Yawma’idhin lā tanfa‘ush-shafā‘atu illā man adhina lahur-Rahmānu waradhiya lahu qawlā
Ce jour-là, l’intercession ne profitera qu’à celui auquel le Tout Miséricordieux aura donné Sa permission et dont Il agréera la parole.
(Soūrat TāHā, No 20, Āyat 109)
Ce verset fait partie d’un passage qui décrit le Jour du Jugement. Il indique que ce jour-là, l’intercession ne sera accordée qu’à certaines personnes. Celui qui intercède et celui qui bénéficiera de l’intercession devront tous les deux être approuvés par le Tout-Puissant.
L’intercession fait partie des doctrines Islamiques Chiites. Elle stipule que les croyants auront un recours supplémentaire pour échapper à la disgrâce le Jour des Comptes. Allah subhānahu wata‘ālā autorisera Ses élus à intercéder pour ceux qui le mériteront mais qui n’auront pas assez de bonnes actions pour leur garantir le salut. L’intercession les sauvera de la punition ou élèvera leur rang par rapport à ce qu’ils auront acquis.
Le mot ‘shafā‘ah’ (intercession) provient de la racine ‘shaf‘a’ qui signifie joindre une chose à une autre. Un Shāfi‘ (intercesseur) est une personne qui se rallie à une autre afin de lui fournir ce qui lui manque et ainsi la sauver. Dans la terminologie religieuse, cela fait référence à l’acte de médiation entre Dieu et une autre créature pour apporter le bien et éloigner le mal. Cela entraîne un changement de façon à ce que le pécheur ne mérite plus la punition. Un Shāfi‘ n’est pas toujours une personne. Imam Ali ‘alayhis-salām a dit : Il n’y a pas de meilleur intercesseur que la repentance. (Bihār, v.6, p.19 – Traduit de l’anglais). Le Tawassoul est lié à la shafā‘ah. Ceux qui ont recours au ‘tawassoul’ recherchent l’intercession d’une personne pour que celle-ci serve de médiateur entre eux et Dieu.
Beaucoup de versets du Coran parlent de la shafā‘ah. Allah ‘azza wajall rejette certains types de shafā‘ah. Certains versets déclarent que l’intercession est un droit d’Allah (swt) uniquement. D’autres expliquent que la permission est accordée à certains d’intercéder en faveur d’autrui. Lorsque l’on rassemble tout cela, on peut en déduire que le Coran approuve certaines formes de shafā‘ah et en rejette d’autres. Elle n’appartient qu’à Allah et certains peuvent faire usage de la shafā‘ah uniquement s’Il leur permet de le faire. Les hadiths mentionnent eux aussi la shafā‘ah et ceux qui seront autorisés à en faire usage. Le Prophète (s) a dit : Trois groupes feront usage de la shafā‘ah pour les pécheurs auprès de Dieu et leur shafā‘ah sera acceptée : les Prophètes (a), les savants religieux et les martyrs. (Bihār, v. 8, p.34 – Traduit de l’anglais)
Ceux qui considèrent la croyance en l’intercession comme une forme de polythéisme doivent comprendre que le polythéisme implique la croyance en un être Divin indépendant autre qu’Allah (swt). Sachez que ceux qui pratiquent la shafā‘ah pour les croyants ne sont pas indépendants d’Allah ‘azza wajall. Ils ont reçu la permission par Allah et leur pouvoir d’intercéder provient uniquement de Lui et retourne vers Lui. Les autres formes de médiation sont autorisées et sont pratiquées normalement. Lorsque nous demandons aux gens de prier pour nous, nous savons qu’Allah a autorisé les gens à Le solliciter pour les autres. Nous leur demandons, tout en sachant qu’ils ne sont pas en mesure de nous procurer ce que nous souhaitons. Ils peuvent uniquement demander à Allah pour nous, Qui va nous l’accorder Lui-même. Le Coran dit également que le Prophète (s) peut demander pardon pour les gens : Si, lorsqu’ils ont fait du tort à leurs propres personnes ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allah et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Allah, Très Accueillant au repentir, Miséricordieux. (Q 4 :64)
La Shafā‘ah est un cadeau de Dieu pour le croyant. Elle donne de l’espoir à ceux qui ont fait du mal. Elle les aide à avoir du respect et éprouver de l’amour pour les personnalités choisies par Dieu et qui ont le pouvoir d’intercéder pour eux. Ceux qui espèrent profiter de l’intercession savent qu’ils doivent la mériter. Laissons ce verset nous rappeler que ce privilège existe pour ceux qui le méritent. Nous devons faire en sorte d’être digne de recevoir la Shafā‘ah le Jour du Jugement.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; http://en.wikishia.net/view/