Réflexion coranique n°449. Āyat 26 :224 to 227 – Poésie et Résistance

Bismillāh,

L’une des capacités artistiques de l’être humain est celle de composer de la poésie. Comme pour d’autres compétences artistiques, la belle poésie indique une certaine douceur et tendresse dans l’âme de son compositeur. Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, l’Islam ne se contente pas de cautionner de tels talents artistiques, mais va bien au-delà ! La pureté et la douceur qui accompagnent le vrai taqwā peuvent nourrir et encourager de telles capacités artistiques chez les croyants. Par conséquent, bon nombre des poètes les plus remarquables du monde musulman étaient des gens de piété et de spiritualité, qui résumaient les profonds enseignements islamiques dans une belle poésie éloquente. Par exemple, à propos du poète Rūmī (souvent connu sous le nom de Mawlavī en persan), feu Shahīd Mutahharī a déclaré : « Mawlavi n’a rien d’autre à dire que le Coran. Tout ce qu’il dit est le tafsīr du Coran, mais dans une perspective mystique. »

Cependant, la poésie est une compétence qui peut être utilisée pour atteindre un bon ou un mauvais objectif. Lorsqu’un tel talent est utilisé pour faire avancer de nobles causes et inculquer des valeurs divines aux gens, alors il est louable. Dans un récit cité aussi bien par les chiites que par les sunnites, le Prophète d’Allah (que la paix soit sur lui et sur sa famille) aurait dit : En effet, certains poèmes contiennent de la sagesse, et en effet certains discours sont magiques.

D’un autre côté, la poésie est souvent utilisée à des fins néfastes, détournant les gens de la vérité et les encourageant à commettre des actes indécents. Pour cette raison, les versets ci-dessus de la Sūrat al-Shu‘arā dénigrent initialement les poètes comme étant ceux que suivent les individus déviés. Mais les vers ne disent pas du mal de tous les poètes ! Ceci est clairement visible lorsque, au verset 227, Allah ‘azza wajall dit ceux qui croient et font de bonnes œuvres, qui invoquent souvent le nom d’Allah et se défendent contre les torts qu’on leur fait une exception à ce groupe pervers.

Durant la vie des saints imams, réciter et apprécier de la poésie était quelque chose de profondément enraciné dans la culture arabe. À une époque antérieure aux médias sociaux et à Internet, la poésie était un moyen de transmettre des messages et des idées rapidement et efficacement. Tous les membres de la société appréciaient la belle poésie. Dans cet environnement, les Ahl al-Bayt (que la paix soit sur eux) ont utilisé ce moyen, encourageant vivement les courageux chiites qui récitaient de la poésie à la louange des Ahl al-Bayt, et critiquant parfois ceux qui choisissaient de réciter de la poésie en louange des califes oppressifs. L’Imam al-Sādiq (a) aurait dit : Celui qui lit un verset de poésie sur nous, Allah le Très-Haut lui construit une maison dans le Jardin.

Alors que nos frères et sœurs de Palestine subissent d’immenses souffrances ces jours-ci, les croyants à qui Dieu a accordé la capacité de composer de la poésie devraient l’utiliser pour faire avancer leur cause. Différents types de compétences peuvent être utilisés pour soutenir les opprimés et dénoncer les oppresseurs. De tels efforts courageux et nobles seraient une cause d’honneur dans ce monde et dans l’au-delà.

Par le Coran que nos chers frères de Palestine récitent et par le Noble Prophète (s) qu’ils aiment et suivent, nous implorons Allah subhānahu wata’ālā d’apporter la meilleure des solutions à cette situation désastreuse dont ils sont affligés.

Resources : Āyatullāh Makārim Shīrāzī, Tafsir-e Namūne.