Bismillah.
وَوَاعَدْنَا مُوسَى ثَلاَثِينَ لَيْلَةً وَأَتْمَمْنَاهَا بِعَشْرٍ فَتَمَّ مِيقَاتُ رَبِّهِ أَرْبَعِينَ لَيْلَةً وَقَالَ مُوسَى لاَخِيهِ هَارُونَ اخْلُفْنِي فِي قَوْمِي وَأَصْلِحْ وَلاتَتَّبِعْ سَبِيلَ الْمُفْسِدِينَ.
Et Nous donnâmes à Moïse rendez-vous pendant trente nuits, et Nous les complétâmes par dix, de sorte que le temps fixé par son Seigneur se termina au bout de quarante nuits.
(Sūrat A‘rāf, No. 7, Āyat 142)
Le chiffre quarante revêt une signification symbolique et spirituelle profonde en Islam. Il apparaît à plusieurs reprises dans le Coran et les Hadiths, et il est associé à des périodes d’épreuve, de transformation et de maturité.
Dans le verset ci-dessus, Allah raconte l’histoire du prophète Mūsā ‘alayhis-salām et des quarante nuits : Allah a désigné le prophète Moïse pour quarante nuits afin de recevoir la révélation divine. Cette période symbolise la préparation et la purification spirituelles. Quant à la raison pour laquelle, dans ce verset, Allah a mentionné « trente nuits plus dix », l’Imam Muhammad al-Bāqir‘alayhis-salām a dit : La philosophie de cette formulation était de mettre à l’épreuve les Enfants d’Israël (Nūr al-Thaqalayn, 2 :61). La communauté avait été informée que le Prophète se rendait dans le désert pour trente jours, puis dix jours supplémentaires ont été ajoutés pour tester leur foi, test auquel la plupart ont échoué.
Voici d’autres raisons pour lesquelles le nombre quarante est important en Islam :
1. La Prophétie à quarante ans
Le prophète Muhammad sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a reçu la révélation à l’âge de quarante ans, marquant le début de sa mission prophétique. Cet âge est souvent considéré comme celui de la maturité spirituelle et intellectuelle. Il s’est aussi abstenu de toute intimité avec Sayyida Khadījah pendant quarante nuits, en attendant que lui vienne la nourriture céleste en préparation de la naissance de Bībī Fātimah al-Zahrā (as)
2. Responsabilité Morale des Adultes
Selon le Coran, la pleine maturité et la responsabilité morale sont atteintes à l’âge de quarante ans. C’est un moment où l’on devrait évaluer sérieusement ses actions. Le Coran déclare :
حَتَّىٰ إِذَا بَلَغَ أَشُدَّهُ وَبَلَغَ أَرْبَعِينَ سَنَةً قَالَ رَبِّ أَوْزِعْنِي أَنْ أَشْكُرَ نِعْمَتَكَ الَّتِي أَنْعَمْتَ عَلَيَّ وَعَلَىٰ وَالِدَيَّ وَأَنْ أَعْمَلَ صَالِحًا تَرْضَاهُ وَأَصْلِحْ لِي فِي ذُرِّيَّتِي ۖ إِنِّي تُبْتُ إِلَيْكَ وَإِنِّي مِنَ الْمُسْلِمِينَ ﴿١٥﴾
Puis quand il attaint quarante ans, il dit : “O Seigneur ! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Je repense à Toi et je suis du nombre des Soumis. (Q 46 :15)
3. Période de deuil
Certaines traditions islamiques mentionnent quarante jours de deuil après un décès. Cela est particulièrement vrai pour l’Imam al-Houssayn (que la paix soit sur lui). Zurārah rapporte de l’Imam Ja‘far al-Sādiq (que la paix soit sur lui) : Ô Zurārah ! En vérité, les cieux ont pleuré du sang pendant quarante matins pour al-Houssayn. La terre s’est assombrie pendant quarante matins, et le soleil a été éclipsé et est devenu rouge pendant quarante matins. (Qummī, Nafas al-Mahmūm, Partie 4, relatant les évènements après le Martyre de Abu ‘Abdillāh).
La mort d’un croyant est aussi pleurée par la terre pendant quarante jours. Le Prophète Muhammad (s) a dit : Les cieux et la terre pleurent la mort d’un croyant pendant quarante matins, ils pleurent la mort d’un savant pendant quarante mois, et la mort d’un Messager pendant quarante ans. (Majlisī, Bihār al-Anwār, 42 :308).
Bien que nous nous souvenions des jours des autres Ma‘sūmīn ‘alayhimus-salām, nous ne commémorons que l’‘Arbaeen de l’Imam al-Houssayn (a). Une des raisons possibles est que le sacrifice et le martyre de l’Imam al-Houssayn (a) occupent une place unique et inégalée. De plus, certains récits historiques suggèrent que, en raison de la captivité des femmes de la famille de Houssayn, elles n’ont pas pu pleurer et commémorer le deuil de l’Imam comme elles l’auraient souhaité. Ainsi, une période de deuil de quarante jours culminant avec l’‘Arbaeen rappelle ces souhaits inassouvis.
Alors que nous commémorons l’‘Arbaeen de l’Imam al-Houssayn (a), réfléchissons à notre vie, à notre maturité et à notre transformation au fil des années. Continuons à prier pour les opprimés dans le monde entier, en particulier pour le peuple résilient de Palestine.
Référence: ‘Abd ‘Ali b. Jumu‘ah al-‘Arūsī aal-Huwayzī, Tafsīr Nūr al-Thaqalayn.