Rabbanā afrigh ‘alaynā sabran wa thabbit aqdāmanā wansurnā ‘alalqawmil-kāfirīn
Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle.
(Sūrat Baqarah, N° 2, Āyat 250)
Ce verset fait partie d’un groupe de versets décrivant l’histoire du Prophète Dāwūd ‘alayhis salām et de Jālūt (Goliath). Ils se concentrent sur les épreuves rencontrées par les Banū Israel. Après avoir été sauvés de Pharaon par le Prophète Mūsā ‘alayhis salām et avoir bénéficié d’un certain nombre d’années de bienfaits et de bénédictions de la part d’Allah subhānahu wata‘ālā, beaucoup parmi les Banū Israel devinrent ingrats et se rebellèrent contre les enseignements d’Allah. En conséquence, les bénédictions leur furent retirées et ils se retrouvèrent de nouveau soumis à l’oppression et à la tyrannie des mains des despotes. Un de ces despotes était Jālūt (Goliath).
Après avoir essuyé des défaites pendant de nombreuses années, les Banū Israel n’en pouvaient plus. Ils se rapprochèrent du Prophète de l’époque, appelé Ishmī’il, pour solliciter son aide. Ils lui demandèrent de désigner un roi qui les dirigerait dans leur bataille contre Goliath. Une belle conversation s’ensuit alors et nous pouvons la retrouver à partir du verset 246 de la Sourate al-Baqarah. Allah ‘azza wajall leur envoya un roi du nom de Tālūt (Saul), celui-ci avait été chargé de tester la sincérité et l’engagement des gens, avant de s’engager dans une bataille contre Goliath.
Leur test consistait à ne pas boire l’eau du ruisseau qu’ils devaient traverser. La plupart ne purent résister à la tentation et échouèrent au test, seule une minorité (313 selon les traditions) resta fidèle et déterminée. Ce fut ce groupe de personnes qui, en allant à la rencontre de Goliath, pria Allah (swt) en disant : Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle (2 :250).
Les croyants demandent trois choses dans ce verset :
1. La patience et la détermination – Ils avaient réalisé que Goliath était un tyran impitoyable et puissant et que leur nombre s’était considérablement réduit après que la plupart eurent échoué au test d’Allah. Aussi, ils réclamaient de la patience auprès d’Allah pour surmonter cet important défi.
2. La détermination et la fermeté de leurs pas – Après avoir demandé à Allah (swt) de leur accorder une force intérieure, ils lui demandèrent également une force extérieure. Cela correspond à une pleine prise de conscience que tout, interne et externe, caché et apparent, provient d’Allah. Ils avaient besoin de toutes les formes de soutien en provenance du Tout-Puissant.
3. L’assistance contre les oppresseurs – Cela démontre que leurs deux premières demandes n’étaient pas spécifiques à leur confrontation avec Goliath. En tant que croyants, ils avaient besoin de patience et de détermination dans tous les aspects de leur vie. Dans cette partie de la supplication, leur demande est spécifique, ils souhaitent l’aide d’Allah contre Goliath.
Allah a répondu à leur Du‘ā dans le verset suivant lorsqu’Il dit : Ils les mirent en déroute, par la grâce d’Allah. Et David tua Goliath. (2 :251)
Nous pouvons tirer plusieurs leçons de cette histoire et particulièrement de ce Du‘ā :
1. Ce n’est pas parce que nous demandons de l’aide à Allah qu’Il ne nous testera pas pour savoir si nous méritons Son aide ou pas. Les Banū Israel furent mis à l’épreuve après qu’ils eurent sollicité de l’aide et finalement très peu étaient sincères dans leur demande.
2. Nous avons constamment besoin de l’aide d’Allah (swt), que ce soit sur le plan interne ou externe.
3. Le nombre ne garantit pas la victoire – La vraie victoire appartient à ceux qui restent déterminés lors des épreuves d’Allah, et à ceux qui Lui prouvent leur engagement et leur foi.
Alors que nous quittons le mois de la miséricorde, après avoir renforcé notre servitude à Allah et avoir reconnu notre besoin de l’aide divine, à la fois interne et externe, ce verset est pour nous un beau Du’ā que nous devrions réciter régulièrement pour augmenter Son soutien dans notre vie quotidienne.
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī, Al-Amthal fí Tafsīr Kitāb Allah al- Munzal, ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān