Réflexion Coranique No. 359 Āyat 67 :12 – Le Tawakkul 

Bismillāh. 10 novembre 2022/15 Rabī‘ al-Ākhir 1444.

وَقَالَ يَا بَنِيَّ لَا تَدْخُلُوا مِن بَابٍ وَاحِدٍ وَادْخُلُوا مِنْ أَبْوَابٍ مُّتَفَرِّقَةٍ ۖ وَمَا أُغْنِي عَنكُم مِّنَ اللَّهِ مِن شَيْءٍ ۖ إِنِ الْحُكْمُ إِلَّا لِلَّهِ ۖ عَلَيْهِ تَوَكَّلْتُ ۖ وَعَلَيْهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُتَوَكِّلُونَ

Waqāla yā baniyya lā tadkhulū min bābib wāhidin wadkhulū min abwābin mutafarriqah, wamā ughnī ‘ankum minallāhi shay‘in, inil-hukmu illā lillāhi, ‘alayhi tawakkaltu, wa-‘alayhi falyatawakkalil-mutawakkilūn

« Et il dit : O mes fils, n’entrez pas par une seule porte, mais entrez par portes séparées. Je ne peux cependant vous être d’aucune utilité contre les desseins d’Allah. La décision n’appartient qu’à Allah : en Lui je place ma confiance. »

 (Sūrat Yūsuf, No 12, Āyat 67)

Le verset ci-dessus rapporte le conseil du Prophète Ya‘qūb ‘alayhis-salām à ses fils lorsqu’ils s’apprêtaient à retourner en Égypte pour la seconde fois avec leur frère Binyamin. Le contexte de ce verset dans l’histoire du Prophète Ya‘qūb (a) ne relève pas d’une grande importance, ni d’ailleurs la motivation précise derrière ce conseil. Par exemple, c’était peut-être parce qu’il ne souhaitait pas que ses fils attirent l’attention sur eux en passant les portes d’Égypte tous ensemble, aussi leur conseilla-t-il de se séparer et d’entrer par différentes portes.

Ce que nous souhaitons aborder ici n’est autre que le concept de tawakkul, à la lumière de ce verset béni. Le sens premier de tawakkul est de montrer la faiblesse et l’incapacité. Mais son utilisation islamique est différente, ce terme est utilisé pour exprimer le fait qu’une personne place exclusivement ses espoirs en Allah ‘azza wajall. Celui qui possède le tawakkul s’efforce d’atteindre ses objectifs sans pour autant voir le résultat comme venant de lui-même. (Majma‘ al-Bahrayn, 5 :493)

Le tawakkul provient d’une vision correcte et monothéiste du monde. En étudiant la théologie et en utilisant son intellect correctement pour atteindre cet état, l’Homme peut attester fermement : « Je ne peux rien vous apporter contre Allah. La souveraineté tout entière appartient à Allah. »

Le Quran mentionne le tawakkul dans de nombreux versets. Il est dit : « Et quiconque place sa confiance en Allah, Il (Allah) lui suffit. » (65 :3). Imam al-Sādiq ‘alayhis-salam dit concernant ce verset : il y a de nombreux degrés de confiance en Dieu :

  • Placer sa confiance en Dieu dans toutes ses affaires
  • Être satisfait de tout ce qui nous vient de Dieu
  • Être convaincu qu’Il ne cessera de nous faire bénéficier de Sa bonté et de Sa générosité.
  • Et que le commandement repose entièrement sur Lui (Al-Kāfī , v.2, p. 391, H 3)

Une autre leçon fondamentale à tirer de ce verset est le fait que bien que Ya‘qūb possédait le tawakkul en Allah subhanahu wata’ala, il s’efforçait de protéger ses fils en leur conseillant d’agir de manière logique et de ne pas franchir les portes tous ensemble. Ainsi agissent les serviteurs proches d’Allah. Ils travaillent sans relâche jour et nuit, suivant les moyens apparents pour atteindre leur objectif, alors que leur cœur et leur espoir sont exclusivement tournés vers Allah.

Il est rapporté qu’une personne a dit au Messager d’Allah sallal-lahu ‘alayyhi wa-alihi wasallam, « Ô Messager d’Allah ! dois-je attacher mon chameau puis placer ma confiance en Allah, ou dois-je le laisser libre et ensuite placer ma confiance en Allah ? » Le Messager a répondu : « Attache-le puis place ta confiance en Allah. » (Mīzān al Hikmah, 10 :684)

Ce noble enseignement islamique, facteur fondamental dans la réussite d’un croyant, a été mentionné par un grand érudit de notre temps, ‘Allāmah Tabātabā’ī, dans les vers suivants :

A la source du soleil radieux, je ne suis allé par moi-même,

Je n’étais qu’une particule que tu as élevée par ta miséricorde.

Puisse Allah nous permettre d’être parmi ceux qui s’efforcent sans relâche pour Lui tout en plaçant leur entière confiance et espoir en nul autre que Lui.

Sources : Kulaynī, Al-Kāfī. ; Majmaʿ al-Bahrayn ; Rayshahrī, Mīzān al-Hikmah.