Bismillāh,
قَالَ رَجُلَانِ مِنَ الَّذِينَ يَخَافُونَ أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِمَا ادْخُلُوا عَلَيْهِمُ الْبَابَ فَإِذَا دَخَلْتُمُوهُ فَإِنَّكُمْ غَالِبُونَ ۚ وَعَلَى اللَّهِ فَتَوَكَّلُوا إِنْ كُنْتُمْ مُؤْمِنِينَ
Deux hommes d’entre ceux qui craignent Allah et qui étaient comblés par Lui de bienfaits dirent : “Entrez chez eux par la porte ; puis quand vous y serez entrés, vous serez sans doute les dominants. Et c’est en Allah qu’il faut avoir confiance, si vous êtes croyants.”
(Soūrate al-Mā’idah No.5, Āyat 23)
Lorsque le Prophète Mūsā ‘alayhis-salām dit à son peuple d’entrer dans la terre sacrée, ils refusèrent de le faire. Ils avaient peur des gens là-bas et n’avaient pas la confiance nécessaire pour leur faire face. Ils voulaient aussi que les choses soient faciles, sans avoir à lutter pour y parvenir. Ces gens ont eu l’audace de désobéir aux ordres de leur Prophète. Selon Tafsīr-e Namūneh, la colonisation du peuple par Fir’awn avait laissé un tel impact sur leur esprit qu’ils manquaient de courage et de force nécessaires pour affronter un groupe apparemment plus fort. Ils voulaient éviter les conflits quitte à désobéir au Messager d’Allah.
Mais parmi ces gens, certains étaient différents. Ils craignaient Allah ‘azza wajall et hésitaient à désobéir au Prophète. Deux hommes de ce groupe se sont distingués par leur foi et leur courage. Ces deux-là prirent la parole pour défendre le commandement du Prophète et exhortèrent leur peuple à suivre ce qu’il disait. Non seulement ils ont obéi au Prophète, mais ils ont également encouragé les autres à faire de même. Ils ont été dotés par le Tout-Puissant de courage et de détermination. Ils étaient également clairvoyants et se préoccupaient des implications sociales et spirituelles des actions du groupe. Ils leur dirent qu’ils seraient victorieux et les encouragèrent à avoir confiance en Allah. La peur et le manque de confiance sont vaincus lorsqu’il y a une confiance totale en Allah subhānahu wata‘ālā.
On pense que ces deux hommes étaient Yusha’ bin Nūn et Kalib bin Yufna, parmi les douze chefs des Banū Israël. C’étaient des hommes nobles avec une croyance inébranlable qui ne faiblit pas. Ces deux hommes craignaient Dieu et, de ce fait, ne craignaient personne d’autre. C’était en soi une grande bénédiction du Tout-Puissant. La capacité d’être fort et déterminé n’est possible que par la grâce de Dieu, accordée à ceux qui ne comptent que sur Lui. Selon Allāmah Tabātabā’ī dans le Tafsīr al-Mīzān, le mot bénédiction, lorsqu’il apparaît seul dans le Coran, fait référence à la wilāyah. Les deux hommes étaient awliya’ d’Allah et n’avaient donc peur de personne d’autre qu’Allah (swt).
Les paroles de ces deux hommes nous enseignent plusieurs leçons :
1) Il est possible de tenir tête à un groupe de personnes dont on fait partie mais qui se sont éloignées du chemin.
2) L’amour et l’obéissance à Allah impliquent l’amour et l’obéissance envers Ses représentants.
3) La croyance en la promesse du Prophète est importante pour la confiance et la force.
4) Il est important d’obéir collectivement aux commandements divins.
5) La confiance en Allah aide à surmonter la peur.
Il est important de garder à l’esprit les paroles de ces hommes alors que nous luttons aujourd’hui sur de nombreux fronts. Les conflits auxquels nous sommes confrontés peuvent être contrés avec confiance et force si nous craignons uniquement Allah et comptons uniquement sur Lui. Ce verset peut nous aider à éviter de fuir le champ de bataille ou de nous en retirer et à entrer sur le terrain avec courage.
Sources : Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed), Tafsīr-e Namūneh.