إِنَّ الَّذِينَ اتَّقَوْا إِذَا مَسَّهُمْ طَائِفٌ مِّنَ الشَّيْطَانِ تَذَكَّرُوا فَإِذَا هُم مُّبْصِرُونَ
Innal-ladhīnat-taqaw idhā massahum tā’ifun minash-shaytāni tadhakkarū fa-idhā hum mubsirūn
Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu’une suggestion du Diable les touche se rappellent [du châtiment d’Allah] : et les voilà devenus clairvoyants. (Sūrat al-A‘rāf, No 7, Āyat 201)
Les chuchotements de shaytān/Satan assaillent l’esprit humain et l’attire vers des pensées qui conduisent à des paroles et à des actes inappropriés. L’origine de toutes les formes de discours et d’actions erronées commence dans l’esprit/le cœur, alimentée par les chuchotements du shaytān et les désirs du nafs.
Le verset ci-dessus donne une description vivante de ce qui se passe lorsque shaytān vient vers un croyant fidèle. Le mot tā’ifun décrit comment les chuchotements entourent et encerclent l’esprit, comme celui qui fait le tawāf. Ils ne cessent d’essayer de trouver un moyen de passer à travers et d’influencer la personne. Cette voix intérieure avec laquelle shaytān nous parle, est constante et persistante, Elle a été comparée à un virus qui circule dans l’air. Ceux dont le système immunitaire est affaibli y sont plus vulnérables tandis que les personnes fortes et en bonne santé peuvent y résister. Tel est l’effet des chuchotements de shaytān sur les âmes. Ceux qui lui permettent de les affecter sont finalement complètement contrôlés par lui. Amīrul Mu’minīn Imam Ali ‘alayhis-salām décrit ces personnes dans le Nahjul Balāgha : Ils ont fait de shaytān le maître de leurs affaires, et il les a pris comme partenaires. Il a pondu des œufs et les a fait éclore en leur sein. Il rampe et se faufile sur leurs genoux. Il voit à travers leurs yeux et parle avec leur langue. De cette manière, il les a conduits au péché et a orné pour eux des choses immondes. . . (Sermon 7).
Lorsqu’une personne est consciente de l’existence de Dieu et vit sa vie en tant que serviteur obéissant d’Allah ‘azza wajall, les chuchotements ne parviennent pas à l’affecter. Le Taqwā est une forteresse de protection. Il garde la personne attentive aux envahisseurs qui entrent pour détériorer la connexion avec Allah et permet de reconnaître les racines des chuchotements. Cette prise de conscience est suivie d’un retrait des penchants incités et d’un souvenir – souvenir d’Allah, de Ses attentes envers nous, de notre servitude envers Lui, de la gratitude pour Ses bénédictions, de l’appréhension de Lui déplaire, etc. Les croyants se souviennent également de la façon dont ils veulent grandir et progresser, et ces chuchotements ne leur permettent pas de faire cela. Le souvenir divin fortifie le cœur et dresse une défense. Le processus n’est pas facile mais peut être perfectionné par la constance et la répétition.
Tout le monde, quel que soit son âge ou son niveau de foi, etc., recevra occasionnellement la visite du shaytān. Même les grands érudits ont parlé de leur attention continue des dangers des chuchotements sataniques. Le cœur connaîtra occasionnellement un fort mouvement intérieur qui peut entraîner la personne vers le mal. Surmonter cette marée nécessite une force intérieure. L’incitation est intense dans certaines circonstances, comme pour les jeunes, ou ceux qui se trouvent dans un endroit corrompu entouré de pollution spirituelle. La provocation du shaytān est plus difficile à surmonter dans ces circonstances, c’est pourquoi l’Islam met l’accent sur la précaution dans de telles occasions.
Le mot « mubsirūn » à la fin du verset parle de la clarté de la vision obtenue grâce au processus de taqwā et de dhikr. Les chuchotements sataniques couvrent l’esprit d’un voile. Les yeux intérieurs ne sont pas en mesure de voir. Ils ne peuvent pas distinguer la vérité du mensonge, l’ami de l’ennemi et le bien du mal. Se souvenir d’Allah subhānahu wata’ālā, c’est comme ouvrir des rideaux pour laisser entrer la lumière. La santé mentale, sous la forme d’une perception correcte, revient. Le croyant est alors en mesure de continuer à progresser sur le droit chemin.
Laissons ce verset nous rappeler ce qu’il faut faire lorsque nous entendons les murmures du maudit shaytān. Nous pouvons les reconnaître à travers la façon dont ils nous éloignent d’Allah (swt) et du chemin vers la perfection sur lequel nous voulons marcher. Nous devons y être attentifs et utiliser le rappel d’Allah pour le combattre.
Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma’ul Bayān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh