Bismillah.
وَاذْكُرُوا إِذْ جَعَلَكُمْ خُلَفَاءَ مِن بَعْدِ عَادٍ وَبَوَّأَكُمْ فِي الْأَرْضِ تَتَّخِذُونَ مِن سُهُولِهَا قُصُورًا وَتَنْحِتُونَ الْجِبَالَ بُيُوتًا ۖ فَاذْكُرُوا آلَاءَ اللَّهِ وَلَا تَعْثَوْا فِي الْأَرْضِ مُفْسِدِينَ
Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder aux ‘Ād et vous installa sur la terre. Vous avez édifié des palais dans ses plaines, et taillé en maisons les montagnes. Rappelez-vous donc les bienfaits d’Allah et ne répandez pas la corruption sur la terre « comme fauteurs de trouble ».
(Sūrat al-A‘rāf, no.7, Āyat 74)
Le Noble Coran donne une image frappante de l’ancienne communauté Arabe de Thamūd, à qui le prophète Sālih ‘alayhis-salām fut envoyé. Ils étaient les successeurs du peuple de ‘Ād. Dans plusieurs versets, Allah ‘azza wajall raconte comment ils taillaient leurs habitations dans les montagnes, démontrant ainsi leur puissance impressionnante, leur richesse et leur avancement technologique. Le Coran met cela en évidence à plusieurs reprises, notamment dans le verset ci-dessus. De même, dans le verset coranique 26:149, le prophète Sālih (a) évoque leur talent à sculpter des demeures dans la montagne, et dans le verset 89:9, Allah les décrit comme ceux qui creusaient les rochers dans la vallée. Ces mentions répétées de leur architecture grandiose soulignent les réalisations et les bienfaits matériels des Thamūd.
Pourtant, malgré cette richesse matérielle et cet avancement — ou peut-être à cause de cela — le peuple de Thamūd devint insouciant et arrogant. Son élite rejeta le prophète Sālih (a) et le message qu’il avait apporté, rejetant la foi malgré un siècle d’efforts de sa part pour les guider. Une conversation rapportée dans les versets Q 7 :75-76 illustre leur défiance : Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil, dirent aux opprimés, à ceux d’entre eux qui avaient la foi : ‘Savez-vous si Sālih est envoyé de la part de son Seigneur ?’ Ils répondirent : ‘Oui, nous sommes croyants à son message.’ Ceux qui s’enflaient d’orgueil dirent : ‘Nous, nous ne croyons certainement pas en ce en quoi vous avez cru.’ Ils eurent l’audace de tuer la chamelle que Sālih (a) avait apportée comme miracle. Comme s’ils pensaient qu’ils ne seraient jamais vaincus. Mais le châtiment d’Allah finit par s’abattre sur eux. Le Coran dit : Ils défièrent le commandement de leur Seigneur. La foudre les saisit alors qu’ils regardaient. Ils ne purent ni se mettre debout, ni être secourus. (Q 51:44-45).
De telles histoires dans le Coran apportent réconfort et perspective aux croyants d’aujourd’hui, qui voient le pouvoir et la richesse concentrés entre les mains des oppresseurs. Alors que nous assistons au génocide en Palestine et à la destruction massive au Liban, avec des centaines de milliers de nos frères et sœurs souffrant, en particulier ceux de Gaza confrontés à la famine et aux blocus, nous réalisons que ces atrocités sont perpétrées avec le soutien de nations puissantes et fortunées. Ce phénomène n’est pas nouveau — historiquement, de nombreuses communautés dotées de pouvoir et de richesse ont agi injustement, tout comme l’ont fait les Thamūd autrefois.
En ces temps difficiles, il est essentiel pour les musulmans d’accomplir leur devoir de résistance face à l’oppression, tout en plaçant leur confiance ultime en Allah subhānahu wata‘ālā. Ce monde n’est pas la demeure finale où la véritable justice est rendue. C’est une épreuve, et les croyants doivent rester résilients. Les musulmans sont appelés à s’unir avec force et dignité pour s’opposer à l’oppression et empêcher que de telles injustices ne se répètent.
Nous implorons Allah de renforcer la Ummah musulmane et de répandre Sa miséricorde sur elle, dans ce monde et dans l’au-delà. Qu’Il nous protège, par le biais du Coran et de Son bien-aimé Messager, des dangers de la richesse matérielle et qu’Il nous empêche de sombrer dans la mécréance ou de commettre l’injustice, comme l’ont fait les Thamūd.
Sources: Āyatullāh Jawādī Āmulī, Sīreh-ye Payambarān dar Qur’ān (Tafsīr-e Mawdu’ī, vol. 7), Rizwan Arastu, God’s Emissaries Adam to Jesus.