Réflexion 156. Āyat 13 : 14 – La véritable supplication

لَهُ دَعْوَةُ الْحَقِّ ۖ وَالَّذِينَ يَدْعُونَ مِنْ دُونِهِ لَا يَسْتَجِيبُونَ لَهُمْ بِشَيْءٍ إِلَّا كَبَاسِطِ كَفَّيْهِ إِلَى الْمَاءِ لِيَبْلُغَ فَاهُ وَمَا هُوَ بِبَالِغِهِ
Lahu da‘watul-haqqi walladhīna yad‘ūna min dūnihi lā yastajībūna lahum bishay’in illā kabāsiti kaffayhi ilāl-mā’i liyabluga fāhu wamā huwa bibālighih
A Lui l’appel de la Vérité ! Ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui ne leur répondent d’aucune façon ; semblables à celui qui étend ses deux mains vers l’eau pour la porter à sa bouche, mais qui ne parvient jamais à l’atteindre.
(Sūrat al-Ra‘d, No.13, Āyat 14)

Le mot da’wah ou du’ā signifie attirer l’attention sur celui qui appelle. Il se réfère à l’acte d’appeler alors que ijābah est l’acte de répondre. L’objectif est la satisfaction d’un besoin ou d’un souhait de la part de celui qui appelle. Il y a une signification cachée dans le mot du’ā : celui qui est appelé est capable de tourner son attention vers celui qui appelle s’il le veut et il doit également avoir le pouvoir et la capacité de répondre à celui qui appelle et satisfaire son besoin. Le fait d’appeler quelqu’un qui n’a pas la sensibilité et la capacité de prêter attention ou de satisfaire un besoin n’est pas une véritable supplication, même si cela peut sembler être le cas.

Le mot haqq dans le verset ci-dessus est une description du Du’ā fait à Allah ‘azza wa-jall. La vraie et véritable supplication n’appartient qu’à Allah. Lui seul peut être appelé car il peut donner de l’attention et répondre aux besoins. Toute supplication à un autre que Lui est fausse et inutile. Allah entend alors que les autres ne le peuvent pas. Il a le pouvoir et le contrôle sur les choses que les autres n’ont pas. Il est proche, a de la miséricorde, est auto-suffisant, etc. Il a toutes ces qualités et bien plus, que les autres n’ont pas. Amīrul Mu’minīn Imam Ali (a) dit à son fils Imam al-Hasan (a): Sache que Celui dans les mains duquel sont les trésors du royaume de ce monde et de l’Au-delà t’a permis de l’implorer.  (Nahjul Balāgha, Lettre 31) Ainsi, appeler les autres est un action mal placé, une illusion qui ne satisfait aucun besoin.

Le verset montre une belle similitude entre une supplication mal orientée et une personne qui a soif et qui veut boire de l’eau. Pour satisfaire son besoin, il tend la main vers l’eau qu’il imagine proche. L’eau n’atteint pas sa bouche et il continue d’avoir soif. Ceci est un exemple d’une action mal-orientée. Si une personne s’assoit à côté d’un puits mais tend seulement sa main vers le puits, puis lève sa main vers sa bouche, est-il capable d’étancher sa soif ? Comment peut-il mettre de l’eau dans sa bouche sans tremper ses mains dans l’eau ? Le trempage imaginaire n’est pas capable de lui donner de l’eau.

Pour avoir de l’eau dans la bouche, il faut se rapprocher de l’eau, plonger les mains dans l’eau et les soulever jusqu’à la bouche. Sans cela, l’action de lever les mains à la bouche n’est qu’une imitation apparente d’une action qui pourrait apporter l’accomplissement mais ne le fait pas parce qu’elle est mal réalisée. Quiconque appelle autre qu’Allah subhānahu wata’ālā accomplit de la même manière, une imitation apparente d’une action destinée à apporter l’accomplissement, mais qui ne le fait pourtant pas. C’est parce que la personne fait appel à ceux qui n’ont pas de pouvoir ou de capacité propre et ne peuvent répondre à aucun besoin de l’implorant. Les croyants appellent Allah seul pour tous leurs besoins, même contre les châtiments déjà décrétés. Imam al-Kāzim (a) a dit : Il vous est conseillé d’implorer, car en vérité le Du’ā est [seulement fait] à Allah; et la recherche d’Allah repousse la calamité qui peut avoir été destinée et décrétée à être exécutée. Donc, si on demande à Allah d’éviter une calamité, Il l’évite. (Al-Kāfī, v.2, p.470)

Laissons ce verset nous rappeler la nécessité d’implorer uniquement Allah. La véritable supplication n’appartient qu’à Lui et elle est la seule façon d’apporter l’accomplissement des besoins. Toutes les autres formes de supplication sont futiles.

Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh