Wa-idhā sami‘ū mā unzila ilar-rasūli tarā a‘yunahum tafīdu minad-dam‘i
mimmā ‘arafū minal-haqq
Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager [Muhammad], tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité
(Soūratul Mā’idah, No.5, Āyat 83)
Quand les premiers musulmans avaient cherché refuge en Abyssinie, ils avaient été amenés devant le roi Négus et son peuple. Ja’far bin Abī Tālib, qui était le chef des musulmans, les informa au sujet de la religion que le prophète Mohammad sallallāhou ‘alayhi wa-ālihi wa-sallam avait apportée et récita ensuite des versets de la Soūrate Maryam. Le roi et quelques-uns de ses courtisans avaient été si affectés par ce qu’ils venaient d’entendre que des larmes coulèrent sur leurs joues. C’était une démonstration silencieuse de la reconnaissance de la vérité qu’ils avaient entendue.
Un cœur qui est réceptif est affecté quand il voit l’indéniable vérité. C’est ce à quoi la fitrah de l’être humain aspire secrètement. Quand il la reconnaît et l’accepte, l’émotion est écrasante. Le Coran a donné un autre exemple à travers l’histoire des magiciens dans la cour de Pharaon. Quand ils ont reconnu la vérité apportée par le Prophète Moïse ‘alayhis salām, ils se sont immédiatement prosternés. C’était une réponse involontaire au miracle dont ils avaient été témoins, un signe de l’impact de la vérité sur des cœurs illuminés. (Voir Q 26:45-47)
Les larmes révèlent l’intensité et la sincérité ressenties intérieurement. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt la marque d’une conscience et d’une connexion puissantes. Le Saint Prophète (s) dit : Les larmes sont une miséricorde qu’Allah a placée dans la nature de ses serviteurs. (Bihārul Anwār, v. 79, p. 91, H 43.). C’est le manque de larmes qui a été condamné par l’Islam – Le Coran demande: “Quoi ! Vous étonnez-vous de ce discours (le Coran)? Et vous [en] riez et n'[en] pleurez point ?” (Q 53:59-60)
Il y a des bienfaits physiques et émotionnels dans les larmes. Elles humidifient l’œil et l’empêchent de s’assécher. Elles guérissent et apaisent les émotions, en fournissant un exutoire aux émotions puissantes. Une personne se sent plus légère après avoir pleuré. (Voir https://www.independent.co.uk/
L’Imam al-Sādiq ‘alayhis salām parle des bienfaits des pleurs chez l’enfant: Observez les avantages qui découlent des pleurs chez l’enfant. Il y a un liquide dans le cerveau de l’enfant qui, s’il n’est pas évacué, peut provoquer des troubles ou des maladies, voire la perte d’un œil. L’écoulement du liquide de son cerveau le garde en bonne santé et rend ses yeux plus lumineux. L’enfant profite de ses pleurs tandis que ses parents, dans leur ignorance, essaient de les interrompre en répondant à ses désirs, sans en connaître les avantages. (Hadith of Mufaddal – traduit de l’anglais).
Une connexion spirituelle avec Allah entraîne nécessairement des larmes. Elles sont de différents types:
1. Les larmes de foi – Et ils tombent sur leur menton, pleurant, et cela augmente leur humilité. (Q 17:109)
2. Les larmes de soumission – Quand les versets du Tout Miséricordieux leur étaient récités, ils tombaient prosternés en pleurant. (Q 19:58)
3. Les larmes de désir d’Allah. Amīrul Mo’minīn Imam Ali (a) dans le Dou’ā Komail dit: Je pleurerais sur Toi des pleurs de ceux qui pleurent leurs disparus.
4. Les larmes de crainte d’Allah – Le Saint Prophète (s) dit: Heureux est le visage sur lequel Allah pose Son Regard alors qu’il pleure pour un péché par crainte d’Allah, l’Exalté, alors que personne d’autre n’a connaissance de ce péché, excepté Lui. (Bihārul Anwār, v.93, p. 331)
Laissons ce verset nous nous inciter à valoriser le pouvoir des larmes. Il est plus puissant que tous les mots que nous pourrions prononcer. Utilisons les larmes lorsque nous parlons à Allah, ou même lorsque nous pensons à Lui. Cela élèvera notre relation avec Lui vers de nouveaux sommets.
Sources: Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr; https://www.al-islam.org/