être sur le même niveau d’humilité.
À la fin de ce Du’ā, nous notons l’accentuation faite sur le péché que nous commettons, il n’a aucune conséquence sur Allah (swt) mais nous faisons plutôt du mal à nous-même. Nous avons continuellement besoin de Sa Miséricorde. Quiconque fait une bonne œuvre, c’est pour son bien. Et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens. Ton Seigneur, cependant, n’est point injuste envers les serviteurs. (Q 41 :46).

Nous vivons dans un monde dans lequel nous souhaitons toujours connaître les bienfaits et les résultats de nos efforts. Sayyid ‘Abdul Husayn Dastghayb Shirāzī dans son livre Les péchés capitaux aborde les mérites du tawba. Voici quelques-uns des bienfaits mentionnés, susceptibles de nous inspirer à pratiquer le tawba avec sincérité :
1. La personne repentante est aimée de Dieu : Allah aime ceux qui se repentent (Q 2 :222). Imam al-Sādiq (a) a dit : Allah est heureux du Tawba du Mu’min de la même manière que nous nous réjouissons de retrouver une chose supposée perdue.
2. Les mauvaises actions sont changées en bonnes actions : sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre ; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux ; et quiconque se repent et accomplit une bonne œuvre c’est vers Allah qu’aboutira son retour. (Q 25 : 70-71).
3. Le tawba apporte l’honneur et la joie dans la vie. Demandez pardon à votre Seigneur ; ensuite, revenez à Lui. Il vous accordera une belle jouissance jusqu’à un terme fixé, et Il accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite (Q 11 :3).
4. Le Tawba apporte des bonnes nouvelles de Dieu : Et c’est Lui qui agrée de Ses serviteurs le repentir, pardonne les méfaits et sait ce que vous faites (Q 42 :25).

La pratique du tawba est souvent réservée pour des événements importants du calendrier islamique ou lorsque nous sommes confrontés à une épreuve de la vie. Au lieu de cela, à partir de cet instant, faisons-en une pratique habituelle. Récitons régulièrement ce verset. Il nous récompensera en répondant à nos prières, accompagnées de bonne nouvelle de paix et de joie.

Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī, Al-Amthal fī Tafsīr Kitāb Allah al- Munzal, ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān.