قَالَ يَا نُوحُ إِنَّهُ لَيْسَ مِنْ أَهْلِكَ
Qāla yā Nūhu innahu laysa min ahlik |
Il dit: « Ô Nuh (Noé), il n’est pas de ta famille |
(Soūrat al-Hūd, No 11, Āyat 46) |
Ce verset est la réponse d’Allah au Prophète Noé ‘alayhis-salām lorsque celui-ci l’interrogea sur son fils qui fut noyé dans le déluge. Noé (a) avait quatre fils. L’un d’eux, du nom de Kan’ān, refusa de monter à bord de l’arche, disant à son père qu’il se réfugiait sur la montagne. Lorsque le Prophète Noūh vit son fils se noyer dans les eaux du déluge, il s’adressa à Dieu. Il demanda pourquoi Allah ‘azza wajall ne l’avait pas sauvé alors qu’il avait promis auparavant que sa famille serait sauvée du châtiment. Allah lui répondit en disant : il n’est certainement pas de ta famille. |
On suppose que les relations familiales sont biologiques et découlent du mariage. Cependant, les véritables relations familiales sont celles des âmes. Lorsqu’elles ont les mêmes croyances et voyagent ensemble sur le chemin qui mène à Allah subhānahu wata’ālā, alors c’est une vraie famille. Du point de vue de l’Islam, les relations sont réelles lorsqu’il existe un lien spirituel. Cela s’applique aussi bien aux relations familiales qu’aux relations amicales. Allah dit dans le Coran : Les amis, ce jour-là, seront ennemis les uns des autres; excepté les pieux. (Q 43:67). Les vraies relations durables sont celles de la foi. Toutes les autres sont apparentes et mondaines et ne durent pas. Les personnes qui avaient des relations étroites dans le monde, mais qui n’avaient pas la foi et ne se soutenaient pas mutuellement dans leur cheminement vers Dieu, se blâmeront mutuellement le Jour du Jugement Dernier. Ils attribueront leur destin à l’autre personne, en disant qu’elle les a égarés. En revanche, deux personnes dont la relation était fondée sur la foi seront toujours proches dans l’Au-delà. Elles récolteront les fruits de leur relation dans l’Au-delà et s’en féliciteront, car elle les aura aidées à obtenir ces récompenses. |
Ibn Abbas rapporte du Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam: Personne ne peut goûter à la vraie foi, à moins de construire ses relations par amour pour Allah, même si ses prières et ses jeûnes sont nombreux. Les gens en sont venus à construire leurs relations autour des préoccupations du monde, mais cela ne leur profitera en aucune façon. https://www.erfan.ir/english/16375.html |
Nous pouvons constater l’importance du côté spirituel des relations dans la vie des Ma’ssūmīn (a). Le Prophète (s) a dit à propos de Salmān al-Fārsī : Salman est de nous, les Ahlul Bayt. Salmān n’avait pas de lien de parenté biologique. Il était un Iranien zoroastrien dont le nom d’origine était Ruzbih. Il s’était converti au christianisme dans sa jeunesse, puis à l’islam. Sa foi était si forte qu’il était considéré comme spirituellement proche de la famille du Prophète (s). Salmān al Fārsī est devenu connu sous le nom de Salmān al-Muhammadī. Le Prophète (s) a également dit que le Paradis était impatient de voir arriver Salmān. |
L’Imam al-Rida (a) parlait un jour à ses compagnons, et ils discutèrent du fils du Prophète Nūh (a). L’Imam a dit que c’était à cause de sa désobéissance à Dieu que Kan’ān n’était pas considéré comme le fils du Prophète. Puis l’Imam continue à expliquer que lorsqu’un Shī’ah de l’Imam désobéit à Dieu et est régulier dans la désobéissance au point que cela devient son essence, il n’est pas non plus considéré comme un Shī’ah ou un adepte de l’Imam. |
Ce verset nous rappelle que les vraies relations sont celles qui sont fondées sur la foi et la spiritualité. Ce sont les relations durables, qui resteront avec nous lorsque nous quitterons cette terre et passerons par les autres étapes de la vie. Il est nécessaire de construire et de renforcer ces relations lorsque nous sommes sur terre afin d’en bénéficier dans l’Au-delà. |
Sources: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; |