Yurīdullāhu bikumul-yusra walā yurīdu bikumul-‘usr
Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous.
(Sūrat al-Baqarah, No.2, Āyat 18)
Les versets 183 à 186 de la Soūra al-Baqarah parlent du mois de Ramadhan et de tout ce qui s’y rapporte. Parmi ces versets, la phrase ci-dessus est une déclaration instructive sur la difficulté perçue au cours du jeûne. Allah ‘azza wa-jall déclare qu’Il veut la facilité pour les êtres humains et qu’Il ne leur impose pas une difficulté en leur demandant de jeûner.
Ce verset peut être compris de différentes manières :
1) Jeûner peut être difficile mais ses répercussions, que ce soit sur le plan physique ou spirituel, apportent l’aisance à l’être humain.
2) Les prescriptions d’Allah subhānahu wa-ta‘ālā ne sont pas les commandements d’un dictateur qui s’attend à une obéissance en toute circonstance. Une exception est faite pour ceux qui ne peuvent pas jeûner.
3) Allah le Tout-Puissant est un Maître Compatissant qui souhaite que Ses serviteurs jouissent d’une aisance durable et stable.
Les termes, facilité et difficulté, ont également été associées dans d’autres versets dans lesquels Allah promet que la difficulté est toujours accompagnée de la facilité. Il dit : Allah fera succéder l’aisance à la gêne. (Q 65:7) Et dans la Soūratul Sharh, Il répète à deux reprises : A côté de la difficulté est, certes, une facilité ! (Q 94:5-6) C’est une promesse d’Allah que celui qui est confronté à une difficulté et qui subit une épreuve, quelle qu’elle soit, va également connaître l’aisance et le confort. Le premier est un processus nécessaire qui permettant d’aboutir au second. Sans passer par l’amertume de l’épreuve, il ne peut y avoir l’appréciation du confort.
L’attitude face au jeûne est un facteur clé du degré de difficulté ou de facilité perçu. Si nous nous focalisons sur la soumission au commandement Divin, les bénéfices spirituels du mois, les joies de l’adoration, le fait de ressentir l’expérience du démuni ainsi que sur les plaisirs spécifiques aux nuits du mois de Ramadhan, il devient facile de faire face aux difficultés du jeûne durant la journée. C’est la compréhension et la conviction de ce que le mois apporte qui engendre une attitude positive à son égard. Le Saint Prophète sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wa-salaam, nous rappelle cela lorsqu’il dit : C’est un mois dont le début est miséricorde, le milieu est pardon et la fin est protection contre le feu. (Bihāroul Anwar, v. 93, p. 342 – traduit de l’anglais) Beaucoup de choses rendent ce mois unique et spécial, et il doit être apprécié pour la richesse qu’il apporte à notre existence. Il n’est pas étonnant que le Saint Prophète ait dit : Si le serviteur connaissait [le bienfait] du mois de Ramadhan, il souhaiterait que toute l’année soit le mois de Ramadhan. (Bihārul Anwar, v.93, p.346 – traduit de l’anglais)
Au cours de ce mois de Ramadhan, concentrons-nous sur ce qui en fait une opportunité si unique. Considérons-le comme une facilité sous différentes formes. Il s’écoulera alors rapidement et nous laissera nostalgique. Imam Ali Zaynoul ‘Ābidīn (a) le résume d’une très belle manière : Que la paix soit sur toi, compagnon qui, présent, est d’une valeur imposante et qui, absent, est une privation affligeante. [Toi qui es] désiré et dont la séparation est douloureuse !… Que la paix soit sur toi, ami intime le plus familiarisant à son arrivée, alors qui rend heureux et le plus affligeant à son départ, donc qui fait souffrir. (Du‘ā 45, Sahīfa Sajjādiyya)
Sources: Academy for Learning Islam, Glimpses of Sahīfa Sajjādiyya; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; http://www.alketab.org/