Réflexion coranique n°498. Āyat 27 :24 – La sagesse de la huppe

Bismillah.

Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil au lieu d’Allah. Le Diable leur a embelli leurs actions, et les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés.

Le prophète Sulaymān, fils de Dāwūd ‘alayhimas-salām, était l’un des prophètes les plus importants et le troisième monarque du royaume établi par les Banū Isrā’īl en Palestine. Sous son règne, la grandeur de ce royaume a atteint son apogée, car il régnait, par miracle d’Allah, sur les hommes, les djinns, les oiseaux et même le vent ! Avec l’aide de djinns qui construisaient pour lui et obtenaient des pierres précieuses en plongeant dans la mer, il construisit un magnifique temple, connu sous le nom de Temple de Salomon.

Lors d’un incident survenu sous le règne de Sulaymān (a), relaté dans la sourate an-Naml, Sulaymān inspectait un jour ses troupes lorsqu’il remarqua l’absence d’un oiseau spécifique, la huppe. Contrarié, il dit : « Pourquoi ne vois-je pas la huppe ? est-elle parmi les absents ? » Je la châtierai sévèrement ! ou je l’égorgerai ! ou bien elle m’apportera un argument explicite (Q 27 :20-21). Si la réaction de Sulaymān (a) peut paraître extrêmement dure, il faut se rappeler qu’il était un prophète infaillible, et cela est prouvé sans l’ombre d’un doute. Il convient donc d’expliquer ses paroles. Peut-être en raison de la situation militaire délicate de l’époque, son absence à ce rassemblement devait être sévèrement réprimée.

Peu après, la huppe apparaît et explique son absence en disant : J’ai appris ce que tu n’as point appris ; et je te rapporte de Saba’ une nouvelle sûre (Q 27 :22). De la Palestine, la huppe avait voyagé jusqu’au Yémen et observé le royaume de Bilqīs, la reine de Saba. Malgré son grand royaume et son opulence matérielle, elle et son peuple étaient dans un état d’égarement dû à leur polythéisme.

L’exégète contemporain du Coran, Āyatullāh Jawādī Āmulī, commente ces versets et les paroles de la huppe qui suivent, affirmant que ces paroles sont celles que l’on attend d’un grand philosophe, et non d’un simple oiseau ! Elles témoignent d’une connaissance et d’une sagesse profondes. Par exemple, la huppe affirme dans ce verset que le polythéisme est le résultat de la tromperie de Satan ; c’est Satan qui empêche l’homme de suivre le chemin de Dieu et de la véritable guidance, qui consiste à se prosterner devant Lui seul. Āyatullāh Jawādī affirme qu’en réalité, de nombreux messages des prophètes d’Allah sont résumés dans ces courtes paroles de la huppe !

Il ajoute que c’est le niveau que même un animal peut atteindre sous la direction d’un prophète d’Allah comme Sulaymān (a) ! Quel est donc le potentiel des croyants d’aujourd’hui, qui disposent des enseignements de l’Islam et de l’existence bénie du 12e Imam ‘ajjallāhu ta‘ālā farjahu sharīf pour les guider ?! Le potentiel de l’être humain est supérieur à celui de l’animal, le message de l’Islam est plus parfait que la croyance de Sulaymān (a), et le niveau de notre Imam est supérieur au sien.

Nous prions Allah de nous donner l’opportunité d’atteindre les plus hauts niveaux de notre potentiel, comme l’a fait la huppe. Nous prions également qu’Il mette fin aux souffrances incessantes et brutales qui frappent aujourd’hui la Terre sainte de Palestine, demeure des prophètes d’Allah tels que Sulaymān et Dāwūd.

Sources: Āyatullāh Jawādī Āmulī, Sīreh-ye Payambarān dar Qur’ān (Tafsīr-e Mawdu’ī, vol. 7), Rizwan Arastu, God’s Emissaries: Adam to Jesus.