وَالْبَلَدُ الطَّيِّبُ يَخْرُجُ نَبَاتُهُ بِإِذْنِ رَبِّهِ ۖ وَالَّذِي خَبُثَ لَا يَخْرُجُ إِلَّا نَكِدًا ۚ
كَذَٰلِكَ نُصَرِّفُ الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يَشْكُرُونَ
Walbaladut-tayyibu yakhruju nabātuhu bi-idhni rabbihi walladhī khabutha lā yakhruju illā nakidā; kadhālika nusarriful-āyāti liqawmin yashkurūn.
Le bon pays, sa végétation pousse avec la grâce de son Seigneur ; quant au mauvais pays, (sa végétation) ne sort qu’insuffisamment et difficilement. Ainsi déployons-Nous les enseignements pour des gens reconnaissants.
(Sūrat al-A‘rāf , No 7, Āyat 58).
Ce verset explique le fait que lorsque la pluie tombe sur la terre, chaque terre répond selon ses propres caractéristiques. La terre douce et propre produira un feuillage abondant. Mais la terre qui est durcie favorisera très peu ou pas de production.
Ce verset décrit un principe important qui se manifeste partout, dans ce monde comme dans l’au-delà. L’action de celui qui agit n’est pas suffisante pour faire aboutir une affaire. Le potentiel et l’acceptation du récepteur sont également requis. Les gouttes de pluie ont des propriétés vitales étonnantes. À un endroit, il peut donner naissance à une végétation luxuriante et à de belles fleurs. Dans un autre endroit, tout ce qu’il peut produire, ce sont des mauvaises herbes et des plantes clairsemées.
La terre qui est ‘tayyib’, est propre, pure et fertile. ‘Khabutha’ signifie qu’elle est ou est devenue sale et polluée. Nakida fait référence à une personne avare et qui n’aime pas donner aux autres. Même quand elle donne, c’est quelque chose qui a très peu de valeur.
Les terres infertiles ont été comparées dans le verset ci-dessus à une telle personne.
Agha Muhsin Qarā’atī dans Tafsīr Nūr dit qu’en étendant la perspective de ce verset, l’exemple de la terre pure qui produit un bon feuillage peut être appliqué à une famille pure. Elle produit des individus dignes. Il dit également que lorsque des versets du Coran sont récités, les cœurs purs débordent de foi et il y aura conscience, amour et compréhension. Mais les cœurs endurcis, comme le mauvais pays, produisent très peu d’émotions en entendant ces mêmes versets.
Le Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a dit : Ma venue avec la connaissance et la guidance est comme la pluie qui est absorbée par certaines parties de la terre et rejetée par d’autres. Certaines personnes suivront les enseignements et deviendront savantes et sages. D’autres n’accepteront pas les conseils et seront privées de l’honneur qu’ils renferment. (Hadith cité dans Tafsīr Nūr dont une partie se trouve aussi Muniyah al-Murīd, p. 102). Ainsi, le verset montre la différence entre un croyant et celui qui rejette la foi. Le Tout-Puissant a envoyé des conseils intérieurs et extérieurs pour tous. Celui qui suit la vérité, comme le bon pays, s’élèvera vers la perfection.
Celui qui reste têtu et résistant est comme la terre qui est mauvaise et qui ne bénéficiera pas de la vérité. Cela ne lui apportera que des pertes. Notez que les mots « avec la grâce de son Seigneur » montrent que bien qu’il y ait un système établi dans la nature, il se déroule sous la supervision et le contrôle du Tout-Puissant. Allah ‘azza wajall a autorisé la mise en place d’un tel système, et Il peut le refuser s’Il le souhaite.
Essentiellement, la terre possède la qualité inhérente qui la rend réceptive à l’eau et absorbe naturellement la pluie. La terre durcie est un accident. La preuve de cela dans le verset ci-dessus est que la bonne terre est décrite avec un adjectif ‘al-balad al-tayyib’ – la bonne terre – tandis que la mauvaise terre est décrite avec un verbe ‘khabutha’, signifiant devenir mauvais. Un adjectif décrit un état existant tandis qu’un verbe décrit une occurrence.
L’utilisation d’exemples est un moyen utilisé par Allah pour expliquer Ses signes, afin que les gens comprennent la vérité. Les personnes reconnaissantes en seront réceptifs et les comprendront. Ils prendront conscience de la valeur des conseils et de la réceptivité et seront reconnaissants pour ces bénédictions.
Que ce verset soit un rappel de la pureté requise pour absorber les paroles de Dieu. La lutte pour rester à l’écart de la pollution spirituelle évite que le cœur ne s’endurcisse comme le mauvais pays. C’est une lutte importante dans la volonté de se rapprocher d’Allah.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; Āghā Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr ; Ustādh Abul Fadhl Bahrampour, Tafsīr yek jild
Mubīn, and Lughat Nāmaye Tafsīrī; http://www.alketab.org/