قَالَ رَبِّ بِمَا أَنْعَمْتَ عَلَيَّ فَلَنْ أَكُونَ ظَهِيرًا لِلْمُجْرِمِينَ
Qāla rabbi bimā an‘amta ‘alayya flan akūna zahīran lil-mujrimīn
Il dit : Seigneur, grâce aux bienfaits dont tu m’as comblé, jamais je ne soutiendrai les criminels.
(Souratoul Qasas, No. 28, Ayat 17)
Le verset précédent a été récité par Nabi Moussa (Moïse) après avoir demandé pardon pour avoir tué un homme par inadvertance, en intervenant dans un conflit. L’histoire raconte que lorsque Moïse (a) était en Egypte dans sa jeunesse, il vit une fois deux hommes se battre, l’un faisant partie des Israélites (ses partisans) et l’autre des Egyptiens. Lorsque que son partisan (l’Israélite) le vit, il l’appela à l’aide. Nabi Moussa (a) tenta de le secourir. L’Egyptien trébucha vers l’arrière et se cogna contre un rocher, ce qui entraîna sa mort. Moïse (a) demanda à Allah (swt) de le pardonner et Allah (swt) le pardonna.
Moïse (a) reconnaissait les Bienfaits d’Allah (swt). Il le pardonna et Il le combla également de Ses Bénédictions de différentes manières tout au long de sa vie. Le Prophète Moussa (a) se promit qu’en raison de sa gratitude envers Dieu, il n’aiderait jamais ceux qui agissent mal (moujrimine). Un moujrim est celui qui fait des péchés à l’encontre de Dieu, opprime les autres et abuse de leurs droits.
Un oppresseur est capable d’opprimer les gens car d’autres le soutiennent et l’aident dans ses agissements. Sans eux, il ne pourrait agir ainsi tout seul. Ces supporters sont alors autant coupables et jouent eux-mêmes le rôle d’oppresseurs. Souvent ces personnes sont trop faibles pour résister à l’oppresseur ou sinon ils sont trop avides de richesse et de position sociale. Ils abandonnent ce qui est bien et juste pour acquérir les bénéfices de ce monde.
Assister un oppresseur et ceux qui agissent mal, même de la plus petite des manières, est un péché. Soutenir le mal équivaut à mal agir. De nombreux versets du Saint Coran avertissent les croyants de ne pas coopérer avec les oppresseurs. Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. (Q 5:2). Le Coran dit également : Et ne penchez pas vers les injustes : sinon le feu vous atteindrait. (Q 11 :113). Même une tendance au soutien moral et émotionnel envers ce genre de personne doit être évitée.
L’Imam Zaynoul ‘Abidine (a) a mis en garde fermement son compagnon Mohammad bin Mouslim Zouhrī, sur le fait d’aider l’oppresseur de son temps, Hisham bin ‘Abdoul Malik, avec les mots suivants : J’ai très peur que tu aies à admettre tes péchés en compagnie des traîtres demain et que tu sois interrogé sur ce que tu as gagné en soutenant les injustes dans l’oppression, puisque tu as accepté un cadeau qui ne te revenait pas, tu t’es rapproché de celui qui n’a rendu son dû à personne, tu n’as pas repoussé les malversations lorsqu’elles se sont présentées à toi et tu as répondu à celui qui contrarie Allah (swt). Les injustes en t’invitant, ont fait de toi l’axe du moulin de leurs méfaits, le pont sur lequel ils passent pour atteindre leurs malheurs et les marches qui mènent à leur perversion. Tu as été le propagandiste de leur tentation quand tu as suivi leur exemple… Si tu compares ce que tu as fait pour eux avec ce qu’ils t’ont donné en contrepartie, tu le trouveras insignifiant. Pareillement, ils t’ont construit des choses banales alors qu’ils ont ruiné tes meilleures actions. (Touhafal ‘Uqūl, p. 323 – 324).
On demanda à un éminent érudit au sujet d’un homme qui était le scribe d’un chef tyrannique. Celui-ci ne faisait qu’écrire les entrées et les sorties du chef à des fins administratives. A travers cet emploi, il était en mesure de gagner suffisamment, pour subvenir aux besoins de sa famille. Quand l’érudit fut questionné à son sujet, il demanda si l’homme n’avait pas entendu le verset dans lequel Nabi Moussa (a) disait qu’il ne soutiendrait pas les criminels (cf verset du haut).
Récitons ce verset pour nous rappeler l’importance de ne pas soutenir ceux qui agissent mal. Fuyons leurs actions et refusons de coopérer avec eux de quelque manière que ce soit. Ceci est la seule manière de briser le pouvoir des oppresseurs.
Sources: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Editeur), Tafsīr-e Namūne; Abū Muhammad al-Hasan b. Ali b. al-Husayn b Shu‘bah al-Harrānī (compiler), Tuhafal ‘Uqūl.