O les croyants! N’annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort
(Sūratul Baqarah, No.2, Āyat 264)
Un comportement qui prive la charité de sa pureté est décrit dans le verset ci-dessus. Il est demandé aux croyants de ne pas faire un acte de charité avec mann et aza. Le Mann est décrit comme un rappel à l’autre personne des faveurs qui ont été faits à son égard et de la faire sentir redevable. Le Aza c’est blesser l’autre personne, physiquement ou émotionnellement. Cela peut se produire en parlant de lui aux autres et en lui volant sa dignité, en utilisant des mots durs avec lui, en ayant des attentes irréalistes de réciprocité et d’autres comportements similaires.
Le verset continue avec un exemple illustrant à quel point une telle charité est vaine et improductive. Allah dit : Il ressemble à un rocher recouvert de terre : qu’une averse l’atteigne, elle le laisse dénué. La terre est là et contient de l’eau. Mais parce qu’elle est au-dessus d’une pierre dure, elle ne peut pas grandir. Elle a besoin d’une terre profonde et molle pour croître et être productive. Sans une fondation adéquate, rien ne peut se développer. Selon le Tafsir Majma‘ al-Bayan, tout comme la pluie emporte la terre à la surface de la roche, et qu’elle ne peut revenir, rappeler aux autres la charité emporte sa pureté et sa beauté. Une fois que cela est fait, la valeur de la charité ne peut être récupérée.
Rappeler aux autres les faveurs faites à leurs égards montre une absence de sincérité. D’après le verset, cette action est similaire à celle d’une personne qui effectue des actes pour montrer aux autres. Allāmah Tabātabā’ī souligne qu’Allah ne dit pas que la personne qui fait le rappel se fait remarquer des autres, mais plutôt qu’elle est semblable à celui qui se fait remarquer. Car Allah parle ici aux croyants, qui ont commencé avec une bonne intention, mais l’ont perdue une fois l’acte exécuté.
Le Saint Prophète (s) dit : Quiconque fait du bien à son frère de foi et le lui rappelle pour qu’il se sente redevable, Allah annule la récompense de cette action, tandis que le fardeau du péché demeure et ses efforts ne sont pas appréciés. (Wasā ‘Il al-Shī’ah, 9: 452). Imam Zaynul ‘Ābidīn (a) dit dans le Sahīfa Sajjādiyya : Notre Dieu …mets-moi en permanence au bon service des gens et ne le fait pas s’annuler par le rappel du bienfait. (Du’a.No.20)
Rappeler aux autres les faveurs qui leurs sont faites est la racine de la fierté et de la vanité. L’humilité exige que nous ne pensions plus à ce que nous avons fait pour les autres. Deux des qualités décrites par l’Imam Ali Ridha (a) comme faisant parties de la maturité de l’intellect sont : Lorsqu’une personne voit les petites faveurs des autres à son égard comme grandes, alors que ses propres actions lui paraissent petites. (Bihārul Anwār, 78 : 336).
Récitons ce verset lorsque nous faisons une bonne action pour les autres. Abstenons-nous d’y penser et de le garder à l’esprit comme quelque chose que l’autre personne nous doit. C’est nous qui sommes redevables à la personne. Le Tawfiq et la chance de le faire est lui-même une faveur à notre égard, d’abord de Dieu, ensuite de la personne que nous avons aidé. Telle est la noble attitude d’un croyant.
Sources:
Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (éd.), Tafsīr-e Namūne;
Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī,Tafsīr al-Mīzān;
Shaykh Tabarsī, Majma ‘al-Bayān fī Tafsīr al Quran
http://www.islamquest.net/fa/