Bismillah.
شَهْرُ رَمَضَانَ الَّذِي أُنْزِلَ فِيهِ الْقُرْآنُ هُدًى لِلنَّاسِ وَبَيِّنَاتٍ مِنَ الْهُدَىٰ وَالْفُرْقَانِ
Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement.
Sūrat al-Baqarah, No.2, Āyat 185
Le mois de Ramadan est une période bénie et honorée. Il est appelé sayyid al-shuhūr, le Maître de tous les mois, tout comme le Vendredi est le maître de tous les jours. D’ailleurs, c’est le seul mois mentionné par son nom dans le Saint Coran. Selon certaines narrations, « Ramadan » est l’un des Noms d’Allah subhānahu wata‘ālā, c’est pourquoi la manière la plus appropriée de désigner ce mois est de dire « le mois de Ramadan ». Il est rapporté que le Prophète sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a dit :
« Ne dites pas : ‘Ramadan est arrivé’ ou ‘Ramadan est parti’. Mais dites plutôt : ‘Le mois de Ramadan est arrivé’ ou ‘Le mois de Ramadan est parti.’ » (Kulaynī, al-Kāfī, 4:70).
Le mois de Ramadan est un mois de jeûne, un mois de du‘ā’, un mois d’i‘tikāf et bien plus encore. Cependant, lorsqu’Allah ‘azza wa jall veut présenter quelque chose, Il le décrit par sa caractéristique la plus importante. Il présente le mois de Ramadan comme le mois de la révélation du Coran. En effet, le mois de Ramadan doit son caractère spécial au fait que le Coran a été révélé durant ce mois, ce qui le rend unique par rapport aux autres mois. La véritable valeur de ce mois sacré réside dans cette révélation divine, et l’on peut dire que la véritable valeur des êtres humains se mesure à l’étendue de l’influence du Coran dans leur vie.
Le but premier de la révélation du Coran était de guider l’humanité. Fait intéressant, le mot hudā (guidance) apparaît deux fois dans ce verset, mettant en évidence une distinction essentielle entre deux groupes de personnes.
- Le premier type de guidance est général — hudan lin-nās (guidance pour toute l’humanité). Le terme nās désigne l’ensemble de l’humanité, qu’ils soient musulmans ou non, qu’ils possèdent du savoir ou non. De leur propre initiative, ils luttent pour distinguer le vrai du faux. Ils ont donc besoin d’une clarification supplémentaire et d’une direction pour reconnaître la vérité. Pour ce groupe, le Coran agit comme une source de lumière illuminant la vérité et la rendant manifeste.
- Le second type de guidance est spécifique — bayyināt min al-hudā wal-furqān (des preuves claires de la guidance et du discernement). Cela s’applique à ceux qui ont atteint un niveau plus élevé de connaissance et de pratique, leur permettant de tirer un discernement plus profond de la guidance divine. Pour ce groupe, le Coran n’est pas seulement un guide général, mais aussi un Furqān, un critère qui leur apporte des bayyināt min al-hudā — des preuves claires de guidance. Il améliore leur compréhension, les dirige vers la vérité et leur permet de distinguer le bien du mal. Cela met en lumière la remarquable polyvalence du Coran : le même texte qui fournit une guidance de base offre également des perspectives plus poussées à ceux qui ont une compréhension plus profonde.
Par exemple, la plupart des manuels sont conçus soit pour transmettre des connaissances fondamentales, soit pour répondre aux besoins des apprenants avancés — mais pas les deux. En revanche, le Coran possède la capacité unique de guider les gens à plusieurs niveaux, en répondant à la fois aux besoins de compréhension élémentaire et à ceux de compréhension approfondie. Imām Ja‘far al-Sādiq ‘alayhis-salām décrit les niveaux et les significations du Saint Coran dans la narration suivante : Le Livre d’Allah (Tout-Puissant et Glorieux) repose sur quatre aspects : i) il est une expression pour les gens en général, ii) il est une indication pour l’élite (les savants et les gens de science), iii) il est des subtilités pour les awliyā (les proches serviteurs d’Allah, les saints), [et] iv) il est des réalités pour les prophètes. (Majlisī, Bihār al-Anwār, 89:103)
Nous prions le Tout-Puissant de nous permettre de bénéficier des profondeurs et de la guidance du Saint Coran, comme le faisait Amīrul-Mu’minīn Imām ‘Alī ‘alayhis-salām lorsqu’il invoquait à la fin de la récitation du Coran : Ô Allah ! Élargis ma poitrine par le Coran, fais agir mon corps par le Coran, éclaire ma vue par le Coran, libère ma langue par le Coran, et aide-moi à façonner ma vie selon le Coran, aussi longtemps que tu me feras vivre. (al-Tūsī, Misbāh al-Mutahajjid, p. 323, H 431)