يُؤْتِي الْحِكْمَةَ مَن يَشَاءُ ۚ وَمَن يُؤْتَ الْحِكْمَةَ فَقَدْ أُوتِيَ خَيْرًا كَثِيرًا ۗ وَمَا يَذَّكَّرُ إِلَّا
أُولُو الْأَلْبَابِ
Yu’til-hikmata man yashā’u, waman yu’tal-hikmata faqad ūtiya khayran kathīrā.
Wamā yadh-dhakkaru illā ulul-albāb
Il donne la sagesse à qui Il veut. Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c’est un bien
immense qui lui est donné. Mais les doués d’intelligence seulement s’en souviennent.
(Soūrate al-Baqarah, No 2, Āyat 269)
Lorsqu’une personne s’efforce de garder son cœur pur et d’obéir à Allah ‘azza
wajall, le Tout-Puissant lui accorde la sagesse – une connaissance perspicace qui lui
permet de distinguer le vrai du faux et de faire les bons choix. La Hikmah, telle que
mentionnée dans le verset ci-dessus, est un grand cadeau d’Allah subhānahu wata’ālā.
Il s’agit là d’un genre particulier de connaissance qui mène à la divulgation de sujets
cachés, à la prise de conscience de faits réels et à la compréhension de réalités
subtiles. Ceux qui sont sages reconnaissent la différence entre les tentations
sataniques et les inspirations pieuses. La sagesse est comme une lumière intérieure
qui éclaire clairement le chemin pour celui qui la possède. Allah accorde la sagesse
à qui Il veut. Cela signifie que ceux qui sont dignes de la recevoir, l’obtiendront. Les
actions et la pureté de la personne sont la cause de l’octroi de la sagesse par Allah.
La deuxième partie du verset est à la voix passive et le donneur de sagesse n’est pas
mentionné dans cette partie. Selon Allāmah dans Tafsīr al-Mīzān, ceci est dû à deux
raisons :
- Allah en tant que donateur de sagesse a déjà été mentionné dans la première
partie du verset. - Il s’agit de montrer que la sagesse en elle-même, est la source d’un grand
bien. Le bien n’est pas nécessairement parce qu’il vient d’Allah. Lorsque le
bienfait est attribué à Allah, cela ne signifie pas toujours que la chose donnée
est bonne ou qu’elle se terminera par un bien. La richesse, par exemple,
Allah l’accorde mais le fait qu’elle soit bonne dépend de la façon dont la
personne l’utilise. Allah dit à propos de Qārūn : …. Nous lui avions donné des
trésors dont les clefs pesaient lourds à toute une bande de gens forts . . . Nous fîmes donc
que la terre l’engloutît, lui et sa maison. Aucun clan en dehors d’Allah ne fut là pour le
secourir, et il ne pût se secourir lui-même. (Q 28 :76 — 81). Les bénédictions ne
sont bonnes que lorsque la fin est bonne. Toute histoire dépend, pour sa fin
heureuse, des décisions de la personne et de l’aide d’Allah. Ainsi, la sagesse
est un bien abondant, mais pas entièrement bon. Elle est l’un des outils qui
permettront à l’être humain de parvenir à Allah (swt) et d’accomplir le but de
la création.
Amīrul Mu’minīn Imam Ali b. Abī Tālib ‘alayhis-salām a de nombreux Hadiths sur
l’importance de la sagesse. Il dit :
La sagesse est le jardin des intelligents et l’amusement des nobles. (Ghurar al-Hikam, h
1715)
La sagesse est un arbre qui pousse dans le cœur et produit des fruits sur la langue.
(Ghurar, h 1992)
Celui qui est connu pour [sa] sagesse est perçu par les yeux avec dignité et crainte.
(Tuhafal ‘Uqūl, p. 97)
Luqmān a été mentionné dans le Quran comme ayant reçu la sagesse. (Q 31 :12).
L’Imam Ja’far al-Sādiq a dit à propos de Luqmān : Je jure par Allah et je dis qu’Allah ne
lui a pas donné la sagesse en raison de sa lignée, de sa richesse, de sa famille ou de son physique,
mais uniquement parce qu’il était ferme dans son obéissance à Allah et dans son abstention de sa
désobéissance. C’était un gentleman silencieux qui ne parlait jamais sans sagesse. Il possédait un
cœur paisible et un esprit réfléchi. (Hayat al-Qulūb, v.1)
Personne ne peut bénéficier de ce privilège de la sagesse, sauf ceux qui possèdent
l’intellect. Le mot “Ulul-Albāb” apparaît 16 fois dans le Coran. Cela signifie des
gens doués de compréhension, d’intelligence. Ce titre est réservé uniquement à
ceux qui utilisent leur intellect pour trouver le chemin de la vérité et le suivre dans
leur vie.
Que ce verset nous rappelle la beauté de la sagesse. Si nous travaillons dur pour
l’obtenir, le Tout-Puissant illuminera nos cœurs avec l’une de ses plus grandes
bénédictions – le don de la sagesse.
Sources : Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān : Āyatullāh
Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh