Walā taj’a fī qulūbanā ghillā lil-ladhīna āmanū rabbanā innaka ra’ūfun rahīm
Ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux
(Sūrat al-Hashr, No.59, Āyat 10)
Ceci fait partie d’un verset qui parle des prières que les premiers Musulmans ont formulé à l’égard des nouveaux convertis. Certains commentateurs pensent qu’il fait référence aux Tābi’īn – c’est-à-dire à ceux qui appartiennent à la deuxième génération de musulmans. Selon le Tafsīr Namūne, il peut s’appliquer de manière générale à tous les musulmans qui se convertissent après les tout premiers musulmans.
Dans ce verset, les croyants demandent à Allah subhānahu wa-ta’ālā de supprimer tout sentiment négatif dans leurs coeurs vis-à-vis des autres croyants. C’est une partie nécessaire du processus de construction de soi qu’ils ont entrepris pour se rapprocher de Dieu. « Ghill » est un mouvement subtil, non détecté, qui a un effet. Il s’agit ici de maladies négatives telles que la jalousie, la haine, la méchanceté et d’autres vices moraux similaires qui peuvent se propager rapidement tout en restant cachés et non découverts. Ils recouvrent le cœur de ténèbres et empêchent la lumière de Allah ‘azza wa-jall d’entrer à l’intérieur.
La suppression de la négativité du cœur est une récompense accordée aux gens du Paradis. Le Quran dit: Et Nous enlèverons toute la rancune de leurs poitrines, sous eux couleront les ruisseaux, et ils diront: « Louange à Allah qui nous a guidés à ceci (Q 7:43). Ainsi, atteindre ce stade dans ce monde est un premier aperçu de la douceur du Ciel.
La négativité entre deux croyants naît d’un désaccord ou d’un conflit.
Une fois passé, l’esprit et le cœur gardent un certain degré de haine qu’il faut dissiper. C’est comme un rideau sombre qui assombrit la vue du cœur. De tels sentiments deviennent plus forts à mesure qu’ils s’enveniment et peuvent se transformer en colère et en haine. Cela fait souffrir les deux personnes : (a) la personne qui abrite cette haine et (b) la personne à qui elle est destinée.
Les croyants sont conscients des dangers d’une telle négativité et s’en protègent. Voici quelques conseils pour se protéger de la rancœur :
1. Être attentif à nos propres émotions et reconnaître la maladie.
2. S’inspirer des enseignements et des exemples de comportement vertueux.
3. Maîtriser son moi en rejetant les pensées négatives et en les remplaçant par des pensées positives.
4. Comprendre l’autre personne et faire preuve d’empathie à son égard.
5. Assumer son propre rôle dans le problème.
6. Demander l’aide d’Allah (swt). Le Du’ā dans le verset ci-dessus commençant par, Rabbanā-ghfirlanā … doit être mémorisé et récité régulièrement. Dans le Du‘ā Makārim al-Akhlāq, Imam al-Sajjad (a) prie de la façon suivante : ’O Dieu… remplace…la suspicion des gens de bonne conduite par la confiance…’ (tiré de la traduction de Leila Sourani (Sahīfa, passage (Invocation) 20 :7)
Retourner vers Allah le Tout-Puissant avec un cœur pur est le but de tout croyant. Il n’y a pas de place pour la haine dans un cœur pur. Récitons souvent ce verset pour nous rappeler la nécessité de purger le cœur de toute forme de négativité à l’égard des croyants.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh;
http://www.alketab.org/; http://andisheqom.com/fa/