Qāla yā abati if‘al mā tumaru satajidunī in shā Allahu minas-sābirīn
(Ismaël) dit : “Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants”.
(Sourat al-Sāffāt, No. 37, Āyat 102)
L’un des plus beaux événements qui est célébré au cours du mois de Dhul-Hijjah est la Eid ul Adhā (la fête du sacrifice). C’est la Eid qui témoigne de la foi et de la soumission du prophète Ibrāhīm ‘alayhis salām et de son consentement à sacrifier son fils après en avoir reçu l’ordre d’Allah ‘azza wajall. Nous connaissons l’histoire du prophète Ibrāhīm qui a vu dans son rêve qu’Allah subhānahu wata’ālā lui a ordonné de sacrifier son fils, Prophète Ismā’īl ‘alayhis-salām. Il a fait le même rêve 3 fois, les 8, 9 et 10 Dhul-Hijjah. Après avoir vu ce même rêve pour la troisième fois, il se rendit auprès de son fils et lui dit : Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en pense. (Q 37 :102). C’est à ce moment que nous constatons le même niveau de foi et de soumission chez le Prophète Ismaël que chez son père. Il a répondu en disant : Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants. (Q 37 :102)
L’histoire qui continue est bien connue et est répétée par tous ceux qui vont au Hajj chaque année. En lisant ce verset, nous nous rendons compte que l’accent est mis sur le test qu’Allah (swt) fait passer à Son Prophète. Le prophète Ibrāhīm a vécu une longue vie et avait déjà accompli beaucoup de choses. Mais il n’avait pas de descendance. Dans sa vieillesse, il pria Allah ‘azza wajall et lui demanda un enfant pieux : Seigneur, fais-moi don d’une [progéniture] d’entre les vertueux. (Q 37 :100)
Allah (swt) répondit à la prière de Son Prophète et lui accorda un fils, Ismā’īl, qui deviendra plus tard lui aussi un Prophète. Au moment où ce fils atteignit un âge où il pouvait être utile à sa famille et devenir délibérément un serviteur de Dieu, Allah (swt) ordonna au prophète Ibrāhīm de le sacrifier. Quel test ! Comment réagirions-nous face à une telle épreuve ?
Il y a beaucoup de choses dans notre vie pour lesquelles nous prions. Des choses dont nous pensons avoir réellement besoin et qui compléteraient notre vie. Il peut s’agir d’enfants, d’un foyer, de plus d’argent, d’une meilleure santé. La liste des choses dont nous pensons avoir besoin est infinie. Souvent, ces vœux nous sont accordés parce que le Tout-Puissant est très Généreux. Cependant, après avoir reçu ces choses qui nous semblent compléter notre vie, nous devons nous demander, est-ce qu’elles remplacent la position d’Allah (swt) dans nos cœurs ? En vérité, il ne peut y avoir qu’un seul véritable amour dans nos vies et le cœur n’a de place que pour celui-ci. Il est rapporté que l’Imam al-Sādiq ‘alayhis-salām a dit : La foi de l’homme en Allah ne sera pas pure tant qu’Allah ne lui sera pas plus cher que sa propre personne, son père, sa mère, ses enfants, sa femme, ses biens et tous les gens. (Bihār, 67 :25, traduit de l’anglais)
Nous voyons dans ce verset qu’Allah (swt) a voulu tester le prophète Ibrāhīm pour s’assurer que même après lui avoir donné ce qu’il demandait, Allah occupait toujours une position primordiale d’amour dans son cœur. Et bien sûr, il a répondu de manière irréprochable.
Nous devons évaluer nos vies et apprécier les bontés infinies d’Allah subhānahu wata’ālā sur nous. Mais cela ne suffit pas. Nous devons passer à l’étape suivante pour vérifier si notre amour et notre attachement aux bienfaits qui nous ont été accordés ont remplacé la position d’Allah (swt) dans nos cœurs. Si tel est le cas, nous devons nous mettre en garde et nous rappeler la promesse d’Allah : Dis : “Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers”. (Q 9 :24)
Le prophète Ibrāhīm a réussi à montrer à Allah (swt) que Lui seul a une place dans son cœur. Lisons ce verset et rappelons-nous que nous devons nous aussi montrer à Allah qu’Il est en effet Le seul propriétaire de nos cœurs.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī, Al-Amthal fí Tafsīr Kitāb Allah al- Munzal, ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān.