Réflexion Coranique n°461. Āyat 25:44 – Pire que les animaux

Bismillah.

Ou bien penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou comprennent? Ils ne sont en vérité comparables qu’à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont plus égarés encore du sentier.

Les êtres humains qui s’égarent du droit chemin et suivent leurs désirs deviennent comme des animaux, ou pire encore. Ils perdent la capacité de discerner correctement les choses. Selon ce verset, ils n’écoutent pas et n’utilisent pas leur raison pour comprendre les choses. Ce verset était un conseil adressé au Prophète sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam : ne pas s’attendre à ce que la plupart des gens écoutent sa mission et ne pas s’affliger de leur rejet. La plupart d’entre eux n’écoutaient pas ou ne comprenaient pas vraiment.

Soit une personne a suffisamment d’intelligence et de sagesse pour comprendre les choses (elle raisonne d’elle-même), soit elle obtient la compréhension par d’autres personnes qui ont de l’intelligence et de la sagesse (elle écoute). Ce sont deux voies pour avancer vers la vérité. La plupart des gens qui se sont opposés au Prophète (s) n’ont utilisé aucune de ces deux voies et ont ainsi perdu leur humanité. Ce fait est également reconnu par les gens qui entreront dans le feu dans l’Au-delà :

وَقَالُوا لَوْ كُنَّا نَسْمَعُ أَوْ نَعْقِلُ مَا كُنَّا فِي أَصْحَابِ السَّعِيرِ

Et ils dirent : « Si nous avions écouté ou raisonné, nous ne serions pas parmi les gens de la Fournaise » (Q 67:10).

Comment un être humain peut-il devenir pire qu’un animal ? Même si cela peut paraître évident, les commentateurs du Coran ont rassemblé quelques points intéressants à ce sujet :

1) Les animaux ne possèdent pas le potentiel d’intelligence et de direction, c’est pourquoi on ne s’attend pas à ce qu’ils le fassent. Mais l’être humain a reçu ce potentiel et c’est devant lui que les anges se sont prosternés. Lorsqu’il tombe bas et détruit son potentiel, c’est une grande perte et une source de honte pour lui.

2) Les animaux n’ont pas de livre de comptes et n’auront pas à rendre de comptes. L’être humain qui désobéit à Dieu devra lui rendre des comptes et faire face aux conséquences de ses actes.

3) Les animaux servent les êtres humains de différentes manières. Mais les êtres humains qui s’égarent et sont esclaves de leurs désirs ne servent qu’eux-mêmes.

4) Les animaux ne peuvent pas nuire aux humains ni causer de destruction à grande échelle. Les êtres humains peuvent devenir tels qu’ils causent des ravages dans le monde par cupidité et par abus de pouvoir.

5) Les animaux n’ont peut-être pas de chemin défini pour progresser vers la perfection. Mais ils ont un instinct qui leur permet de suivre naturellement le chemin qui leur est destiné. Les êtres humains s’éloignent du chemin qui leur a été tracé.

6) Les animaux ne justifient pas leurs actes. Ils font ce qu’ils veulent. Les êtres humains peuvent faire le mal et ensuite faire approuver leurs actes par les autres. Ce complot visant à manipuler les autres ne se retrouve pas chez les animaux.

Selon le Tafsir al-Mīzān, ce verset n’implique pas que les animaux n’ont aucune compréhension ou connaissance de Dieu. Il ne rejette pas cela chez les animaux, ni chez les êtres humains qui ne croient pas. Ce verset condamne ceux qui, malgré leur instinct intérieur à propos de Dieu, s’éloignent de Lui en obéissant à leurs désirs vils. Par leurs actions, ils jettent un voile sur cet instinct, et il devient occulté. Le verset les compare aux animaux qui n’ont pas le type d’instinct exacerbé qui a été donné aux humains.

Que le Tout-Puissant nous empêche de devenir comme des animaux, ou pire qu’eux. La Sharī‘ah de l’islam et ses lois qui guident les actions de la vie quotidienne sont censées nous aider à préserver notre instinct humain et à éviter de nous abaisser à des tendances animales. Prions également pour le soulagement des Palestiniens opprimés qui font face à des persécutions sans précédent de la part des forces d’occupation.

Sources: Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.