قَالَ رَبِّ السِّجْنُ أَحَبُّ إِلَيَّ مِمَّا يَدْعُونَنِي إِلَيْهِ ۖ وَإِلَّا تَصْرِفْ عَنِّي كَيْدَهُنَّ أَصْبُ إِلَيْهِنَّ وَأَكُن مِّنَ الْجَاهِلِينَ |
Qāla rabbis-sijnu ahabbu ilayya mimmā yad ‘ūnani ilayhi, wa-illā tasrif ‘annī kaydahuna asbu ilayhinna wa-akum minal-jāhilīn. |
Il [Yūsuf] dit : « Ô mon Seigneur, la prison m’est préférable à ce à quoi elles m’invitent. Et si Tu n’écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants » [des pêcheurs]. (Soūrat Yūsuf, No 12, Āyat 33) |
Le verset ci-dessus raconte la réaction du Prophète Yusuf (a) lorsqu’il fut invité à pêcher et menacé de prison s’il osait refuser. Pour un proche serviteur d’Allah ‘azza wajall tel que Yūsuf (a), même les situations les plus difficiles deviennent faciles quand il sait qu’il est dans l’obéissance de son Seigneur. Non seulement il choisit ce qu’Allah veut, mais son cœur trouve aussi cela précieux et agréable. Tel est l’état de ridā dont nous voulons discuter. Le mot ridā signifie être heureux et satisfait de quelque chose. Dans le contexte de notre discussion, c’est un état du cœur par lequel un individu est enclin et satisfait de ce qu’Allah subhānahu wata’ālā a décrété, peu importe à quel point ce décret peut sembler amer. C’est un état élevé et difficile à atteindre pour le serviteur d’Allah.Dans un récit de l’Imam al-Ridā (a), il est rapporté que le Prophète Yusuf (a) s’est plaint à Allah : Mon Seigneur ! Qu’ai-je fait pour mériter la prison ? En réponse, Allah lui révéla : Tu l’as choisi quand tu as dit : « Mon Seigneur ! La prison m’est plus chère que ce pourquoi ils m’invitent. » Dans la suite de ce récit, Allah fait référence à la prison comme étant pour lui une ʿāfiyah, c’est-à-dire un véritable état de bien-être. Cette narration nous illustre que lors des épreuves, la dimension naturelle de l’homme va subir des difficultés et être sous pression. Malgré cela, le cœur des proches serviteurs de Dieu reste satisfait de son décret. Que Yūsuf (a) se soit plaint à son Seigneur n’indique pas un manque de ridā, mais plutôt cela montre cette dimension naturelle de sa personne en tant qu’être humain qui souffre à travers les difficultés, comme n’importe qui d’autre. On peut noter deux points concernant l’état de ridā : 1) Les enseignants d’akhlāq nous conseillent de réfléchir aux mérites de rester satisfaits du décret d’Allah, puis de nous efforcer de graver cela dans nos cœurs avec la plume de l’action. En choisissant à plusieurs reprises l’obéissance à Allah et en ne succombant pas au péché, en acceptant le décret d’Allah et en étant satisfait au niveau de notre esprit et de nos pensées, le cœur de l’homme est lentement affecté. Les actions extérieures sont telles qu’elles finissent par affecter l’âme et que des traits profondément enracinés se forment. Naturellement, choisir constamment l’obéissance à Allah plutôt que le péché et se persuader que c’est ce qu’il y a de mieux pour soi demande de la vigilance et une analyse attentive de soi. C’est pour cette raison que le Coran et les récits bénis des Ahlul-Bayt (a) ont accordé tant d’importance à la réflexion et à la réflexion sur nos actions et sur la direction que nous prenons. Dans une de ses narrations, l’Imam Ali (a) dit : Celui qui tient compte de lui-même, prend conscience de ses défauts et comprend complètement ses péchés. (Ghurar al-Hikam, H 8927-traduction de l’anglais) 2. Avoir l’état de ridā ne signifie pas que l’on ne cherche pas à résoudre les difficultés que l’on rencontre. C’est la volonté d’Allah que ce monde transitoire soit un lieu de changement et de bouleversement, et nous devons tenter d’échapper aux difficultés d’une manière approuvée par l’intellect et la sharīʿah. En même temps, nous devons nous efforcer de toujours d’être satisfaits de tout ce qui se passe après avoir fait de notre mieux. L’Imam al-Sādiq (a) rapporte que le Prophète (s) n’aurait jamais dit : si seulement cela ne s’était pas produit. (Al-Kāfī, 2 :63, H 13). Il était satisfait de tout ce qui arrivait, car cela venait d’Allah. L’histoire du Prophète Yusuf (a) dans la prison est un rappel de la façon dont un vrai serviteur d’Allah est satisfait de Lui, même dans les moments les plus difficiles. Nous prions Allah l’Exalté qu’il nous bénisse avec l’état de Son Ridā ; surtout en ces jours où le monde est affligé par la pandémie et où des épreuves physiques et émotionnels sans précédent affligent les croyants. |
Sources : Ali Ibn Ibrahim Qummī, Tafsīr al-Qummī. |