Bismillāh,
قَالَ لَهُ مُوسَىٰ هَلْ أَتَّبِعُكَ عَلَىٰ أَن تُعَلِّمَنِ مِمَّا عُلِّمْتَ رُشْدًا
Moïse lui dit : “Puis-je suivre, à la condition que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction ? »
(Sūrat al-Kahf, No. 18, Āyat 66)
Un des rôles prépondérants au sein de la communauté Musulmane est celui du savant religieux. L’intellect et la tradition Islamique soulignent tous deux la nécessité d’avoir des membres de la communauté prenant la noble initiative de rechercher les connaissances Islamiques, jusqu’à devenir pleinement instruits sur le plan religieux, et être en mesure d’enseigner et de guider les autres croyants. À titre d’exemple, se référer au verset Coranique 9 :122. Les enseignements Islamiques mettent l’accent sur le fait que de tels personnages, qui possèdent à la fois le savoir et la piété, doivent être estimés. Par exemple, Imam Mūsā al-Kāzim (que la paix soit sur lui) a dit : Respectez le savant en raison de son savoir et renoncez à le contredire. Et Amīrul Mu’minīn Imam Ali (que la paix soit sur lui) a dit : Celui qui respecte un savant aura témoigné du respect à son Seigneur.
Dans le verset ci-dessus tiré de la Sūrat al-Kahf, un niveau impressionnant d’humilité et d’étiquette est témoigné par le prophète d’Allah, Hadrat Mūsā (que la paix soit sur lui) lorsqu’il s’est présenté à Khidr pour apprendre de lui. Cela, malgré le fait que Mūsā lui-même était un des grands prophètes d’Allah ‘azza wajall et qu’il avait un rang élevé, que ce soit spirituellement ou socialement. Néanmoins, il demande humblement l’autorisation de suivre Khidr. L’idée de suivre inconditionnellement est en elle-même une sorte de soumission à Khidr. Mūsā admet également que Khidr possède un savoir qu’Allah lui a octroyé. Cela veut dire qu’il demande à Khidr de faire ce qu’Allah subhānahu wata‘ālā a fait. Il a élevé le niveau de Khidr à celui de responsable, pendant qu’il serait, lui, un serviteur soumis. A noter également que Mūsā demande à Khidr de lui apprendre une partie de ce qui lui a été enseigné, comme s’il admettait qu’il ne pourrait jamais être au même niveau que Khidr. Un tel respect est une leçon pour nous tous et nous devons nous efforcer de nous y conformer lors de nos interactions avec les savants pieux au cours de notre vie.
Pour conclure, à notre époque, en raison de certains facteurs, le besoin de savants religieux est multiplié. Par exemple, l’Islam de nos jours subit des attaques de forces aussi bien de manières internes que provenant d’ennemis externes, et pour la plupart ils ont beaucoup à dire et il est nécessaire de pouvoir leur répondre de manière académique. Qui peut entreprendre cette tâche à part un savant religieux ?
Ou bien encore, imaginez la difficulté de comprendre les textes primaires de l’Islam à notre époque, après plus de mille ans depuis que ceux-ci aient été transcrits pour la première fois. L’écart de culture, les changements dans la langue Arabe, la perte de certaines sources primaires, l’ajout de fabrications et la croissance constante d’un vaste corpus littéraire qui analyse ces textes primaires et qui théorise la façon dont ces analyses doivent être réalisées ; tout cela rajoute de la difficulté à l’étude de l’Islam à notre époque.
Une des personnalités, originaire de Toronto, qui a pris en charge cette responsabilité et qui a consacré des années de sa vie à étudier la religion pour ensuite revenir et prêcher, était le regretté Syed Asad Jafri qui nous a quitté d’une manière tragique à un jeune âge. Nous demandons à Allah, par le biais de ses ancêtres, Mohammad et la descendance de Mohammad (que la paix soit sur eux), d’élever le statut de Syed Asad dans l’au-delà et de lui permettre d’inspirer une génération de futurs savants.
Sources : Shahīd al-Thānī, Muniyat al-Murīd (Le Désir de l’Aspirant).