Réflexion coranique n°446. Āyat 3 : 200 – Les étapes de la patience

Bismillāh,

Il y a trois commandements donnés dans ce verset :

  1. Être patient (isbirū) – Face aux désagréments et aux difficultés, il faut rester ferme et ne pas se laisser vaincre par ces derniers. Cela fait référence à la réponse à des problèmes personnels et à des désirs modestes qui doivent être vaincus. Avoir de la patience et supporter les difficultés personnelles avec une attitude positive est l’une des clés de toutes les formes de réussite matérielle et spirituelle. Comme le dit Amīrul Mu’minīn Imam Ali (a) : vous devez pratiquer l’endurance, car l’endurance est pour la croyance ce que la tête est pour le corps. Tout comme un corps sans tête est inutile, il n’y a rien dans la croyance sans l’endurance (Nahjul Balāghah, Sermon 82).
  1. Rester ferme avec les autres (sābirū) – La deuxième étape passe du personnel au social. Il faut être patient et ferme envers ceux qui sont fermes et patients dans leur position contre nous. être patients les uns envers les autres dans un objectif commun, et coopérer avec eux pour cette cause. Il faut aussi encourager les autres à être patients. Toutes ces significations peuvent être englobées dans ce mot.
  1.  Fermer vos rangs (rābitū) – Unir étroitement les forces à celles des autres pour contrer le mensonge. Le mot « rabata » signifie lier quelque chose à un lieu. Un cœur qui, s’il est ferme et étroitement lié à Allah subhānahu wata’ālā, est « rabt ». Il ne fluctue pas par rapport à sa place. Cette étape signifie que les croyants sont fermement liés et connectés face aux luttes qui nécessitent de l’endurance. Ils ne sont jamais loin du terrain. Selon le Hadith, cette qualité dérive de la prière quotidienne. La connexion qu’un croyant acquiert grâce à la prière rend le cœur ferme et stable.

Ce verset montre les mesures qu’un croyant peut prendre pour faire partie d’une communauté qui a de l’endurance et résiste au mensonge. La première étape est la patience dans la vie personnelle. Cette résistance interne renforce le cœur. Sans cela, il n’est pas possible de s’unir aux autres pour faire face aux pressions extérieures. La deuxième étape est de travailler avec les autres pour une endurance collective, face à l’endurance du camp adverse. Le succès de la première étape permet le succès de la deuxième étape. Souvent, l’incapacité à faire face aux menaces et aux pressions extérieures est le résultat de l’incapacité à vaincre les ennemis internes. La troisième étape consiste à être fermement connecté sur le chemin de l’endurance. L’Islam est une religion de liens solides. Il y a le lien avec Allah, avec le Saint Prophète (s) et ses Ahlul Bayt (a) et avec les autres croyants. Chaque échelon de cette échelle de patience doit être gravi pour passer au suivant. Enfin, c’est à la dernière étape de la conscience divine ou taqwā, que le véritable succès est atteint.

L’Imam Muhammad al-Bāqir (a) dit à propos de ce verset : Soyez patients quant aux obligations ordonnées par Allah, soyez fermes face aux ennemis d’Allah et resserrez les rangs pour l’Imam de l’époque (a). (Bihar al-Anwār, 24 : 219). L’Imam Ja’far al-Sādiq (a) dit également : Soyez patients face aux obligations ordonnées par Allah, tenez bon face aux difficultés et serrez les rangs pour les dirigeants choisis par le divin. (Al-Kāfī, 2 : 81).

Que le Tout-Puissant nous aide à appliquer ces commandements dans nos vies pour nous permettre de gravir les échelons de la patience vers le succès.

 Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh
https://www.almubin.com/commentary/3:200 ; http://alvahy.com.