Réflexion Coranique N°212. Āyat 59 :21 – La forte puissance du Coran

لَوْ أَنْزَلْنَا هَٰذَا الْقُرْآنَ عَلَىٰ جَبَلٍ لَرَأَيْتَهُ خَاشِعًا مُتَصَدِّعًا مِنْ خَشْيَةِ اللَّهِ ۚوَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ
Law anzalnā hādhal-qur’āna ‘alā jabalin laraytahu khāshi‘an mutasaddi‘an min khashyatillāh, watilkal-amthālu nadribuhā linnāsi la‘allahum yatafakkarūn
Si nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vu s’humilier et se fendre par crainte d’Allah. Et ces paraboles Nous les citons aux gens afin qu’ils réfléchissent.
(Surat Al-Hashr, n.59, Ayat 21)

Le pouvoir des mots du Créateur pour influencer le noyau intérieur de l’être créé est décrit de manière frappante dans ce verset. L’exemple donné est la montagne qui s’effondre sous la puissance du Coran. C’est une métaphore qui illustre la puissance potentielle du Coran. Si la montagne était un être qui pouvait recevoir le Coran, elle s’effondrerait sous son poids, malgré sa fermeté, sa force et sa taille. La peur et la crainte provoquées s’y glisseraient et la fragmenteraient en morceaux. L’être humain qui l’a reçu et qui a la capacité de le comprendre est plus à même de subir cet impact. Étrangement, non seulement il n’en est pas affecté, mais en plus il s’y oppose et le rejette.

Le puissant impact du Coran est dû au fait qu’il s’agisse de la parole de Dieu, Celui qui contrôle toute chose et qui est à l’origine de l’univers. C’est une conversation initiée par Dieu lui-même. C’est également grâce à la grande sagesse qu’elle renferme, avec ses détails historiques, ses règles pour la croissance et la perfection, ses informations sur Dieu et sur Ses qualités. Sans Ses propres mots, qui aurait pu le connaître ? Il nous a donc été conseillé de dire tous les jours : alhamdulillāhi-lladhī ‘arrafanī nafsahu, walam yaj‘alnī ‘umyānal-qalb – Louange à Dieu, qui s’est fait connaître à moi, et qui n’a pas laissé mon cœur aveugle.

Notons que la métaphore décrit un effet graduel du Coran. Au départ, il y a de l’humilité. Au fur et à mesure qu’elle devient plus réceptive et qu’elle perçoit la grandeur du message, la montagne finit par s’écrouler. L’effet sur les êtres humains peut être similaire. En effet, cela commence par le respect. C’est une relation formelle. À mesure que la compréhension se développe et que la relation avec le Coran s’approfondit, une crainte intérieure saisit tout le corps, l’ébranlant de l’intérieur. Le Sajdah est une manifestation visible de l’effondrement interne. Les prosternations spontanées mentionnées dans le Coran confirment cette vérité :

1. La prosternation des magiciens submergés par la réalisation de la vérité représente l’humilité et le fléchissement interne de l’esprit. (Q 26 :46).
2. La prosternation de la famille du Prophète Yusuf ‘alayhis-salam est aussi un effondrement interne de l’esprit, bouleversée par la vision de la puissance de Dieu (Q 12:100).
Le langage du Coran parle au cœur. Les chercheurs qui étudient la religion en tant que thérapie et intervention non médicale pour les maladies, trouvent que l’écoute du Coran calme l’esprit du croyant (voir https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6178573/). Il aide à réguler les émotions négatives et à apporter un sentiment de paix.

Il est temps que nos cœurs se soumettent à travers la parole de Dieu ; plus encore pendant le mois de Ramadan lorsque nous faisons beaucoup de tilāwah. Comme Allah le demande dans le Coran : Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? (Q 57:16). Alors que nous nous préparons pour le mois de Ramadan et élaborons des plans pour augmenter notre connaissance et notre proximité avec le Coran, récitons souvent ce verset. Mémorisons-le. Réfléchissons dessus. Répétons-le chaque jour. Pensons-y au moment de commencer la lecture du Coran. Cherchons refuge auprès de Dieu contre la dureté du cœur, afin que nous ne soyons pas privés de l’impact du Coran. Permettons-lui de nous affecter. Il nous apportera alors beaucoup de paix.

Sources: Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al-Bayān ; Āyatullāh Nāsir Makārim (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr Al-Mīzān.