Bismillāh,
أَفَحَسِبْتُمْ أَنَّمَا خَلَقْنَاكُمْ عَبَثًا وَأَنَّكُمْ إِلَيْنَا لَا تُرْجَعُونَ
Pensiez-vous que Nous vous avions créés sans but, et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous ?
(Sūrat al-Mu’minūn, No. 23, Āyat 115)
Le noble verset ci-dessus est une indication de la preuve intellectuelle mise en avant dans la théologie Islamique en ce qui concerne la nécessité de l’au-delà, appelée « la preuve de sagesse ». Elle repose sur deux idées fondamentales : en premier lieu, que l’homme a une âme immortelle et en second lieu, qu’Allah est le Tout-Sage.
Pour étayer l’explication : au-delà du corps physique que nous avons, Allah nous a octroyé une âme immortelle. L’existence de l’âme peut être prouvée de différentes manières. Par exemple, prenons en considération la connaissance de base que nous avons à propos des émotions telles que la joie et la peine, ou des décisions que nous prenons et des doutes que nous avons. Clairement, tous ces types de connaissances ne sont pas arbitrés par nos sens. Ils ne sont pas imagés dans notre esprit et ne sont pas sujets à erreurs. La question fondamentale qui se pose est : quelle est la réalité du ‘moi’ qui ressent ces émotions, qui reconnaît ces doutes ou qui connaît le fait que j’ai pris une décision ? S’agit-il de mon corps ou de sa propriété ? Le fait que ce ‘moi’ soit perçu sans l’intermédiaire d’aucun sens physique, le fait que cela soit quelque chose qui reste constant alors que je prends de l’âge et que je perds toutes les anciennes cellules de mon corps, ou le fait qu’il s’agisse d’une seule réalité qui ne peut être divisée, tout cela indique qu’il s’agit d’une réalité immatérielle. Ces questions sont étudiées avec plus de détails dans le domaine de la philosophie Islamique.
Cet aspect immatériel n’est pas juste une partie de notre réalité. En fait, c’est ce qui constitue ce que nous sommes vraiment. Pour cette raison, dans un autre verset, Allah dit que nous sommes ce que l’ange de la mort vient prendre de nous :
قُلْ يَتَوَفَّاكُم مَّلَكُ الْمَوْتِ الَّذِي وُكِّلَ بِكُمْ
Dis : L’Ange de la mort qui est chargé de vous, vous fera mourir. Ensuite, vous serez ramenés vers Votre Seigneur. (Q 32 : 11)
Il est évident que l’ange de la mort n’emporte pas notre corps physique !
La deuxième idée qui est requise pour la preuve de sagesse est que la perfection infinie d’Allah implique le fait que toutes Ses actions sont accomplies de la meilleure manière. Il est le Tout-Sage (al-hakīm) et ainsi, a créé le meilleur des systèmes. En combinant ces deux points, nous pouvons conclure que le fait que l’existence immatérielle de l’homme prenne fin avec la mort du corps physique irait à l’encontre de la sagesse d’Allah. S’il n’y avait pas d’au-delà, cela rendrait toute la création ‘inutile’ tel que cela l’est indiqué dans le verset ci-dessus.
L’univers beau et compliqué qu’Allah a créé permet à l’homme d’atteindre des degrés élevés de perfection et de purifier son âme après avoir fait face à d’innombrables épreuves et vicissitudes. Tout cela, uniquement pour que la vie de l’homme finisse après quelques années dans ce monde ? Cela n’irait-il pas à l’encontre de la sagesse ? En effet, s’il y a une âme immatérielle qui n’est pas dépendante des contraintes du temps et du monde, pourquoi ne pas lui permettre de perdurer et de récolter ce qu’elle a acquis ?
Comme l’a dit le Commandeur des Croyants : Ô mon fils, sache que tu as été créé pour l’autre monde, et non pour ce monde. (Lettre 31, Nahj al-Balāghah) Prions pour qu’Allah le Tout-Puissant et l’Exalté nous permette de toujours garder à l’esprit l’au-delà, à la manière de Ses Prophètes dont il fait référence dans la Sūrat Sād lorsqu’Il dit : Nous avons fait d’eux l’objet d’une distinction particulière : le rappel de l’au-delà. (Verset 46) Prions qu’Allah nous permette de nous purifier par le biais de ce rappel constant et d’agir uniquement de façon à ce que cela nous serve dans cette demeure finale.
Sources : Āyatullāh Misbāh, Theological Instructions