وَإِذَا قُرِئَ الْقُرْآنُ فَاسْتَمِعُوا لَهُ وَأَنصِتُوا لَعَلَّكُمْ تُرْحَمُونَ
Wa-idhā quri’al-qur’ānu fastami‘ū lahu wa-ansitū la‘allakum turhamūn
Quand le Coran est récité, écoutez-le en silence. Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde.
(Sūrat al-A‘rāf, N°7, Āyat 204 – Traduction Jean Grosjean)
La crainte révérencielle du croyant pour Allah ‘azza wajall se reflète dans son attitude lorsqu’il écoute les paroles du Tout-Puissant. Un cœur profondément connecté à Allah gravitera vers le son de Ses paroles.
L’attention est instantanément attirée, tout ce qui est autour se fige, il y a une intensification des émotions internes avec un désir ardent de continuer à écouter Ses Mots. Ce type d’écoute renforce et augmente la foi.
Beaucoup de versets parlent de l’énorme impact lors de l’écoute des paroles du Coran sur un cœur réceptif. Le Coran dit : Dis : Croyez-y ou n’y croyez pas. Ceux à qui la connaissance a été donnée avant cela, lorsqu’on le leur récite, tombent, prosternés, le menton contre terre, et disent : « Gloire à notre Seigneur ! La promesse de notre Seigneur est assurément accomplie. » Et ils tombent sur le menton, pleurant, et cela augmente leur humilité. (Q 17 : 107-109)
Dans un autre verset le Coran décrit comme suit la réaction des croyants face au Coran : Allah a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont (certains versets) se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l’entendre) ; puis leurs peaux et leurs cœurs s’apaisent au rappel d’Allah. (Q 39 : 23)
Il est intéressant de noter que le Coran parle aussi des effets de l’écoute de la récitation du Coran sur les Jinns. Il est dit : (Rappelle-toi) lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu’ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent (à sa lecture) ils dirent : « Ecoutez attentivement » … Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple en avertisseurs. Ils dirent : O notre peuple ! Nous venons d’entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l’a précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit. (Q 46 : 29-30)
La Sourate al-Jinn mentionne également ce qui suit : Dis : « Il m’a été révélé qu’un groupe de djinns prêtèrent l’oreille, puis dirent : Nous avons certes entendu une Lecture (le Coran) merveilleuse qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n’associerons jamais personne à notre Seigneur. » (Q 72 : 1-2)
Le verset de la semaine montre comment le croyant peut poser les bases d’un comportement approprié lors de l’écoute du Coran. Il donne deux directives principales :
- Écouter la récitation : pas seulement entendre mais lui prêter attention
- Rester silencieux : vider l’esprit de toutes les autres pensées qui l’habitent.
La question qui se pose maintenant est celle du silence, est-il obligatoire ou recommandé. Selon les hadiths et l’avis des savants, le silence n’est obligatoire que lorsque les Sourates du Coran sont récitées par un Imam lors d’une prière en congrégation. Ceux qui participent à cette prière se doivent de garder le silence. Pour toutes les autres fois que le Coran est récité, il est approprié et recommandé pour ceux qui écoutent de garder le silence, mais cela n’est pas obligatoire.
Imam al-Bāqir ‘alayhis-salām a dit : Lorsque le Coran est récité lors d’une prière obligatoire derrière un Imam, alors écoutez et gardez le silence, peut-être recevrez-vous la miséricorde (d’Allah). (Tafsir-e Namūne).
Les avantages potentiels de l’écoute silencieuse du Coran sont les suivants :
- Une prise de conscience du grand statut de Celui qui a envoyé ces paroles
- Une réflexion sur ce qui est récité
- Un adoucissement du cœur lorsque les versets sont assimilés
- Une transformation interne au fur et à mesure que la foi augmente
A noter l’expression « peut-être » à la fin du verset, montrant que la miséricorde d’Allah dépend de bien plus de paramètres que la seule écoute silencieuse. Il existe d’autres conditions à l’obtention de la miséricorde divine, telle qu’avoir l’intention d’agir en fonction du message transmis dans les versets.
Durant le mois de Ramadhan, nous pouvons pratiquer cette étiquette de l’écoute silencieuse du Coran et laisser ainsi son message atteindre notre cœur. Peut-être serons-nous de ceux qui auront l’honneur de recevoir la miséricorde de Dieu.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūne