يُمَتِّعْكُم مَّتَاعًا حَسَنًا إِلَىٰ أَجَلٍ مُّسَمًّى
Yumatti‘kum hasanan ilā ajalin musammā
Il vous accordera une belle jouissance jusqu’à un terme fixé.
(Sūrat Hud, N° 11, Āyat 3)
Les versets 2 et 3 de la Sūrat Hud traitent de l’adoration d’ Allah ‘azza wajall et de la recherche de Son pardon. Le résultat de ces deux actions est décrit dans la partie ci-dessus du verset 3 – Allah leur donnera une bonne jouissance pour un temps précis. Ce verset mentionne un point important. La proximité avec le Créateur n’apporte pas seulement une récompense dans l’Au-delà, mais contribue également à rendre la vie dans ce monde plus agréable. Selon Allāmah Tabātabā’ī dans le Tafsīr al-Mīzān, l’expression ‘le terme fixé’ dans ce verset fait référence à la durée de la vie dans ce monde. Il y aura une récompense après la mort, mais même avant la mort, les fruits de la foi peuvent être goûtés ici-bas.
La foi permet, dans ce monde, à une personne d’avancer dans son voyage vers Allah. Elle donne un but, un sens et une orientation à la vie. Cela lui permet d’apprécier les bénédictions accordées par Allah ici-bas, y compris la nature, les relations, les plaisirs émotionnels et intellectuels, le bonheur spirituel, la dignité, etc… En fait, selon le Tafsīr-e Namūneh, tant que la religion n’affecte pas la vie ici-bas, elle ne peut affecter celle de l’Au-delà.
Ceux qui ont la foi sont protégés d’une vie où l’on succombe à ses désirs. Une telle vie se définirait par un manque de sens, une cupidité et des désirs sans limites. Ce type de vie s’apparenterait à une vie animale légèrement plus sophistiquée. Être capable de rester à l’écart d’un tel style de vie est une énorme bénédiction et est l’un des résultats incroyables de la foi ici-bas.
Ceux qui se détournent de Dieu et de la religion ont restreint la capacité de transcendance de leur âme. Le Coran dit : Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne (20 : 124). Une telle personne pourrait croire qu’elle a beaucoup de chance en termes de richesse, de pouvoir, de position, etc… mais elle aura été privée de l’épanouissement de son cœur et de son âme, dont les vrais croyants bénéficient grâce à leur connexion à Allah. Le manque de foi est plus susceptible d’entraîner des vices tels que la corruption, l’oppression, etc… qui nuisent à la fois à la vie individuelle et sociale.
La belle jouissance, dont profite les croyants, affecte également la société. Un groupe de croyants peut avoir des liens solides basés sur leur foi. Nous retrouvons de la coopération et de la compassion entre eux. Ensemble, ils se soutiennent mutuellement dans le chemin vers Dieu. De telles interactions avec les autres procurent beaucoup de joie, de satisfaction et de tranquillité à l’esprit. Chaque membre d’un tel groupe voit son propre bénéfice dans le bénéfice du groupe et ne cherche pas à les exploiter. Une belle jouissance de cette vie permet une vie conforme à la fitrah de l’être humain. Une vie comme celle-ci procure du confort tandis que mener une vie contraire à la fitrah naturelle apporte du malaise et perturbe l’équilibre intérieur.
Le fait que la foi apporte une bonne vie dans ce monde a également été mentionné dans d’autres versets. Le Coran parle du conseil du Prophète Nūh (a) à son peuple : Implorez le pardon de votre Seigneur, car il est grand Pardonneur, pour qu’Il vous envoie du ciel, des pluies abondantes, et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et d’enfants, et vous donne des jardins et vous donne des rivières (71 : 10-12).
Ce verset nous rappelle donc que notre foi nous apporte du bien en ce monde et dans l’Au-delà, elle impacte les deux mondes et les effets en sont ressentis même durant notre vie sur terre.
Sources: Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān
Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.