قَالَتْ يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ إِنِّي أُلْقِيَ إِلَيَّ كِتَابٌ كَرِيم
Qālat yā ayyuhal-mala’u innī ulqiya illayya kitābun karīm.
La reine dit : « Ô notables ! Une noble lettre m’a été lancée. »
(Surat al-Naml, No.27, Āyat 29)
La communication longue distance a toujours été une partie importante des sociétés humaines. L’une des formes de base pour envoyer et recevoir des messages dans le passé était la rédaction de lettres. Historiquement, les lettres étaient utilisées pour transmettre des messages courts et importants. L’attention et l’importance accordées à la lettre par le destinataire dépendaient de l’expéditeur. Les oiseaux, ou plus précisément les pigeons, seraient les premiers porteurs de lettres manuscrites. Peu à peu, ils ont été remplacés par des animaux comme les chevaux, et est finalement devenu un système humain effectué par des « facteurs ».
Le Prophète Sulaymān ‘alayhis-salām a écrit une lettre à Bilqīs, la reine de Saba, l’invitant à se soumettre au Dieu Unique. Lorsqu’elle a reçu la lettre, la reine en a parcouru le contenu et s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un message sérieux. Elle avait entendu parler du Prophète et connaissait son vaste royaume. Elle était consciente qu’il avait une haute estime et que ses paroles avaient du poids. Il ne lui aurait pas écrit s’il ne voulait pas lui faire passer un message important. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire. Comme à son habitude, elle décida de consulter ses ministres. Elle les convoqua pour une réunion. Elle leur a dit qu’elle avait reçu une lettre honorable. Qu’elle ait utilisé le mot honorable, cela pourrait souligner le fait qu’:
- elle a été envoyée par une personne qui était très respectée.
- elle commençait au nom d’Allah, donc c’était une lettre sacrée.
- elle avait un message sérieux.
- elle était estampillée d’un sceau royal – un timbre distinct utilisé pour sceller les lettres était une pratique importante dans le passé et montrait la personnalité distinguée de l’expéditeur.
Dans le passé, les lettres étaient envoyées avec un sceau qui identifiait l’expéditeur. Lorsque le Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a voulu envoyer des lettres aux dirigeants d’autres parties du monde pour les inviter à l’Islam, on lui a dit qu’il devait avoir un sceau distinctif. Il a demandé qu’une bague soit fabriquée avec l’écriture arabe “Il n’y a de dieu qu’Allah et Muhammad est Son messager”. Cela a ensuite été utilisé pour tamponner les documents qui ont été envoyés.
La lettre du prophète Sulaymān invitait la Reine et, à travers elle, son peuple, vers la vérité. Les croyants ont le devoir d’inviter les autres à la vérité quand c’est possible et quand cela peut avoir un effet positif. De nombreux versets du Coran parlent de ce noble devoir. Le Tout-Puissant dit :
وَلْتَكُن مِّنكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ ۚ وَأُولَٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront. (Q 3 :104).
Il instruit le Prophète Youssouf :
قُلْ هَٰذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللَّهِ ۚ عَلَىٰ بَصِيرَةٍ أَنَا وَمَنِ اتَّبَعَنِي ۖ
Dis : « Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent » (Q 12 :108).
Bien sûr, il doit y avoir une certaine politesse maintenue en invitant les autres à la vérité. Allah ‘azza wajall dit :
ادْعُ إِلَىٰ سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ ۖ وَجَادِلْهُم بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ
Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. (Q 16 :125).
La lettre du Prophète Sulayman (a) est un exemple de la manière d’utiliser la méthode de communication de notre temps pour inviter les gens vers Allah subhānahu wata’ālā. Quand cela est fait de la bonne manière, cela peut être efficace, comme ce fut le cas avec la reine Bilqīs. L’ère moderne d’aujourd’hui offre de nombreuses formes de communication différentes. Nous devons les utiliser pour inviter sur la bonne voie et envoyer des messages honorables qui reflètent notre propre vertu et notre intégrité, ainsi que susciter l’admiration pour ce vers quoi nous invitons.
Source : Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī (ed), Tafsīr-e Namūneh.