Réflexion Coranique 123 – Āyat 39:74 – La Réalisation de la Promesse divine


وَقَالُوالْحَمْدُ لِلَّهِ الَّذِي صَدَقَنَا وَعْدَهُ وَأَوْرَثَنَا الْأَرْضَ

wa qālūl-hamdu lillāh-ladhī sadaqanā wa‘dahū wa-awrathanal-ardh
Et ils diront : 
Louange à Allah qui nous a tenu Sa promesse et nous a fait hériter la terre !

(Souratouz Zoumar, No.39, Āyat 74)

Ce verset cite les personnes conduites au Paradis, elles sont invitées à y entrer et à y demeurer éternellement. Dans leur béatitude, elles glorifient Allah pour la réalisation de Sa promesse de leur faire hériter la terre.
Pour mieux comprendre ce verset et pour espérer faire partie de ce groupe, nous devons nous poser certaines questions :

A quelle promesse ces gens font-ils référence ?
Que signifie l’expression  hériter la terre  ?
Quelle est cette terre dont ils ont hérité ?

Allah le Tout-Puissant promet à plusieurs reprises dans le Coran que les mouttaqi hériteront du Paradis. Il dit par exemple :
Voilà le Paradis dont Nous ferons hériter ceux de Nos serviteurs qui auront été pieux.  (Q 19:63).
Dans un autre verset Allah ‘azza wajall dit :
Ce sont les héritiers, qui hériteront le Paradis pour y demeurer éternellement.  (Q 23:10-11)
Telle est la promesse répétée de nombreuses fois dans le Coran et les croyants en ont connaissance.
Au moment d’entrer au Paradis, ils constatent la réalisation de la promesse qui leur avait été faite et immédiatement, glorifient le Seigneur pour cela.

L’expression hériter la terre  a été interprétée de différentes manières :
Hériter d’autres personnes qui auraient dû y prendre part également, mais qui ont perdu ce droit à cause de leurs péchés et leur rejet de la foi.
Généralement l’héritage est obtenu sans trop d’effort de la part de l’héritier. Les joies du Paradis sont immenses comparées aux efforts fournis par l’être humain, et ce bonheur éternel paraîtra comme un héritage quasi non mérité.
Un héritier a autorité sur ce dont il hérite et a donc la liberté de l’utiliser comme bon lui semble. Les gens au Paradis auront également la liberté de circuler et de profiter des bienfaits s’y trouvant comme il leur plaira. Cette interprétation peut être établie à partir de la suite du verset, où il est dit :  Nous allons nous installer dans le Paradis là où nous voulons.

La terre fait donc référence dans ce verset au Paradis. L’allégation faite  précédemment confirme cela, là où le mot Jannah est remplacé par le mot ardh, les deux termes faisant référence au même endroit.

Shahid Moutahhari dit que l’Au-delà n’est que l’autre aspect de ce monde. Il l’explique ainsi :
Ce monde et celui qui suit ne sont pas deux mondes distincts ; ce monde et l’Au-delà ensemble, ne font qu’un, de la même manière qu’une feuille comprend deux pages et qu’une pièce possède deux faces. Cette même terre qui existe dans ce monde apparaîtra dans l’Au-delà dans son autre forme. Fondamentalement, l’Au-delà est la forme céleste, ou malakout, de ce monde présent (Pluralisme Religieux, p.85). Donc la terre dont les mouttaqi hériteront, pourrait être en réalité, la forme céleste de la terre.

Ce verset est un rappel de ce à quoi aspirent les Croyants à la fin de leur vie dans ce monde. Shaykh Abbas Qoummi dans Mafatihoul Jinan conseille aux Croyants de réciter quotidiennement cent fois, wa-as’alouhoul-jannah (Et je Lui demande le Paradis) après la prière de Fajr.

Le verset présenté ci-dessus peut être récité régulièrement pour augmenter la foi et l’amour pour l’Au-delà, pour atténuer la peur de la mort et pour motiver l’effort dans le but de faire partie de ce groupe.
Il est intéressant de lire dans les travaux de al-Qarashi sur la vie de L’Imam Zayn al-Abidine, que l’Imam récitait ce verset au moment où sa mort approchait. Cela montre son désir de voir la réalisation de la promesse de Dieu. C’est ainsi que vit le Coran dans le cœur du Croyant, jusqu’à la fin de sa vie.


Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Shahīd Murtadhā Mutahharī, Religious Pluralism; Baqir Sharif al-Qarashi, The Life of Imam Zayn al-Ābidīn.