وَصَلِّ عَلَيْهِمْ ۖ إِنَّ صَلَاتَكَ سَكَنٌ لَّهُمْ
Wasalli ‘alayhim, inna salātaka sakanun lahum
Et prie pour eux. Ta prière est une quiétude pour eux.
(Sūrat al-Tawbah, N°9, Āyat 103)
Allah a demandé au Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam de bénir les gens, au moment de récolter leurs charités (Sadaqa). Cette bénédiction est une prière pour eux, demandant à Allah d’être miséricordieux à leur égard et de leur accorder le bien.
Il est intéressant de noter qu’il est question ici de la charité obligatoire. Il est du devoir des gens de donner une partie de leur richesse en charité. Malgré que cela soit une obligation, en retour, Allah ‘azza wajall demande au Prophète (s) de remercier les gens en les bénissant. C’est une récompense spirituelle qu’ils reçoivent dans ce monde. Ils donnaient une part de leurs biens terrestres et en retour ils recevaient un don spirituel inestimable de la part du Prophète. L’histoire relate qu’à chaque fois que le Prophète acceptait la charité de la part d’une personne, il disait : « Ô Allah, bénis-le ! »
Cette prière de la part du Prophète pour les gens était pour eux une source de réconfort. Elle apportait la miséricorde de Dieu sur eux et affectait de manière positive leurs familles et leurs biens. Parfois, le Prophète priait tout particulièrement pour leurs familles et pour l’augmentation de leurs biens. Le cœur des gens était alors en paix, sachant que le Prophète avait prié pour eux. Ils se sentaient bien car leur leader appréciait leur action et priait pour eux.
Allah subhānahu wata‘ālā accepterait sûrement les prières de Son Bien-aimé Prophète pour eux. Cela renforçait leur lien avec le Prophète et les poussait à donner plus.
Agha Muhsin Qarā’atī dans son Tafsir mentionne les points suivants à propos de ce verset :
- Lorsque le Prophète envoyait des bénédictions sur des personnes ordinaires cela augmentait leur confiance, leur position et les encourageait à agir encore mieux.
- La relation entre le donneur et le receveur doit être chaleureuse et spirituelle.
- La prière du Prophète pour les autres sera sûrement acceptée par Allah.
- Remerciez et montrez de la gratitude même pour ce qui vous revient de droit, lorsque cela vous est donné.
- Les encouragements et les récompenses ne nécessitent pas systématiquement d’être de nature matérielle, ils peuvent également être de nature spirituelle.
- Les encouragements et les appréciations rendent une tâche qui est difficile, légère et facile.
Le leader qui reçoit les dons obligatoires des gens devrait les remercier, cette pratique est fortement recommandée en Islam. Une des formes que peut prendre cette appréciation est la prière pour eux. En effet, un des droits de celui qui vous fait bénéficier de sa bonté est que vous priiez pour lui.
Imam Zayn al-‘Ābidīn (a) dit : « Le droit de celui qui agit avec bonté (dhu l-ma’ruf) à votre égard est que vous le remerciiez et mentionniez sa bonté ; vous devez le récompenser par de belles paroles et prier sincèrement pour lui, d’une prière restant entre Dieu et vous. » (Risālat al-Huqūq)
Prier pour les autres est fortement recommandé, cela reflète l’altruisme et la vertu d’une personne. Cela augmente également la bonté et la compassion pour les autres et préserve de toute négativité, jalousie, haine etc. Un croyant prie parfois pour lui, parfois pour lui et les autres et parfois juste pour les autres. Cette dernière habitude était celle des Massoumines ‘alayhimus-salām, comme on peut le voir dans l’histoire de Sayyida Fatima (a) lorsqu’elle priait toute la nuit pour les autres et que son fils lui demandait la raison pour laquelle elle ne priait pas pour elle et pour sa famille. Ce à quoi elle répondit par cette célèbre phrase : AL-JĀR THUMMAD-DĀR – d’abord les voisins, ensuite la maison. Ceux qui prient pour les autres reçoivent eux aussi la miséricorde de Dieu. Imam al-Bāqir (a) dit : « La prière qui est exaucée la plus rapidement est celle qu’un frère (croyant) fait pour son frère (un autre croyant). Il commence sa prière et un ange, missionné pour cela, dit ‘Ameen et l’équivalent t’es destiné. » (Al-Kāfī, v.2, p. 507).
Que ce verset nous rappelle l’importance de prier pour les autres, une pratique qui nous vient du Prophète lui-même. Le mois béni de Ramadhan approche, nous passerons plus de temps en prières et supplications, n’oublions pas de prier pour les autres, tout particulièrement à l’heure du iftār, et soyons une source de réconfort spirituel pour eux.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ;
Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.