Qul hādhihi sabīlī ilallāhi ‘alā basīratin anā wamanit-taba’ anī
Dis: «Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent.
(Soūrat Yousouf, No.12, Āyat 108)
Dans ce verset, le prophète sallallāhoū ‘alayhi wa-ālihi wa-sallam est appelé à exposer sa mission. Il appelle les gens vers Allah ‘azza wajall. Vers la compréhension de Son Unité et de Ses Attributs. Cette déclaration du Prophète représente la première partie de ce verset. Dans la deuxième partie il est énoncé qu’il s’adonne à cette mission avec clairvoyance. Avec conscience et connaissance, et non pas aveuglément ou par ignorance. Ceux qui le suivent font de même.
La mission est clairement déterminée sur ce qu’il veut faire exactement. Lui et ses partisans ont un objectif et sont concentrés sur celui-ci. Son objectif est beaucoup plus important que sa propre personne. Il n’appelle pas les gens vers lui-même, pour le vénérer et répondre à ses caprices.
Ce verset mentionne la « basīrah » ou la clairvoyance comme qualité nécessaire pour tous ceux qui souhaitent inviter vers Dieu. Basirah vient du mot « basoura » (voir) et signifie la capacité de voir avec les yeux du cœur. C’est la capacité du cœur à percevoir des vérités et des concepts en profondeur. La signification générale du terme basīrah inclut le savoir, la connaissance spirituelle, le Nour (lumière intérieure), la sagesse, l’entendement etc. – mais toutes les interprétations mettent l’accent sur la connaissance et la reconnaissance. Cependant la basīrah n’est pas la même chose que la connaissance. Tous ceux qui ont la connaissance n’ont pas la ‘basīrah’.
Le Saint Prophète (s) dit: Il n’y a pas de serviteur, sauf celui qui a au niveau de la tête deux yeux à travers lesquels il perçoit les affaires de ce bas-monde et deux yeux dans son cœur à travers lesquels il perçoit les affaires de l’au-delà, alors, si (le Tout-Puissant) veut le bien d’un serviteur, Il ouvre ses deux yeux qui sont dans son cœur, de sorte qu’il perçoive ce qu’Il lui avait promis à travers l’invisible, croyant ainsi en ce qui est invisible en utilisant les yeux invisibles (Kanzul Oummāl 2:42, H. 3043).
L’emplacement de ce verset, juste après l’histoire du prophète Yousouf ‘alayhis salām, nous montre que son chemin n’était pas différent de celui du Prophète (s). Le prophète Youssouf a invité les gens à se tourner vers Dieu, même en prison. Le Prophète a également fait cela dans toutes les circonstances de sa vie. Et c’est ce que font les croyants tout au long de leur vie. Leur amour et leur conscience de Dieu suscitent en eux le désir de Le faire connaître aux autres également. Qu’ils devraient aussi L’aimer.
L’imam Al-Bāqir (a) relate la conversation suivante entre Allah soubhānahou wa-ta’āla et le prophète Mousa alayhis salām : Ô Mousa ! Aime-moi et fais que mon peuple m’aime. Le prophète Moussa répondit : « Mon Seigneur. Tu sais qu’il n’y a personne plus aimé pour moi que Toi. Cependant, [dis-moi] comment puis-je faire de Ton amour la plus grande chose dans le cœur de tes serviteurs ? » Allah dit : Rappelle à mes serviteurs Mes faveurs et Mes bénédictions pour eux. (Mishkāt al-Anwār, Tabarsī, p. 332)
Dr. Mohamedali Shomali a écrit à propos de ce hadith : Je pense que cela peut être adopté comme leitmotiv dans notre vie. Si une personne est capable d’aimer Allah (swt) et de Le faire aimer aux autres, elle obtiendra les fruits de ses efforts. Nous devrions constamment évaluer notre performance et nos progrès à cet égard. Les gens devraient évaluer combien ils aiment Allah et combien ils ont fait aimer leurs enfants, leurs collègues, leurs voisins, leurs parents et leurs amis. (http://messageofthaqalayn.com/44-mercy.pdf)
Laissons ce verset nous rappeler l’importance d’inviter les gens à Dieu avec clairvoyance et compréhension. Sans ces qualités, il peut être facile d’éloigner les gens de Dieu et de la religion plutôt que de les orienter vers Lui. Prions que Dieu nous accorde la ‘basīrah’ dans Sa religion pour que nous puissions avoir cet honneur d’appeler les gens à lui.
Sources:
Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Éd.), Tafsīr-e Namūneh