لَقَدِ اسْتَكْبَرُوا فِي أَنفُسِهِمْ وَعَتَوْا عُتُوًّا كَبِيرًا
Laqadistakabarū fī anfusihim wa‘ataw ‘utuwwan kabrīrā
En effet, ils se sont enflés d’orgueil en eux-mêmes, et ont dépassé les limites de l’arrogance.
(Sūrat al-Furqān, No. 25, Āyat 21)
Ce verset parle des demandes de ceux qui ont rejeté la mission du Saint Prophète Mohammad sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam. Ils voulaient que des anges soient envoyés ou être en mesure de voir Dieu physiquement. Ils refusaient de croire, à moins qu’ils soient témoins de cela de leurs propres yeux. Ces demandes découlaient de leur arrogance qui les conduisit à défier la vérité. L’arrogance et le mépris qui en résulte, empêchent une personne d’accepter la vérité. Une certaine humilité et une compréhension de la véritable position de l’être humain en tant que créature est nécessaire pour accepter la foi. Lorsqu’une personne se considère comme autosuffisante et indépendante, un sens accru du soi se développe en elle. Cela conduit ensuite à un sentiment de supériorité et de résistance à tout ce qui pourrait contrer cette estime de soi. La foi en Dieu ne peut résider au même endroit que l’arrogance. |
L’arrogance, l’orgueil et la vanité sont des péchés majeurs qui déplaisent à Allah ‘azza wajall. Imam Ali ‘alayhis-salām a déclaré ce qui suit dans le Nahjul Balāgha à propos de Qābil : N’aimez pas celui qui a prétendu être supérieur au fils de sa propre mère sans qu’une distinction ne lui ait été donnée par Allah ; cela provient seulement du sentiment de jalousie que son sentiment de grandeur a créé en lui et du feu de la colère que la vanité a allumé dans son cœur. (Sermon 192 – Traduction de Ahmed Mustafa). Āyatullāh Sayyid Dastghayb Shīrāzī a dit à propos de la personne arrogante : [Elle] perd toute conscience de la réalité du fait qu’elle n’est qu’une créature insignifiante et que tout ce qu’elle possède n’est que le résultat de la faveur d’Allah sur elle. Elle se considère comme quelqu’un de très spécial, qui contrôle pleinement sa vie, et qui ne peut être influencée par aucune autre puissance. (Greater Sins, pp. 562 & 563 – Traduit de l’anglais) |
Ceux qui rejettent Dieu, à l’époque ou actuellement, le font souvent avec une attitude supérieure montrant qu’ils réfléchissent plus intelligemment. Ils considèrent les croyances et les personnes qui les acceptent comme insensées et délirantes. Ils refusent ou sont incapables de voir au-delà du sens matériel et de la logique de leur esprit. Ils accordent peu de considération au cœur et à l’âme de l’être humain, à la transformation significative que la religion peut apporter et au monde transcendant qui pourrait exister au-delà de ce monde éphémère. Les rejets condescendants de Dieu sont les produits d’esprits arrogants qui ne sont pas prêts à découvrir les vérités profondes, autres que celles qui croisent leurs regards. L’horizon s’arrête aux réalités physiques de la vie.
Le verset ci-dessus relie les demandes des mécréants à leur arrogance. Il décrit celle-ci comme étant ancrée dans leurs âmes. Cela pourrait faire référence au fait qu’ils avaient une estime de soi exagérée qui n’était pas en accord avec la réalité. Cela pourrait aussi dire que leur arrogance était cachée mais qu’elle s’est manifestée à travers leurs demandes. Comme le dit le proverbe en Farsi, ‘ne déborde de la cruche que ce qu’elle contient.’ Le mot ‘Utuwwa’ démontre que leur rejet n’était basé que sur de la transgression provocatrice et de l’entêtement. Le niveau de transgression était tel que le Coran le qualifie de ‘kabīra’.
Laissons ce verset nous rappeler que le rejet de la foi est souvent le fruit de l’arrogance. C’était le comportement des gens à l’époque de Prophète (s) et celui-ci est visible en ces temps modernes dans le rejet du mode de vie des croyants. Nous devons regarder au-delà du barrage des attaques sur la foi au lieu d’en être intimidés. |
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr |