Wa laysal-birru bi-an ta’tūl-buyūta min zuhūrihā wallakinnal-birra manittaqā, wa’tul-buyūta min abwābiha. wattaqullāha la‘allakum tuflihūn
Et ce n’est pas un acte de bienfaisance que de rentrer chez vous par l’arrière des maisons. Mais la bonté pieuse consiste à craindre Allah. Entrez donc dans les maisons par leurs portes. Et craignez Allah afin que vous réussissiez !
(Sūrat al-Baqarah, No 2, Āyat 189)
Lorsque les gens se sont rendus auprès du Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam et qu’ils l’ont interrogé sur l’intérêt de la pleine lune (et du cycle lunaire), Allah ‘azza wajall lui demanda de leur dire qu’elle permet de mesurer le temps. Les êtres humains ont besoin d’ordre et de structure dans leur vie. Le cycle lunaire les aide à mesurer le temps, ce qui permet d’organiser la vie humaine. Ensuite, dans le même verset, Allah subhānahu wata‘ālā dit qu’il n’est pas bienséant d’entrer dans les maisons par l’arrière ; la piété consistant plutôt à entrer dans une maison par sa porte.
Dans ce verset, que signifie entrer dans une maison par sa porte d’entrée ? Les commentateurs évoquent des explications suivantes :
1. Le verset indique qu’il est nécessaire de calculer le temps pour le Hajj. Un des rituels erroné du temps de la Jāhiliyya était que les gens en Ihrām entraient dans leur maison par l’arrière et non par devant. Ils croyaient qu’il était interdit pour les pèlerins (muhrims) de faire les choses normales, et l’une d’elles était de rentrer dans la maison comme ils le faisaient régulièrement. L’Islam a aboli cette pratique.
2. Le verset pourrait être un reproche contre ceux qui sont préoccupés par les questions comme la nouvelle lune et qui ne font que poser des questions à ce sujet plutôt que de s’enquérir sur des questions religieuses plus profondes et plus importantes. S’accrocher à des questions religieuses secondaires tout en ignorant les sujets primaires revient à y entrer par derrière.
3. La piété consiste à faire les choses de manière naturelle et appropriée, que ce soit sur le plan religieux ou pour les affaires de ce monde. Tout acte accompli nécessite un moment approprié, une manière correcte de le faire et un bon modèle à suivre pour l’accomplir. S’écarter de tout cela revient à ne pas rendre justice à l’action.
4. Pour atteindre la vertu et la piété nous devons nous référer aux bonnes sources. Pour comprendre le véritable Islam, nous devons entrer dans la Maison de l’Islam à travers les enseignements des Ahlul Bayt du Prophète Mohammad (s) – qui sont les sources de guidance envoyées par Allah (swt). Les ignorer et passer par d’autres sources est comparable à entrer dans la maison de la religion par l’arrière. Un Hadith de l’Imam Muhammad al-Bāqir ‘alayhis salām dit : Nous sommes les portes de Dieu et ceux qui invitons et guidons vers le Paradis, jusqu’au Jour du Jugement (Tafsīr Majma‘ al- Bayān). Le célèbre hadith du Prophète (s) dit : Je suis la cité du savoir et Ali en est la porte.
Notez que la phrase ‘Entrez donc dans les maisons par leurs portes’ est placée entre deux mentions de la taqwā – il y a de la vertu lorsqu’il y a de la taqwā, et ensuite vient l’ordre de pratiquer la taqwā. Cela démontre que suivre une ligne de conduite bonne et appropriée n’est possible que lorsqu’elle est accompagnée par la piété et la crainte de Dieu (taqwā). La crainte de Dieu ouvre la voie vers la vertu.
La bonne ligne de conduite à suivre dans la vie doit être déterminée par une révélation d’Allah (swt). Il n’appartient pas aux êtres humains eux-mêmes de tracer leurs propres voies sans prendre en considération la guidance envoyée par Dieu Tout-Puissant. La véritable vertu consiste à entrer dans la maison de la religion par le bon point d’entrée, une entrée établie par Allah étant celle qui est appropriée. Toutes les autres, y compris celle qui consiste à manipuler la religion pour satisfaire ses désirs, revient à y entrer par derrière. Laissons ce verset nous rappeler l’importance de faire les choses telles qu’elles sont prescrites par la Sharī‘ah envoyée par Allah ‘azza wajall.
Sources : Shaykh Fadhl b. Hasan Tabrisī, Tafsīr Majma‘ al-Bayān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr-e Nūr