Yujādilūna fī āyāti-llāhi bighayri sultānin atāhum, kabura maqtan ‘indallāhi wa-‘indalladhīna āmanū
Ceux qui discutent les prodiges d’Allah sans qu’aucune preuve ne leur soit venue, [leur action] est grandement haïssable auprès d’Allah et auprès de ceux qui croient.
(Sūrat al-Ghāfir, No 40, Āyat 35)
Selon ce verset, l’action de ceux qui argumentent contre Dieu et Ses signes sans preuve logique ni raisonnement cohérent est détestable pour Dieu et Ses véritables serviteurs. Ceux qui argumentent souhaitent falsifier les signes sans avoir de preuves claires de leur fausseté. Aucune preuve ou autorité ne leur a été accordée pour agir ainsi. Cela vient plutôt d’un choix qu’ils font, non seulement de rejeter les signes, mais en plus de les contredire.
Le mot ‘maqtan’ signifie un acte détestable et est mentionné deux fois par lui-même – sans adjectif – dans le Coran :
• Et n’épousez pas les femmes que vos pères ont épousées, exception faite pour le passé. C’est une turpitude, une abomination, et quelle mauvaise conduite. (Q 4 :22)
• Leur mécréance n’ajoute aux mécréants qu’opprobre auprès de leur Seigneur. Leur mécréance n’ajoute que perte aux mécréants. (Q 35 :39) Les mots ‘kabura maqtan’ soulignant la malfaisance de l’acte détestable, sont utilisés deux fois dans le Coran :
• Dans le verset ci-dessus, c-à-d. Q 40 :35
• Ô vous qui avez cru! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas. (Q 61 :2-3)
L’action décrite dans le verset ci-dessus est abominable pour plusieurs raisons. Argumenter sans fondement contre les signes de Dieu est une rébellion contre Dieu. C’est un indicateur des voiles intérieurs qui ont recouvert la véritable nature de l’être humain. Les arguments tenaces conduisent à encore plus d’égarement pour ceux qui argumentent et leurs chances de recevoir la guidance deviennent minces. Cela s’étend également aux autres dans la société. Les gens les écoutent et en sont affectés. Ceux qui argumentent vont essayer de tout faire pour convaincre les autres et de justifier leur position. Ils répandront leur pensée pervertie au sein de la société et la maquilleront par la logique, la liberté et l’intelligence. Ils cherchent à éteindre la lumière de la vérité sur terre et à établir le mensonge. Ainsi, les conséquences de leurs arguments peuvent avoir de grandes répercussions sur la société.
La mention des croyants réagissant également avec indignation face aux arguments erronés fait référence aux qualités des véritables croyants. Ils ne sont pas indifférents à la façon dont les autres réagissent vis-à-vis de Dieu et de Ses signes. Ceux qui rejettent Dieu délibérément et cherchent à produire de faux arguments justifiant leur rejet, provoquent de l’indignation dans les cœurs des croyants. Cette partie du verset est un compliment pour les croyants puisqu’elle relie leur réaction à celle de Dieu.
Ce verset fait partie d’un passage qui parle du Mu’min de Ālé Fir‘awn, également connu sous le nom de Hizqīl qui éleva la voix lorsque Fir‘awn planifia de tuer le Prophète Moussā (a). Il s’y opposa et tenta de dissuader Fir‘awn d’accomplir cette mauvaise action. La mention de la colère des croyants dans ce verset pourrait être un message pour le peuple de Fir‘awn afin de leur indiquer que leurs arguments infondés inciteraient les partisans du Prophète Moussā à se retourner contre eux.
Laissons ce verset nous rappeler de la façon dont les croyants réagissent face aux arguments fallacieux et illogiques de ceux qui rejettent Dieu. Nous ne pouvons y être indifférents et devons les considérer comme abominables. Cette forte réaction viendra contrecarrer les stratégies et ralentir leur propagation dans la société.
Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr Namūneh; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr
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