Réflexion coranique No. 328 Āyat 3 :188 – Rechercher des louanges non méritées

وَّيُحِبُّونَ أَن يُحْمَدُوا بِمَا لَمْ يَفْعَلُوا 

Wayuhuhibbūna an yuhmadū bimā lam yaf‘alū
Et qui aiment qu’on les loue pour ce qu’ils n’ont pas fait.
(Sūrat Āli Imrān, No 3, Āyat 188)


Ce verset parle des caractéristiques des hypocrites. Ils aiment se vanter de ce qu’ils font, et ils veulent s’attribuer le mérite de bonnes actions qu’ils n’ont pas accomplies. Selon Tafsīr Majma’ al-Bayān, cela pourrait faire référence aux personnes qui ont refusé de reconnaître que le Prophète Mohammad sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam était mentionné dans leurs livres saints. Ils ont caché cette vérité aux gens et ont ensuite continué à se présenter comme leurs bienfaiteurs et leurs guides. Ils voulaient que les gens les louent pour leurs conseils alors qu’ils trahissaient la foi des gens en eux. Leur hypocrisie était si profonde qu’ils déclaraient qu’ils étaient les proches d’Allah alors qu’ils nourrissaient de l’inimitié envers quiconque menaçait leur position.

 

Les gens sont de trois types en ce qui concerne leurs actes :

 

1) Un groupe de croyants sincères qui aiment Allah ‘azza wajall et ne souhaitent que Lui plaire. Ils font de bonnes actions et ne désirent aucune récompense ou appréciation de la part des gens. Les Ahlul Bayt ‘alayhimus-salām ont enseigné ce noble comportement à travers leur interaction avec le pauvre, l’orphelin et le prisonnier qu’ils ont nourri alors qu’ils avaient jeûné pendant trois jours. Ils ont dit : C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude (Q 76 :9).

Ce groupe n’est pas avide de louanges pour ses actes. Ils ont plutôt peur d’être félicités pour leurs actions. L’Imam Ali (a) explique leur réaction lorsque quelqu’un les loue : Ils ne sont pas satisfaits de leurs maigres bons actes, et ne considèrent pas leurs actes majeurs comme grands. Ils se blâment toujours et ont peur de leurs actes. Quand on parle d’eux en termes élogieux, ils disent : « Je me connais mieux que les autres, et mon Seigneur me connaît mieux que je ne le sais. Ô Allah, ne me traite pas selon ce qu’ils disent et rends-moi meilleur que ce qu’ils pensent de moi et pardonne-moi (ces défauts) qu’ils ne connaissent pas ». (Nahjul Balāgha, Sermon 193)

2) Un autre groupe fait de bonnes actions pour montrer aux gens, afin d’être respectés et loués dans la société. Le Coran dit à leur sujet : Et ceux qui dépensent leurs biens avec ostentation devant les gens, et ne croient ni en Allah ni au Jour dernier (Q 4:38). Le motif principal de ces actions est la louange des gens. Ce type de riyā’ est grandement condamné. L’Imam al Sādiq ‘alayhis-salām a dit : Le riyā’ sous toutes ses formes équivaut au shirk, (polythéisme) ; en vérité, celui qui œuvre pour les gens, sa récompense est auprès d’eux, et celui qui œuvre pour Dieu, sa récompense est auprès de Dieu (Al-Kulaynī, al-Kāfī, v. 2, p. 402).

 

3) Un troisième groupe n’accomplit aucune bonne action, mais se donne une fausse apparence et veut que les gens le louent. Ce groupe est constitué d’hypocrites superficiels qui n’ont ni personnalité, ni morale. Ils n’ont pas honte de rechercher le mérite de ce qu’ils n’ont pas fait. Le verset ci-dessus condamne ce troisième groupe.

 

Que ce verset nous rappelle que nous ne devons pas nous attribuer le mérite des actions que nous n’avons pas faites. C’est un attribut des hypocrites. Au lieu de cela, nous devrions nous efforcer de faire partie du premier groupe qui ne souhaite que plaire à Allah subhānahu wata’ālā et pour qui les louanges ou les critiques des gens ne font pas de différence. Nous devrions avoir la foi qu’Allah donne l’honneur et le respect aux gens comme Il le souhaite. L’Imam al-Sādiq (a) a dit : Il n’y a personne dans le monde qui a caché ses bonnes actions et pour qui, après un certain temps, Dieu ne les a pas révélées. Et il n’y a personne dans le monde qui pourrait dissimuler ses mauvaises actions pour toujours, car elles seront exposées par Dieu avant qu’il ne disparaisse du monde. [Al-Kulaynī, al-Kāfī, v. 2, p. 453]

Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al-Byān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.