Wa-in yamsaskal-lāhu bi-dhourrin falā kāshifa lahu illā huwa, wa-in yamsaska bikhayrin fahuwa ‘alā kulli shay’in qadīr
Et si Allah fait qu’un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut l’enlever. Et s’Il fait qu’un bonheur te touche… c’est qu’Il est Omnipotent.
(Soūrate al-An‘ām, No. 6, Āyat 17)
Le verset ci-dessus est un approfondissement d’un thème fondamental du Coran – la croyance en un monothéisme pur. Personne d’autre qu’Allah soubhānahou wa-ta’ālā n’a le pouvoir de soulager notre détresse ou de nous faire du bien, quel qu’il soit. Il est déraisonnable pour un croyant qui se considère comme un serviteur d’Allah ‘azza wa-jall, d’associer quelqu’un d’autre que Dieu à la raison derrière le bien qui lui arrive ou le mal dont il est soustrait. Tout espoir doit reposer sur Allah et toute crainte doit provenir de Lui seul.
Quand nous voyons les autres nous apporter le bonheur ou le succès, nous les considérons comme des causes indépendantes. Nous les mettons au même rang que Dieu. C’est également vrai lorsque nous craignons ou admirons les gens qui ont une certaine forme de pouvoir. Nous croyons qu’ils ont la capacité de nous faire du mal. Cela revient à succomber à leur façade extérieure d’invincibilité, ce qui nous fait oublier qu’en fin de compte, c’est Dieu qui est le Maître de toute chose.
Le verset utilise le mot ‘dhourr’ qui signifie détresse et non pas mauvais, car Allah le Tout-Puissant ne crée pas le mal. Ceux qui considèrent toutes les formes de détresse comme mauvaises sans pouvoir attribuer le mal à Dieu, ont été contraints d’avoir recours au dualisme. Ils croient en une source du bien et en une autre source du mal, croyant ainsi en deux dieux. L’Islam enseigne qu’Allah(swt) ne fait pas le mal. Toutes les formes de ce que l’on appelle le mal sont des carences et des imperfections. Shahīd Mourtadhā Moutahharī dans son livre Divine Justice explique que « ce qui est mal n’est pas de la forme de l’être, mais de la forme du vide et du non-être ». L’inexistence de la santé, de la paix, de la justice… sont classées comme le mal. Une discussion détaillée sur la compréhension du mal dépasse le cadre de cette Réflexion.
Le mot ‘dhourr’ fait référence ici à quelque chose de désagréable et difficile à supporter, que Dieu a laissé nous arriver. Cela est dû à la miséricorde de Dieu. Les raisons derrière cela peuvent être un entraînement de l’âme, sa purification, sa croissance et son défi pour atteindre de nouveaux sommets. Allah ‘azza wajall le veut pour nous, mais Il a le pouvoir de l’enlever s’Il le désire. Lui seul peut le faire. Les personnes qui soulagent nos angoisses sont en réalité un moyen envoyé par Allah pour accomplir Sa Volonté nous concernant.
Le Dieu qui est seul à contrôler tout bien et qui a de l’aversion pour toute détresse est digne d’adoration. Les êtres humains ne peuvent pas se soumettre à des dieux qui n’ont ni pouvoir ni contrôle. Un tel être n’est pas digne de servitude. Ce concept est le vrai monothéisme. Associer tout bien comme venant directement et pleinement d’un autre être humain, ou d’une cause autre que celle d’Allah, tombe dans le domaine du polythéisme.
Récitons ce verset pour nous rappeler que tout le bien et le soulagement de la détresse est entre les mains de Dieu. Ne plaçons aucun espoir en d’autres que Lui, car Lui seul a le contrôle. Cela nous apportera beaucoup de paix. Se concentrer sur Dieu seul nous libérera des nombreuses chaînes qui nous affaiblissent.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed), Tafsīr-e Namūneh ; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr ; http://www.alketab.org/