وَهُوَ الَّذِي جَعَلَكُمْ خَلَائِفَ الْأَرْضِ وَرَفَعَ بَعْضَكُمْ فَوْقَ بَعْضٍ دَرَجَاتٍ لِّيَبْلُوَكُمْ فِي مَا آتَاكُمْ ۗ
wahuwalladhī ja‘alakum khalā’ifal-ardhi warafa‘a ba‘dukum fawqa ba‘din darajātin liyabluwakum fī mā atākum
C’est Lui qui a fait de vous les successeurs sur terre et qui vous a élevés, en rangs, les uns au-dessus des autres, afin de vous éprouver en ce qu’Il vous a donné.
(Sūrat al-An‘ām, No 6, Āyat 165)
Ce verset est le dernier verset de la sourate al-An’ām, concluant sur les thèmes du renforcement des fondements du Tawhīd et de la lutte contre les visages du polythéisme en parlant de la position de l’être humain et de son rôle dans l’univers. Il parle des êtres humains en tant que représentants d’Allah ‘azza wajall sur terre. L’être humain devrait reconnaître et apprécier sa position et ne pas s’abaisser à adorer des idoles de bois et de pierre, ou des dieux qu’il érige en adoration plutôt que d’adorer le Seul Vrai Dieu.
Le mot ‘khalā’if’ est le pluriel du mot ‘khalīfah’, signifiant représentants ou successeurs. Le premier khalifah ou vice-gérant d’Allah nommé sur terre fut le Prophète Adam ‘alayhis-salām. Le Coran dit : Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : « Je vais établir sur la terre un vicaire « Khalifa » » (Q 2:30). Comme Adam (a) représente l’humanité, tous les êtres humains peuvent être considérés comme les représentants de Dieu sur terre. Le Coran utilise également des vice-gérants sur la terre pour désigner les nouvelles générations ou communautés qui succèdent aux plus anciennes qui ont été détruites pour le mal qu’ils ont fait. Il dit, par exemple, au peuple de Thamūd : Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder aux Aad et vous installa sur la terre (Q 7:74) et au sujet du peuple du Prophète Noūh ‘alayhis-salām : Nous le sauvâmes, lui et ceux qui étaient avec lui dans l’arche, desquels Nous fîmes les successeurs (sur la terre) (Q 10:73).
Dans la terminologie politique islamique, le Khalīfah est le titre du chef de l’État islamique (anglicisé en tant que calife).
Le verset se poursuit ensuite en expliquant qu’Allah (swt) crée des personnes avec des potentiels différents. Il donne aux gens des capacités et des talents différents, les équipes de différents types de corps et de capacités mentales. La raison de ces différences n’est pas finalement de rendre certains supérieurs à d’autres. Il s’agit plutôt de les tester pour voir comment ils utilisent ce qu’Il leur a donné. Les êtres humains ont souvent utilisé ce potentiel et ces capacités donnés par Dieu à de mauvaises fins.
Les différences observées dans la société d’aujourd’hui, telles que celles entre les riches et les pauvres, les éduqués et les analphabètes, proviennent souvent d’êtres humains qui oppriment les autres. Ces différences ne sont pas décrétées par Allah. Mais même si vous pensez à une société complètement juste, où chacun respecte les droits des autres, il restera des différences entre les gens. Les gens seraient différents dans leur force physique, leurs façons de penser, leurs intérêts et leurs capacités. Ce sont des différences inhérentes entre les gens, une partie de la façon dont ils ont été créés et amenés dans ce monde. Si les êtres humains étaient complètement identiques, et que chaque être humain était le même, la société serait stagnante. Il n’y aurait ni mouvement ni progrès. Les différences ne sont pas une cause de supériorité ou d’infériorité. Chaque personne est unique et a son propre rôle à jouer dans la société. Ce n’est qu’alors que la société pourra fonctionner harmonieusement. Tout comme un arbre qui a différentes parties, chacune jouant un rôle dans le maintien de l’arbre en bonne santé et vivant.
Ce verset nous dit que tout ce que les êtres humains ont n’appartient ni à eux, ni à la société. Tout n’appartient entièrement qu’à Allah. En tant que représentants, les êtres humains sont censés utiliser ce qui leur a été donné de la manière dont il souhaite qu’il soit utilisé. Ils sont les dépositaires d’établir la loi de Dieu sur la terre. Ils seront testés sur leur performance à travers leur utilisation de ce qu’ils ont. Ce verset est un rappel du rôle particulier de l’être humain sur terre et de ses responsabilités.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; S.H. Nasr (et al), The Study Quran.